samedi 16 décembre 2017

Le meilleur endroit

Quand on monte son cheval en extérieur, et que l'on se retrouve dans une situation difficile, potentiellement dangereuse, il est important que le cheval soit avec nous et non contre nous.

C'est une des raisons pour lesquelles il est important de faire en sorte que le cheval pense que le meilleur endroit pour lui, c'est d'être avec nous.

Pour ceci, il doit penser qu'être avec nous, c'est l'assurance du confort et surtout de la sécurité.

Même si les choses vont mal, que le cheval a peur, si nous sommes le meilleur endroit pour lui, il restera avec nous et pendra sur lui pour affronter les difficultés à nos côtés. Si nous savons alors dans une situation difficile conserver notre assurance et notre calme, il saura en faire autant. On pourra alors prendre les choses en main, et il sera à notre écoute et nous suivra.



Si au contraire nous n'avons pas sa confiance, si nous ne représentons pas la sécurité, alors en cas de difficulté, il sera susceptible de penser que pour assurer sa survie, il doit uniquement compter sur lui-même et nous sur nous. C'est alors qu'il aura une réaction qui pourra transformer une situation de danger en un accident.

C'est une des raisons importantes qui font que je ne crois pas à l'utilisation des punitions, de la peur ou de la force avec les chevaux. Parfois, cela peut sembler efficace dans l'instant, mais ce qui est sûr c'est que, ainsi, on n'amène pas le cheval à penser que le meilleur endroit pour lui, c'est d'être avec nous.

On peut vouloir que le cheval réponde à nos demandes, mais il est plus important de faire en sorte que le cheval soit avec nous quoi qu'il arrive. Ceci n'est possible que s'il est notre ami et que nous sommes son ami.

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jeudi 7 décembre 2017

Se présenter

Quand on veut aborder un cheval, par exemple pour lui mettre un licol dans la pâture, on doit entrer en contact avec lui avec notre main.

Pour ceci, nous allons devoir étendre notre bras et approcher la main pour le toucher. Comment effectuer ces gestes sans éveiller l'instinct de survie du cheval? Comme faire pour se présenter à lui sans provoquer sa fuite? Ceci peut avoir son importance pour cheval méfiant, comme par exemple un poulain encore peu manipulé.

Notre manière naturelle de procéder est de s'approcher du cheval puis d'étendre le bras quand il est à notre portée. C'est ce mouvement très proche du cheval qui peut éveiller sa méfiance. Si vous étendez le bras en étant encore à quelques mètres, et que vous vous approchez le bras déjà en extension, alors ce sera moins inquiétant pour lui.


Nous aurons aussi tendance à approcher notre main avec la paume en direction du cheval, comme pour l'attraper. C'est un geste de prédateur. Si on présente au contraire le dessus de notre main, les  muscles relâchés, et que l'on touche le cheval avec les jointures de nos phalanges, c'est moins offensif. On peut commencer à le caresser avec le dessus de la main, et quand le cheval est plus détendu, c'est à ce moment que sans quitter le contact, on peut retourner notre main pour le caresser et le frotter avec notre paume et les bouts de nos doigts.

Selon le cheval, selon sa sensibilité et sa relation présente avec les êtres humains, il peut être nécessaire d'adapter notre présentation.

Il suffit souvent de petits détails, mais les petits détails font parfois de grandes différences.

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mardi 21 novembre 2017

La pression

Quand on utilise les rênes ou nos jambes sur le cheval, nous exerçons une pression sur le cheval. Même si nous ne sommes pas en contact avec le cheval, même si nous sommes à plusieurs mètres de lui, notre simple présence peut aussi créer une pression.

Que la pression soit directe ou qu'elle soit indirecte, le cheval va initialement chercher ce qu'il peut faire pour se soustraire à la pression.

Il se peut alors qu'il trouve comment regagner le confort, mais s'il n'y arrive pas, il va apprendre à supporter cette pression.

S'il trouve comment, dans une situation donnée, regagner le confort, alors, si la situation se reproduit, il sera susceptible de reproduire le comportement qui lui avait déjà permis d'avoir du confort. Il peut donc apprendre des comportements grâce à la manière dont la pression est appliquée, puis retirée.

Si par exemple on mène un cheval à la longe et que le cheval n'avance pas, alors la longe se tend et une pression s'exerce sur le cheval, au travers du licol. Si on attend et que l'on se contente de maintenir la pression le temps nécessaire, alors le cheval peut avoir l'opportunité de trouver comment se libérer de cette pression. Si la pression se maintient jusqu'à ce que le cheval fasse un pas en avant, alors il apprend que faire un pas en avant quand on le mène permet de gagner le confort.

Si au contraire, alors qu'il n'avance pas, on donne des coups répétés sur la longe pour tenter de le décider, alors c'est inefficace. À chaque coup donné, il y aura un moment où la pression va se relâcher, récompensant le cheval alors qu'il n'a pas avancé et à chaque fois que la longe va se tendre à nouveau, le choc va punir le cheval sans qu'il en comprendre la raison.

Si alors qu'il avance, on maintient une tension dans la longe pour le tirer, alors on applique une pression inadéquate, puisqu'il a déjà le comportement attendu, qui est d'avancer. S'il avance, laissez la longe sans tension, et s'il n'avance pas, maintenez la tension et laissez-lui le temps de comprendre qu'avancer lui permet de regagner le confort.

Si la tension sur la longe est permanente, le cheval apprend à supporter la pression, car il ne peut faire autrement. Le cheval va alors devenir de plus en plus difficile à mener.

Le cheval apprend de la pression qui s'applique et se libère quelles que soient nos intentions. Par ce moyen, le cheval peut apprendre des choses que nous ne souhaitons pas. Par exemple, un cheval qui tire à l'attache peut arriver à se libérer. Il apprend donc que s'il tire assez fort, la pression cesse. C'est ainsi qu'il apprend à tirer au renard.

De même, un cheval qui est inconfortable avec un cavalier peut apprendre qu'en cabrant ou en ruant, il peut retrouver le confort car le cavalier chute. Son comportement n'est pas dirigé contre le cavalier ; c'est juste qu'il a fait ce qu'il pensait devoir faire pour retrouver le confort.



Que l'on veuille éduquer le cheval ou non, celui-ci va apprendre des expériences qu'il vit.

Le cheval ne sait pas a priori qu'un comportement est «bon» ou «mauvais». D'ailleurs, souvent ce que nous pensons être «bon» est en fait juste ce que nous voulons et le «mauvais» est ce que nous ne voulons pas. Le cheval sait toujours ce qu'il veut, mais il ne sait pas toujours ce que nous voulons, et donc nous devons lui apprendre ce qui est pour nous «bon» ou «mauvais».

Nous devons donc employer la pression et le confort à bon escient, en rendant confortable ce que nous souhaitons et inconfortable ce que nous ne souhaitons pas. A nous de créer pour le cheval les expériences qui vont lui permettre d'apprendre ce que nous voulons qu'il apprenne.

Dans certains cas, nous voulons que le cheval s'habitue à une pression particulière. Par exemple, la selle sur le dos du cheval crée une pression sur lui. Un jeune cheval n'est pas habitué à cette pression. Quand on va pour la première fois de sa vie lui mettre la selle sur le dos, il va chercher comment s'en libérer. Il va alors réagir et souvent, il fait des sauts de mouton. Cependant, rapidement, comme la selle reste sur son dos, il apprend à oublier cette pression. Bientôt, il acceptera la selle pour le reste de sa vie, sans qu'on ait à intervenir.

Une pression à laquelle le cheval s'habitue n'a plus de sens pour le cheval. Il apprend à la tolérer, à l'oublier, et il ne réagit plus à cette pression.

Au contraire,  il y a des pressions pour lesquelles on veut qu'elles aient du sens pour le cheval. En particulier, les aides ne sont que des pressions qui doivent avoir du sens. Le sens, c'est le comportement que la pression doit motiver pour pouvoir faire cesser la pression.

Si une pression doit avoir un sens, elle ne doit donc pas être constante, sinon elle perdra son sens. Si la pression perd du sens, on devra utiliser une pression de plus en plus forte pour que le cheval réagisse.

Si par exemple le filet est ajusté trop serré et que le mors exerce une pression permanente, le cheval apprend à tolérer cette pression dans sa bouche. Le cavalier devra alors exercer avec les rênes une pression supérieure à cette pression permanente pour que les rênes fonctionnent.

Si on utilise les jambes à chaque foulée pour que le cheval avance, le cheval apprend à tolérer la pression des jambes. Il deviendra alors moins sensible aux jambes.

Si au contraire nous voulons un cheval léger, alors nous voulons que le cheval réagisse à une pression la plus légère possible. Si la demande initiale est légère, que le confort est offert dès que le cheval répond et que l'inconfort n'est appliqué que si le cheval ne répond pas de la manière attendue, alors on donne au cheval la possibilité de répondre à une aide légère.

Quand le cheval apprend, une pression supposée avoir un sens n'a pas encore de sens pour lui. Pour l'aider à trouver le comportement attendu, peut-être qu'une certaine intensité dans la pression sera nécessaire pour que la compréhension s'installe. Au fur et à mesure, la pression prendra un sens pour le cheval et on pourra l'alléger. Ainsi, la pression deviendra pour lui un signal. On établit par la pression un mode de communication. Si la compréhension est là, la force devient inutile pour que le cheval nous comprenne.

Le cheval est un animal d'une grande sensibilité. On n'imagine pas à quel point une pression peut être extrêmement légère tout en étant comprise. Il est possible d'affiner les aides jusqu'à ce qu'elles soient imperceptibles.

Si vous me comprenez, il est inutile que je crie, et je pourrais même chuchoter. Si vous ne me comprenez pas alors vous ne me comprendrez pas mieux si je crie. Quel que soit le cas de figure, utiliser une pression excessive sur le cheval est contre-productif.

Pourquoi exercer des pressions de plusieurs kilos, si le cheval peut comprendre une pression de quelques grammes? On croit que plus on met de force, plus on est efficace, mais c'est exactement le contraire. Si on cherche à être aussi léger que possible, tout en utilisant une pression plus forte quand c'est nécessaire, on peut aller vers la légèreté.

La légèreté est un objectif. Ceci ne veut pas dire que jamais il n'y a d'intensité dans la pression que l'on applique. Parfois, par envie d'être léger, quand le cheval ne répond pas à une aide légère, on augmente la pression progressivement. Dans ce cas, il se peut que le cheval s'habitue à l'augmentation de la pression car celle-ci arrive trop lentement. On veut être léger, mais on rend alors le cheval insensible. Si au contraire, on augmente la pression par pallier, chaque augmentation sera ressentie par la cheval et aura du sens pour lui. Si alors le cheval comprend, nous pouvons lors de la prochaine demande redemander avec légèreté. Toujours, on offre au cheval l'opportunité de répondre avec une demande légère en premier et il bientôt il comprendra que son intérêt est de répondre à cette demande légère.
  
Utiliser la pression, ce n'est pas utiliser la force sur le cheval pour obliger le cheval à produire une réaction donnée. Quand on force le cheval, il sait que la personne veut le forcer, et ça ne crée pas une relation positive entre le cheval et la personne. Si on utilise la pression, on laisse l'initiative au cheval. C'est lui qui doit agir pour retrouver le confort. Il a le choix entre lutter contre la pression et céder à la pression. Il peut arriver à penser que la pression ne vient pas de nous mais de lui, puisqu'il peut, par ses actions, choisir comment réagir à cette pression. Au lieu de plier face à notre force, il choisit l'action qui lui donne du confort.

La pression ne doit pas avoir de caractère agressif pour le cheval. Si la pression est perçue comme un agression, alors le cheval sera susceptible de vouloir se défendre comme l'agression. Son instinct de survie sera activé, et il sera susceptible d'avoir un comportement que nous ne souhaitons pas. On ne pourra pas lui reprocher ce comportement, puisqu'il fait ce qu'il pense être utile pour se protéger.

La pression n'est pas une commande mécanique pour actionner le cheval. Le cheval a des émotions, des envies et il a sa propre volonté. En cherchant à chaque moment à ressentir ce qu'il ressent, on peut s'adapter à lui pour communiquer de la manière appropriée. Chaque cheval est unique, et un cheval donné sera différent maintenant de ce qu'il était il y a un instant. Il faut s'adapter à chaque instant.

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lundi 13 novembre 2017

Décomposer les difficultés

Quand un cheval, lors d'une randonnée, refuse de passer sur un petit pont en bois, nous nous demandons comment arriver à le décider pour surmonter cette difficulté. Devons-nous insister? attendre qu'il change d'avis? donner plus de jambes ? utiliser notre cravache ou nos éperons? renoncer?

Avant tout, nous pouvons essayer de nous mettre à la place de notre cheval, et essayer de comprendre pourquoi il refuse de passer.



Il se peut qu'il n'aime pas marcher sur une surface en bois, car c'est une chose inhabituelle pour lui. Les chevaux aiment savoir où ils mettent les pieds et veulent être sûr qu'une surface est solide et sans risque. C'est pour ceci aussi qu'ils peuvent être méfiant pour monter sur la rampe d'un van, ou pour marcher dans une flaque d'eau ou sur une bâche.

Un cheval n'aime pas toujours s'engager sur un passage étroit qui restreint sa liberté de mouvement, et un petit pont avec des barrières sur chaque côté peut l'inquiéter.

Peut-être aussi que le bruit ou le mouvement de l'eau qui passe sous le pont l'inquiète s'il n'a pas l'habitude des rivières.

Nous voyons une difficulté unique : le pont. Mais le cheval voit lui une somme de choses qui, réunies, activent son instinct de survie.

Si on identifie les différents éléments qui provoquent la peur du cheval, il sera plus facile de les travailler isolément au préalable.

Avec quelques vieilles palettes de bois renforcées en clouant des planches dessus, on peut fabriquer une plateforme sur laquelle on peut apprendre au cheval à marcher.

On peut avec des chandeliers fabriquer un passage étroit dans la carrière pour l'entraîner à s'engager dans un espace contraint.

Il suffit de le laisser brouter sur le bord d'une rivière pour qu'il s'habitue vite à son tumulte.

Face à un refus du cheval face à une difficulté, on est tenté d'utiliser plus de pression pour réussir à surmonter cette difficulté dans l'instant. On prend alors le risque de surexposer le cheval, ce qui peut être dangereux sur le moment et aussi avoir des conséquences négatives sur le comportement futur du cheval et sur notre relation avec lui.

Sur le moment, on peut encourager le cheval et lui laisser le temps d'analyser son environnement de manière à ce qu'il prenne confiance. Si ce n'est pas suffisant, il faut que le cheval soit mieux préparé à aborder la situation. Comprendre comment le cheval perçoit cette situation permet de déterminer les différents éléments pour lesquels on peut aider le cheval à prendre confiance. En procédant par étapes, graduellement, le cheval prend confiance peu en peu en lui et dans la personne qui le guide.

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lundi 6 novembre 2017

Traduction des aides

Considérons un cheval qui, au sol, a appris à baisser la tête quand on le lui demande en tirant la longe du licol vers le bas. Si on veut maintenant lui apprendre à baisser la tête quand on appuie avec notre main sur l'encolure derrière les oreilles, alors on peut utiliser ce qu'il sait déjà.

Il suffit de demander au cheval de baisser la tête en utilisant à la fois la longe et la main sur l'encolure. Au début, on utilisera surtout la longe et peu la main. Puis, peu à peu, en répétant l'exercice, on demandera en utilisant plus la main et moins la longe. Rapidement, le cheval sera capable de comprendre le sens de l'aide qu'il ne connaît pas, en l'associant à l'aide qu'il connaît déjà. Cette compréhension interviendra presque sans effort, si on opère une transition douce entre les deux aides.

Ce type d'apprentissage peut permettre de «traduire» une aide en une autre, ou même, un système d'aides en un autre.

Dans l'apprentissage du cheval, on peut démarrer en utilisant des aides qui sont les plus claires possible pour le cheval. On pourra ensuite, en utilisant ce principe, passer à des aides qui auraient été difficilement compréhensibles autrement.

Par exemple, on peut facilement diriger un cheval au sol, si on utilise un licol avec sa longe. Puis, on peut essayer de le diriger avec la position et l'énergie de notre corps, en comptant peu à peu de moins en moins sur la longe. On peut même retirer le licol de la tête et l'attacher seulement autour de l'encolure pour que la longe soit toujours là, mais moins «présente». Progressivement, le cheval comprend le langage de notre corps et nous-mêmes, nous comprenons comment utiliser notre corps pour être compris.

Quand la compréhension s'installe, nous pouvons alors enlever le licol et la longe complètement, et commencer à diriger le cheval en liberté avec le langage de notre corps.



Cette transition est assez facile, car les chevaux communiquent naturellement entre eux par le langage du corps.

Quand tout ceci fonctionne, on peut alors installer graduellement d'autres aides. Un cheval en liberté peut arriver à comprendre à se diriger dans une direction qu'on lui désigne avec sa main. Cette aide n'est pas naturelle pour le cheval, mais si on sait diriger le cheval en liberté avec son corps, on peut en même temps utiliser des signes de la main et l'association se fera dans le temps.



Le cheval est très observateur et ses capacités d'apprentissage par association sont fortes. Nous pouvons utiliser ces capacités à notre avantage pour installer des aides nouvelles, plus subtiles ou originales.


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lundi 23 octobre 2017

Le regard

Nous savons tous à quel point il est important, quand on monte, de regarder où nous allons, et de ne pas regarder nos mains ou notre cheval.

Si nous pouvons nous concentrer pour regarder là où nous allons, ceci aide le cheval à comprendre où nous voulons aller. Il aura la possibilité d'anticiper au mieux nos souhaits. Il pourra alors être dirigé avec légèreté. Il pourra aussi préparer son corps pour une meilleure rectitude.

Mais est-ce uniquement nos yeux ? La position de notre tête ? Ou en fait toute la position de notre corps qui aide le cheval?

Si notre attention se porte sur un point où nous voulons aller, que ce soit à cheval ou à pied, alors notre propre corps se prépare à aller dans cette direction. Les positions de notre tête, de notre buste, de nos jambes sont changées par notre volonté de se diriger vers un point donné, sans même que l'on ait à y penser.

Le cheval a peu de moyens de voir la position de nos yeux dans leurs orbites. Par contre, il perçoit bien notre assiette et nos jambes.



Regarder où nous allons est important, mais ce que le cheval ressent, c'est notre corps. Si nos yeux regardent vers un point sans que notre corps ne se mette à l'unisson de notre attention, c'est insuffisant.

Ce qui peut nous aider, c'est de penser que, en plus des yeux, nous regardons avec notre nombril. Pensons que c'est un troisième œil, qui lui aussi doit regarder au loin, entre les oreilles du cheval. Si nous faisons cela, alors ceci peut nous aider à positionner notre corps en cohérence avec notre attention. Notre bassin se positionnera de manière à aider le cheval à comprendre nos intentions. Les jambes se positionneront naturellement autour du cheval. Par exemple, si nous allons à droite, la jambe gauche se portera légèrement en avant et la jambe droite légèrement en retrait. Le cheval va apprendre à ressentir notre corps et notre corps se positionne en fonction de nos attentions. Ainsi, nos intentions peuvent se transmettre plus clairement au cheval.

Il y a une chaîne à créer entre notre esprit, notre corps, son corps, son esprit, puis son corps et enfin ses pieds. Chaque maillon est important.

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vendredi 13 octobre 2017

Préparer avant plutôt que corriger après

Si on demande quelque chose à un cheval, il aura plus ou moins envie de répondre à votre demande selon ce qu'il souhaitait faire avant même votre demande.

Prenons un exemple : on monte un cheval et il a envie de s'arrêter. Au moment où vous demanderez l'arrêt, il sera content de s'arrêter et ne résistera pas à votre demande, puisqu'elle rejoint ce qu'il souhaitait.

Si au contraire il souhaitait galoper, il sera moins motivé pour s'arrêter. C'est votre idée, mais ce n'est pas son idée.

Pour que le cheval réponde à nos demandes avec envie, nous pouvons donc nous demander ce que nous pouvons faire pour que, avant la demande, le cheval entre dans un état d'esprit favorable.

Si par exemple on travaille l'arrêt depuis le galop, on peut galoper le cheval jusqu'au moment où on sent qu'il serait content de s'arrêter. Alors, on demandera l'arrêt et il sera alors content de l'effectuer.

Dans ce cas, il est possible que le cheval souhaite anticiper notre demande. Ce que nous voulons éviter, car nous voulons que le cheval trouve le confort uniquement en répondant à notre demande.

Dans notre exemple, si le cheval qui galope s'arrête sans qu'on le demande, on pourra lui redemander immédiatement le galop pour ensuite lui demander de s'arrêter.

Avec un étalon puissant monté sans mors, les demandes doivent être comprises et acceptées.


Comment préparer le cheval à notre demande?

Qu'est-ce qui peut lui apporter du confort? ou de l'inconfort ? Ce qui motive le cheval, c'est le confort et la sécurité. Nous pouvons utiliser ceci pour rendre désirable ce que nous souhaitons et indésirable ce que nous ne souhaitons pas. Si notre demande est vue comme étant susceptible d'apporter le confort alors il y répondra avec plaisir.

Où est son attention? Pouvons-nous attirer son attention sur autre chose? Si on doit aller dans une direction et que son attention est dans une autre direction, nous allons être en difficulté. Nous devons savoir en permanence vers quoi se porte son attention et comment rediriger son attention si nécessaire.

Souvent, nous demandons ce que nous voulons au cheval sans se préoccuper de son état d'esprit. S'il résiste, nous pensons à le corriger, à opposer notre volonté à la sienne. Nous agissons après coup et il est trop tard. En agissant avant la demande, en préparant le cheval, nous pouvons faire en sorte que notre demande soit facilement acceptée, sans force et sans conflit.

Si le cheval résiste à notre demande, plutôt que d'essayer de le contraindre à répondre à notre présente demande coûte que coûte, nous pouvons penser à la prochaine demande et voir ce que nous devons changer pour qu'elle soit cette fois acceptée.

Notre ego nous dicte que nous ne devons rien lâcher et qu'à chaque demande, il faut gagner pour ne pas le laisser gagner.  Mais le cheval ne recherche pas le conflit ; si confrontation il y a, c'est que nous avons appris au cheval ce que c'était. Il est plus avisé de ne pas créer la confrontation qui pourrait naître d'un refus dans l'instant, et de réserver notre énergie à travailler pour que la prochaine demande soit acceptée.
 

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jeudi 5 octobre 2017

Le rôle des mains dans le travail au sol

Dans le travail au sol du cheval, quand on utilise une longe et un licol, chacune de nos mains a un rôle précis. Il y a la main qui mène («leading hand») et il y a la main qui stimule («driving hand»).

La main qui mène permet de diriger le cheval en lui indiquant où il doit aller. Si on veut envoyer le cheval vers la gauche, c'est notre main gauche qui, sur la longe, est la main qui mène. Il doit être juste nécessaire de tendre le bras gauche dans la direction où le cheval doit aller, et il doit sans résistance suivre notre main.

Si on veut ensuite envoyer le cheval vers la droite, c'est la main droite qui devient la main qui mène. Si le cheval change de sens, les mains échangent leurs rôles, et donc échangent aussi leurs positions sur la longe.

La main qui mène


La main qui stimule crée de l'énergie au moyen d'une pression qui est dirigée vers une partie du corps du cheval. Pour créer cette pression, la main qui stimule peut prendre la fin de la longe, environ un mètre avant son extrémité. Il est alors possible de faire tournoyer la longe ou de tapoter le cheval avec.

Si on envoie le cheval vers un côté, la main qui stimule est en soutien de la main qui mène. C'est-à-dire qu'on utilise déjà la main qui mène seule. Si le cheval n'avance pas ou résiste, et donc ne suit pas notre main, alors la main qui mène ne doit pas tirer davantage mais juste maintenir la pression. C'est le cheval qui doit trouver qu'en se décidant à suivre notre main qui mène, alors la pression cesse immédiatement. Cependant si le cheval bloque ses pieds, la main qui stimule peut créer l'énergie l'aidant à réagir et à trouver la solution.

Un observateur peut plus facilement remarquer l'action de la main qui stimule à l'aide de la longe que la main qui mène qui est immobile. Il peut alors conclure à tort que c'est la main qui stimule qui formule la demande et croire que l'action démarre avec cette main. Il n'en est rien : la demande vient de la main qui mène et la main qui stimule n'intervient en soutien que si c'est nécessaire.

L'objectif est que l'on doit pouvoir diriger le cheval avec la main qui mène seule, et que le cheval suive notre main sans que jamais la longe ne se tende.

C'est une aide pour le cheval si on utilise un licol en corde, fabriqué avec une corde de 6mm ou 8mm de section, car avec un licol plat un cheval peut plus facilement s'appuyer dessus sans inconfort et développer une résistance. C'est aussi une aide pour lui, si la longe est une corde de bonne qualité, de 14mm de section. Une corde de bonne qualité pèsera plus lourd et le cheval saura plus facilement sentir son action sans qu'il soit nécessaire de la tendre. Une longe de 5m de long est suffisante pour la majorité des exercices au sol.

La main qui stimule aura une action différente selon la partie du corps du cheval vers laquelle la pression s'exerce et selon la position de notre main par rapport à son corps. Dans le travail au sol, en utilisant un «drapeau», formé d'une tige d'environ 1m50 avec au bout un sac plastique attaché, on aura plus de possibilités. On a alors comme un bras «télescopique» et il est possible de stimuler le cheval depuis des positions plus variées.

La main qui stimule peut utiliser un drapeau


Si on utilise un licol et une longe, et éventuellement un drapeau, on ne doit pas penser que ces accessoires s'utilisent de manière mécanique pour tirer ou pousser le cheval dans un sens ou un autre. Il s'agit avant tout d'outils de communication avec le cheval. Si, au travers de ces outils, l'usage de la pression est nécessaire, c'est pour amener le cheval à comprendre comment il doit répondre à nos demandes. Plus sa compréhension progresse, moins la pression est nécessaire.

Dans le travail au sol, on s'adresse donc avant tout au mental du cheval.  L'objectif n'est pas de dérouler des exercices «scolairement», mais de construire la relation avec le cheval.

Si au sol, le cheval suit votre main sur la longe sans résistance, il pourra suivre vos mains sur les rênes sans résistance une fois monté. S'il est souple, léger et détendu au sol, s'il est à votre écoute, s'il est confiant et volontaire, si vous pouvez contrôler ses pieds et les différentes parties de son corps, alors vous pourrez retrouver tout ceci quand vous le monterez.

La relation avec le cheval instaurée au sol pourra se transposer dans le travail monté.


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dimanche 17 septembre 2017

Quand et comment aider le cheval ?

Si le cheval répond bien à notre demande, alors essayons de nous maintenir à l'écart pour ne pas le gêner. En le laissant libre au maximum, il effectuera la manœuvre souhaitée avec plus d'énergie et de franchise.

Bien sûr, les choses ne se passent pas toujours ainsi. Quand le cheval a besoin de soutien, nous devons agir. S'il fait quelque chose d'autre que ce que nous souhaitons, nous devons agir aussi.

Il est normal qu'un cheval ait parfois besoin d'aide. Tout comme il est normal qu'on corrige ce qu'il fait car ce n'est pas ce que nous souhaitons.

Quand et comment aider le cheval ?



Si nous aidons un cheval en permanence, ce n'est plus de l'aide : nous essayons de faire à sa place et de contrôler à l'excès le moindre mouvement.

De même, si nous corrigeons en permanence le cheval, comment peut-il apprendre à faire bien si on lui dit sans cesse qu'il fait faux?

Si on souhaite que le cheval apprenne à se prendre en charge, si on souhaite qu'il exprime sa personnalité avec brillant, alors on doit avoir pour objectif d'agir le moins souvent possible, tout en agissant à bon escient quand c'est nécessaire.

Pensez que si vous avec un travail à faire, ce serait pesant d'avoir quelqu'un qui guide la moindre de vos actions et qui corrige le moindre commencement d'erreur. Vous seriez ou agacé ou rapidement démotivé. Par contre si vous êtes libre de faire les choses comme bon vous semble mais que vous commencez à vous mettre dans le pétrin, alors vous accueillerez une aide extérieure avec reconnaissance.

Si nous sommes trop exigeants sur le résultat dans l'instant présent, alors nous sommes tentés de trop contrôler le cheval. Dans ce cas, nous faisons aussi en  permanence des micro-corrections discrètes visant à maintenir le cheval dans une «bonne position» ou dans le «bon mouvement». Peut-être est-il préférable de lui laisser plus d'autonomie quitte à le laisser se tromper. Sans doute le résultat immédiat semblera moins bon si le cheval se trompe, mais c'est une occasion pour lui d'apprendre et il sera motivé pour le faire.

En agissant moins, le cheval a plus de confort la majorité du temps. Alors quand vous agissez, il est plus réceptif car vos actions sont plus rares. Il est aussi motivé pour être à votre écoute afin de pouvoir retrouver le confort dont il bénéficiait.

Aider ou corriger moins souvent, mais plus clairement, sera plus efficace et plus agréable pour le cheval. Il apprendra aussi plus vite ainsi et sera plus à votre écoute.

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samedi 2 septembre 2017

A l'intérieur du cheval

Si votre objectif est que systématiquement le cheval réponde toujours de la manière attendue à vos demandes, alors vous n'attendez pas que votre cheval utilise son cerveau.

Vous demandez, il réagit, sans avoir de latitude, ni sur le fait de faire ou de ne pas faire, mais aussi, en ayant souvent peu d'autonomie sur la manière de faire. On ne demande pas au cheval de réfléchir, d'apprécier une situation, de faire preuve d'autonomie ou d'exercer un choix : il doit juste réagir d'une manière convenue  à une sollicitation. Et il doit le faire sans qu'on ait à se préoccuper de ses sentiments et de son état d'esprit.

La seule question est de savoir comment mettre en place le comportement attendu, et c'est l'objet du dressage des chevaux. La science s'est mise au service de cet objectif avec les principes d'apprentissage du béhaviorisme.

Aujourd'hui, le monde équestre connaît et utilise de plus en plus ces principes et ces concepts: conditionnement opérant ou pavlovien,  renforcements positifs et négatifs, stimuli appétitifs et aversifs, renforçateurs primaires et secondaires, «shaping», etc... Le seul débat semble être de savoir s'il faut utiliser plus le renforcement positif que le négatif ou inversement, ou de savoir équilibrer les deux.

Ces principes d'apprentissage sont démontrées par la science et ils sont efficaces en pratique. Il faut cependant en comprendre les limites et les implications.

Certains semblent penser que le cheval est trop limité pour apprendre autrement. Une véritable cognition serait l’apanage de l'homme qui lui est bien au-dessus du conditionnement.

La première chose et que l'homme apprend aussi par conditionnement. Dans notre voiture, le «bip-bip» insistant qui résonne quand on n'a pas mis notre ceinture de sécurité est un stimulus visant à nous conditionner. Et cela fonctionne, car nous avons tous appris à mettre notre ceinture sans y penser. Ce n'est qu'un exemple parmi de nombreux autres pour montrer que ces principes s'appliquent aussi à nous.

De manière évidente, nous ne sommes pas limités à ce type d'apprentissage. Nous pouvons aussi utiliser notre raisonnement, notre mémoire, apprendre au contact d'autres personnes, utiliser notre libre arbitre et décider en fonction de ce que nous souhaitons.

Alors, pourquoi les chevaux seraient limités aux principes d'apprentissage du béhaviorisme? Pourquoi, eux aussi, ne pourraient-ils pas réfléchir et faire des choix? Apprendre en explorant par eux-mêmes ou au contact des autres chevaux ?

A quoi pense un cheval?

Par principe, le béhaviorisme s'appuie sur des expériences où l'on mesure des comportements observables. On ignore volontairement les processus psychiques de l'animal, qui étant «internes», ne sont pas observables. C'est une démarche rigoureuse, mais ne pas faire de supposition sur les processus psychiques car on ne peut les observer, n'implique pas que ces derniers n'existent pas.

Avec les progrès scientifiques des neurosciences, on approfondit notre connaissance du cerveau et de son fonctionnement. Les appareils d'imagerie médicale modernes comme l'IRM ou la tomographie par émission de positrons (PET), permettent maintenant d'observer le fonctionnement du cerveau. Ceci ouvre la voie pour étudier les processus cognitifs des animaux. Déjà, on sait mettre en évidence que les animaux pensent et que leur cerveau présente des similarités avec le nôtre.

La science n'est pas immuable et progresse. Ce n'est pas par ce qu'aujourd'hui elle ne fait que commencer à étudier la cognition animale que l'on doit l'ignorer.

Si on peut utiliser le conditionnement avec nos chevaux, se limiter au behaviorisme au nom de la Science, c'est se limiter aux comportements du cheval, à ce qu'on observe «à sa surface».

Je souhaite que le cheval réponde à mes demandes, mais je souhaite aussi prendre en compte ce qui se passe en lui : ce qu'il pense, ce qu'il ressent. Il est important de le laisser explorer et réfléchir, de lui laisser une marge d'autonomie. Il peut répondre à nos demandes, non uniquement par conditionnement, mais aussi parce qu'il décide de le faire. Si nous pouvons lui apporter le confort et la sécurité, il sera motivé à le faire.

Plus on compte sur le conditionnement, moins le cheval utilise son cerveau. Il peut alors être capable de réagir correctement aux demandes apprises dans les conditions habituelles, mais il pourra se sentir dépourvu dans une situation inhabituelle, car il ne sait plus réfléchir. C'est pourquoi, parfois même les chevaux les mieux dressés peuvent «exploser» dans une situation nouvelle pour eux.

Plus un cheval utilise son cerveau, comme d'ailleurs il le fait naturellement à l'état sauvage pour assurer sa survie, plus il sera capable d'aborder un large éventail de situations avec confiance. Plus il sera aussi capable d'avoir une relation riche avec son cavalier. C'est un point à considérer dans l'éducation de nos chevaux.

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Quelques ouvrages pour aller plus loin:
Evidence-based horsemanship. Dr Stephen Peters & Martin Black, Ed. Wasteland Press.
Equus Lost? Francesco de Giorgio. Ed. Trafalgar Square Books.
Comment pensent les chevaux. Michel Antoine Leblanc, Ed. Belin.
Aussi
http://www.animalcognition.org/


mercredi 16 août 2017

En avant

On aime monter un cheval qui va de l'avant avec énergie et volonté, les oreilles en avant. À l'opposé, il est pénible de monter un cheval mollasson, qui semble se traîner dans de la mélasse, ou pour lequel on doit à chaque foulée essayer de le «pousser» pour qu'il tienne l'allure.

Il y a des chevaux qui ont naturellement plus ou moins d'énergie, mais avant d'accuser notre cheval d'être paresseux, nous pouvons nous demander si nous avons fait tout ce qui était nécessaire pour qu'il se porte en avant avec franchise.

On demande à notre cheval d'avoir de l'énergie ; mais, nous-même, avons-nous de l'énergie quand on veut avancer avec notre cheval ? On sommes-nous seulement un passager ?

Si nous avons de l'énergie, si nous avons de l'envie,  et que cela se traduit dans notre corps par de la vie et du rythme, alors le cheval pourra aussi avoir plus d'énergie. Si nous essayons d'être avec notre cheval, et que ensuite on met de l'énergie en étant légèrement en avant de l'énergie du cheval, alors il pourra suivre cette sensation et augmentera aussi son énergie.

Également, si nous regardons là où nous allons et que nous avons envie d'y aller, notre volonté et le fait que nous soyons sûrs de ce qu'il faut faire va aussi donner envie au cheval de nous suivre.

Un objectif clair et partagé motive le cheval

Pensons à un skieur qui doit s'élancer pour une course. Il ne compte pas que sur la pente pour avancer. Il n'est pas passif. Avant le départ, il rassemble son énergie et se met dans une position dans laquelle il est prêt à partir et regarde la pente. Il est encore immobile, mais il ne fait pas rien, il se mobilise physiquement et mentalement. Quand le signal du départ résonne, il part avec énergie, en libérant l'énergie qu'il avait préparée. C'est ce qu'on peut rechercher avec le cheval quand on part ou qu'on fait une transition montante : se préparer et préparer le cheval, mobiliser son énergie, son corps et sa volonté, avant de réaliser la transition avec l'énergie nécessaire.

Une fois que la transition est faite et que le cheval est dans l'allure, il doit maintenir l'allure avec notre accompagnement, mais sans pression répétée. S'il nous a suivi et qu'il met son énergie au diapason de la notre, alors nous devons rendre les choses confortables pour lui. En particulier, on ne doit pas utiliser nos jambes à chaque foulée pour faire pression en permanence.

Si vous devez courir, auriez-vous envie que quelqu'un vous donne des coups de baguette à chaque foulée pour vous faire avancer? Ce n'est pas ça qui va vous faire aimer la course! Si au contraire vous trouvez dans la course du confort et du plaisir, vous allez y prendre goût et ça sera votre idée de courir. Il sera alors inutile de vous «stimuler». De la même manière, le cheval ne va pas apprécier d'être talonné à chaque foulée. Nous devons lui donner envie de se porter en avant ; cela doit devenir son idée.

Souvent le cavalier utilise ses jambes de manière répétée car il a peur que le cheval prenne l'initiative de faire une transition descendante. Il est pourtant préférable que le cheval fasse une transition descendante et qu'à ce moment, vous demandiez immédiatement au cheval de refaire une transition montante pour revenir dans l'allure initiale. Après quelques répétitions, le cheval comprendra qu'il est plus confortable pour lui de rester dans l'allure.

Si on sent que le cheval fatigue et veut ralentir, on peut lui demander un effort puis il préférable de prendre l'initiative de lui demander de ralentir plutôt qu'il le fasse par lui-même.

Si le cheval, bien qu'on mettre de l'énergie et du rythme, ne bouge pas alors on peut se demander s'il y a une raison. Parfois, il peut y avoir une bonne raison comme une douleur ou de la peur, mais il se peut aussi que le cheval ait appris par la faute de l'homme à ne pas avancer à notre demande.  C'est dans cette situation qu'il peut être nécessaire d'utiliser la pression pour motiver le cheval. On ne peut pas faire grand chose avec un cheval qui n'avance pas. Il faut qu'il ait de l'énergie et là on pourra essayer de diriger cette énergie. Mais pour avoir cette énergie, il est parfois nécessaire d'utiliser la pression. Que l'on utilise ses jambes, ses éperons ou sa cravache, il s'agit juste d'utiliser de la pression, et non pas d'agresser le cheval, ni de le blesser, ni de l'épouvanter. Il s'agit de rendre inconfortable le fait de ne pas avancer et que dès que le cheval avance, cela soit confortable pour lui.

On peut donc utiliser la pression pour que le cheval avance, mais on doit cesser toute pression dès que le cheval avance, même si l'effort est encore insuffisant à notre goût. Si nous sommes dans l'état d'esprit de dire "maintenant avance ou tu vas voir ce que tu vas voir!" alors le cheval aura du ressentiment. Il n'aura pas envie d'être blessé et pourra même se contracter et s'immobiliser pour se protéger, ce qui va à l'opposé de ce que l'on recherche.

Parfois, on croit que plus de pression sera plus efficace, mais ce n'est pas le cas. Ce qui compte, c'est quand et comment la pression est appliquée et quand elle cesse. Là-dessus, chaque cheval est différent. Faut-il utiliser une jambe? ou les deux ? avec quelle force ? en éloignant les jambes ou en «pressant»? devons-nous utiliser les éperons? la cravache?

Plutôt que d'utiliser la force, il est préférable de chercher quelle est la pression qui mettra le cheval en avant sans entrer dans l'agression ou le conflit.

Il est aussi important d'être cohérent dans nos aides et de ne pas demander d'avancer avec nos jambes alors que nos mains exercent une pression. C'est comme d'appuyer sur l'accélérateur et le frein en même temps.

Pour un cheval qui n'avance pas, souvent, utiliser une seule jambe en étant ferme permet d'obtenir un mouvement. Quand c'est le cas, n'essayez pas de diriger le cheval, mais accompagnez-le dans le mouvement obtenu avec le souci de rendre les choses confortables pour lui.

Si la pression est parfois nécessaire, ou même la fermeté pour le cheval ayant appris à ne pas avancer, nous devons garder en tête que notre objectif est bien que le cheval se mette à l'unisson de notre énergie. Nous devons lui offrir notre énergie et notre rythme à chaque fois et n'utiliser que la pression minimale qui est nécessaire, tout en essayant de réduire cette pression au cours du temps. Quand un cheval a été désensibilisé à la jambe, la pression peut être nécessaire pour le sensibiliser à nouveau, mais l'objectif final est qu'il réagisse juste quand on remue notre orteil dans la botte.

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dimanche 23 juillet 2017

Un tango pour rassembler

Si vous pouvez faire avancer et reculer votre cheval en main, alors vous pouvez essayer à la chose suivante.

Le cheval à votre côté, tenu à la longe, faites-le reculer de quelques pas, puis stoppez-le et attendez quelques secondes. Repartez en avant de quelques pas, puis stoppez-le à nouveau, et attendez aussi. Recommencez, en allant d'arrière en avant puis d'avant en arrière, mais à chaque fois, le nombre de pas doit être différent, imprévisible. Tantôt, ce sera un seul pas, tantôt plus, jusqu'à sept ou huit.

Quand le cheval avance et recule sans résistance et dans le calme, offrez quelques instants de repos au cheval, puis reprenez l'exercice, avec ce changement: après qu'il ait reculé, au lieu de stopper et d'attendre, avancez directement. Cependant, après avoir avancé, continuez de stopper et d'attendre quelques secondes avant de repartir en arrière. Soyez toujours imprévisible sur le nombre de pas fait à chaque fois.



Quand le cheval fait cet exercice sereinement, après un nouveau repos, vous pourrez le reprendre avec une nouvelle variation. Cette fois, après avoir été en avant, repartez en arrière sans temps d'arrêt. Ainsi, par étapes, vous devrez arriver à avancer et reculer sans jamais s'arrêter, dans un mouvement fluide.

C'est un exercice où vous progressez en veillant à conserver le cheval dans le calme, en faisant autant de pauses que nécessaires.

Quand le cheval arrive ainsi à vous suivre, vous vous rendrez compte que comme il ne sait pas exactement quand vous allez repartir en arrière, il doit être prêt à chaque pas. Pour ceci, il va se préparer en allégeant son avant-main, en abaissant son arrière-main et en réduisant ses foulées. Autrement dit, il se rassemble, et ceci dans la légèreté.

C'est un moyen d'introduire le rassembler au sol. Vous pouvez ensuite progresser en essayant le même exercice en liberté.

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mardi 27 juin 2017

Discipline ou liberté ?

Un cheval pour mieux apprendre et pour développer sa personnalité doit bénéficier d'une certaine liberté. Il doit pouvoir utiliser sa curiosité, explorer et faire des erreurs. C'est ainsi, au travers des expériences qu'il va vivre, qu'il apprendra à réfléchir et deviendra plus confiant en lui-même.

Si au contraire, on cherche à contrôler le cheval en permanence, cela le déresponsabilise. En tentant de le maintenir en permanence en position, il n'apprend pas à se mettre en position. En contrôlant chaque mouvement, il n'apprend pas à faire le mouvement de lui-même avec envie.

Donner de la liberté et de l'autonomie au cheval, c'est ce qui lui permettra d'être léger et d'avoir du brillant. Il aura l'opportunité de donner le meilleur de lui-même.

Donner de la liberté au cheval ne signifie pas qu'on doit laisser le cheval faire tout ce qu'il veut. On s'attend à ce qu'il réponde à nos demandes et nos efforts doivent viser ce résultat. Il doit aussi respecter les règles et les limites claires qu'on lui fixe. En un mot : il doit y avoir de la discipline.



Il n'y a pas de contradiction entre la liberté et la discipline. La liberté s'exerce dans un cadre et ce cadre existe de par la discipline.

La discipline ne doit pas s'obtenir par la peur et la domination. Ce n'est pas quelque chose que le cheval nous devrait parce qu'on lui serait supérieur.

Si nous sommes bienveillants vis-à-vis du cheval, si nous faisons que ce qui est nécessaire pour qu'il respecte les règles, il parviendra à la conclusion que le respect des règles assure son confort.

Quand c'est nécessaire, on peut faire preuve de fermeté, mais sans colère, sans agression, sans cri et sans chercher à "avoir le dessus". Si quand il cède, alors la pression disparaît aussitôt sans qu'il y ait de ressentiment, alors il comprendra que lutter contre les limites, c'est comme de lutter contre lui-même.

La discipline ne doit pas être une oppression contre le cheval. C'est quelque chose que progressivement il accepte et même recherche, car cela lui apporte le confort et un sentiment de sécurité.

La discipline est le cadre qu'on lui fixe et qui lui permet de connaître l'espace de liberté dont il a besoin.

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lundi 19 juin 2017

Pschitt

Alors que les insectes reviennent avec les beaux jours, il va être nécessaire de protéger nos chevaux. Plusieurs produits répulsifs doivent être pulvérisés sur leur corps, mais parfois, notre cheval a peur du "spray". Comment faire pour l'habituer ?

Pour ceci, on peut commencer avec un spray rempli d'eau. Cela permet de s’entraîner sans gaspiller de produit, mais aussi sans risque si le cheval bouge d'asperger ses yeux avec un produit.

Mettez un licol sur le cheval avec une longe assez longue, en lui laissant une certaine liberté, puis allez dans un espace où le cheval pourra bouger sans être contraint. Surtout pas dans son box ou dans un couloir où il pourrait se sentir confiné.



D'abord pulvérisez, mais sans diriger le jet vers le cheval. Il peut être néanmoins surpris par le bruit, et il va certainement bouger. Laissez-le bouger en le tenant toujours avec la longe, et bougez avec lui, pour rester au même niveau, tout en continuant à pulvériser. Peut-être qu'il va tourner sur lui-même quelques tours, mais au bout d'un moment, il va s'arrêter ou ralentir, et pour le récompenser, cessez de pulvériser. S'il veut inspecter le spray avec son nez, laissez-le faire. Au bout d'un moment, reprenez la pulvérisation. Il bougera encore, et vous répéterez la même procédure. Au bout d'un moment, il va comprendre qu'il est préférable de ne pas bouger. Récompensez et faites une pause.

Recommencez l'exercice de l'autre côté. le cheval doit être habitué des deux côtés.

Quand le cheval tolère le spray des deux côtés, commencez par pulvériser en l'air et laissez l'eau retomber en pluie fine. S'il bouge, tournez avec lui de la même manière que précédemment, et cessez dès qu'il s'arrête.

Quand il tolère cela sans bouger, vous pouvez maintenant l'habituer à être pulvérisé directement, toujours de la même manière.

Pulvérisez à différents endroits du corps. Si un endroit semble sensible, habituez-le à être pulvérisé à cet endroit spécifiquement.  Peu à peu, il acceptera d'être pulvérisé sans bouger, sans qu'il soit nécessaire de le contraindre d'aucune sorte.

Vous pouvez maintenant utiliser un produit actif.

Habituer progressivement le cheval au spray peut sembler long, mais investir quelques instants permettra ensuite de le pulvériser toute sa vie dans la sérénité.

Voici une recette "maison" qui permet d'avoir un produit naturel à moindre coût

  1. Moitié vinaigre de cidre, 
  2. Moitié eau
  3. Quelques Clous de girofles
  4. Quelques gouttes (~10 par litre) d'huiles essentielles parmi : citronnelle, pélargonium (géranium), menthe poivrée, teatree, eucalyptus, lavande, romarin à camphre… Selon les insectes présents :
  • Teatree : tiques
  • Pélargonium / citronnelle : moustiques et moucherons
  • Romarin  / Menthe : insectes responsables
    de la DERE
  • Lavande : puces et poux
Mettre en spray et secouer. Ne pas pulvériser sur les yeux ou les naseaux (pour la tête, on peut en mettre un peu sur les doigts et étaler en restant à distance des yeux).

Ce mélange repoussera les insectes quelques heures.

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jeudi 15 juin 2017

Le cheval courageux

Quand on voit les pompiers, policiers, gendarmes et soldats accomplir leur devoir dans les situations les plus extrêmes, on admire leur courage et leur maîtrise de soi. Il est probable que nous-même, dans une situation de ce type, nous serions affolés et désemparés.

Est-ce que ces hommes et ces femmes sont  nés avec le courage dans le sang? Chacun a sa nature, plus ou moins aventureuse. Néanmoins, ils sont capables de faire ce qu'ils font grâce à l'entraînement qu'ils ont suivi. Ce courage, ils l'ont gagné par le travail, l'expérience et l'apprentissage.

On dit que les chevaux sont naturellement peureux, que parfois ils voient des "trolls" derrière les buissons, car ils s'effraient de choses qui sont imperceptibles pour nous, ou de choses pour lesquelles on n'imagine pas qu'elles peuvent être effrayantes.

Pour les chevaux de ranch, le courage est une qualité nécessaire

Il faut se souvenir qu'au travers les siècles, les chevaux nous ont aidé à faire la guerre. Ils savaient être des compagnons fidèles au milieu du fracas des batailles. Encore aujourd'hui, les chevaux sont utilisés par les forces de l'ordre; Ils sont aussi toujours utilisés pour travailler le bétail, dans des situations exigeantes au milieu de bêtes parfois rétives. Dans certaines compétitions, les chevaux doivent aussi avoir beaucoup de courage pour réussir.

On a oublié que les chevaux étaient aussi des soldats

Les chevaux ont un instinct de survie très fort, mais sans aucun doute, ils peuvent être aussi très courageux.

Comme nous-mêmes, ce n'est pas inné. Ce n'est que par l'entraînement, l'expérience et les situations affrontées avec succès que les chevaux peuvent gagner en courage.

C'est un processus graduel. Il faut progressivement exposer le cheval à des situations qui lui demandent d'apprendre et de progresser, des situations qui vont lui demander un effort, mais pour lesquelles on sait qu'il peut les surmonter avec succès.

Peu à peu, le cheval apprend à contrôler sa peur. Il apprend aussi à se tourner vers nous. Il apprend qu'il peut "gagner", et être plus fort que sa peur. Ceci est vrai si on sait l'aider, si on lui laisse le temps d'appréhender les situations inquiétantes sans le forcer, mais aussi sans le protéger de manière excessive.

Il faut accueillir chaque chose qui fait peur au cheval de manière positive, car c'est à chaque fois une opportunité d'apprentissage pour lui.

Chaque situation nouvelle, inconnue, peut  faire peur au cheval. Mais il apprend progressivement à les surmonter plus rapidement. Le courage est une habitude.

Le courage de notre cheval dépend moins de sa nature première que de ce que nous lui offrons.

Si nous pensons qu'il est peureux il restera peureux. Si nous pensons qu'il peut devenir courageux, il deviendra courageux.

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vendredi 9 juin 2017

Le cheval droit

Un être humain est gaucher ou droitier. Il a un côté fort et un côté faible.

On n'y pense pas, mais quand vous commencez à marcher, il y a une chance que vous utilisiez un pied plus souvent qu'un autre. De même quand vous mettez un pantalon. Si vous mettez votre chemise ou votre blouson, vous allez généralement commencer toujours par enfiler le même bras.

Tout comme nous, le cheval n'est pas symétrique.

S'il avance face à lui, il aura l'encolure orientée vers un côté plutôt que l'autre. Suivant l'encolure, c'est l'ensemble du cheval qui se tord en un arc. Par exemple, si l'encolure va vers la gauche, l'arrière-main ira aussi vers la gauche, le cheval étant courbé, creux du côté gauche.

Beaucoup de chevaux sont fléchis à gauche. Peut-être est-ce parce que nous les travaillons d'abord en se positionnant sur leur gauche.

L'encolure pesant vers la gauche, elle surcharge l'épaule droite par compensation, pour s'équilibrer, car le poids se porte à l'avant sur l'antérieur droit.

Les postérieurs sont décalés, le gauche allant plus en avant que le droit. Il s'engage mal sous la masse, ne portant pas le poids du cheval. Le cheval ne se propulse pas en utilisant les deux postérieurs de manière homogène.

Même sur un cercle, le cheval est tordu, et on peut constater que les postérieurs n'empruntent pas les mêmes trajectoires que les antérieurs. A l'avant-main comme à l'arrière-main, les pieds gauches ne fonctionnent pas non plus comme les pieds droits car la répartition du poids est différente de chaque côté.

Sur la ligne droite, on peut percevoir une tension différente entre la rêne gauche et la droite. Quand on tourne, on contacte qu'il y a un côté plus facile que l'autre.

Si le cheval est tordu sur la gauche,  il tournera plus facilement sur la gauche que sur la droite.

En allant à gauche, du fait de la surcharge de l'épaule droite, il aura tendance à grandir le cercle.

En allant à droite, il pourra résister, avoir des difficultés à s'incurver car il doit s'incurver à l'opposé de son incurvation naturelle. Ne s'incurvant pas correctement, la tête regardant vers l'extérieur, il tombe l'épaule vers la droite, dans l'intérieur du cercle.

Un cheval qui est tordu aura du mal à avoir une bonne impulsion. Il aura des difficultés dans toutes les transitions. Le cheval tordu, étant toujours fléchi dans un sens plutôt qu'un autre, développe ses muscles de manière inégale : un côté sera plus fort que l'autre.

S'il est naturel qu'un cheval ne soit pas symétrique à sa naissance, il sera plus facile de redresser un jeune cheval qu'un cheval plus âgé qui a pris de mauvaises habitudes. C'est donc quelque chose que l'on doit prendre en considération le plus tôt possible.

C'est une chose à laquelle il faut faire attention en permanence. Si on n'y prend garde, le cheval prendra des mauvaises habitudes. Si on y fait attention, on pourra voir quand le cheval n'est pas droit et on sera en mesure de l'aider.

Au sol, il faut travailler chaque exercice des deux côtés de manière égale.



Au travail monté, il est préférable de partir droit et de rester droit que de redresser le cheval une fois qu'il a pris son départ.  Pour ceci, on peut retenir le cheval au départ, pour lui demander de se redresser.  Quand il ploie l'encolure d'un côté, on peut utiliser la rêne du côté opposé pour créer une tension. Si alors on attend sans tirer, il va s'appuyer jusqu'au moment où il va céder à sa propre pression et se redresser. S'il n'est pas totalement droit et a même un peu incurvé son encolure de l'autre côté, ce n'est pas grave. Il est plus droit qu'il ne l'était et c'est le principal. C'est alors qu'on peut le laisser partir.
La rectitude et l'équilibre sont liés. En retenant le cheval au départ, on cherche la rectitude tout comme l'équilibre. Pensez qu'en prenant le contact, vous voulez que le cheval puisse s'équilibrer de manière à ce qu'il pourrait aussi bien avancer que reculer. C'est comme de se préparer à demander le reculer, mais sans reculer ; vous cherchez l'équilibre, et même si le cheval recule d'un pas ou deux, ce n'est pas grave. Une fois que vous sentez que vous êtes dans cet équilibre, demandez lui d'avancer.

Par la répétition, il comprendra peu à peu que dès que l'on prend le contact pour partir, il doit être droit et équilibré. Il comprendra aussi qu'il est plus confortable de cette manière et verra l'intérêt de ce qu'on lui demande.

Une fois qu'il se déplace, on pourra l'aider à rester droit par des aides ponctuelles. Le but n'est pas de le forcer à rester droit, mais de l'aider à trouver son confort dans le fait d'être droit. C'est aussi pourquoi il faut parfois laisser le cheval assez libre avec les rênes, sans l'abandonner. Aidez-le quand il est tordu, et dès qu'il se redresse, même sans être parfait, relâchez la pression et voyez s'il se met droit par lui-même. C'est ainsi que le cheval aura envie d'être droit. Le cheval trop contraint n'arrivera pas à se redresser et perdra l'impulsion ; il peut même se contracter ce qui aura pour conséquence qu'il se tordra davantage. Plus il sera calme, plus il pourra comprendre ce qu'on attend de lui. Quand il comprend qu'il doit rester droit, on pourra progressivement au cours de son éducation être plus exigeant, sans jamais le forcer.

Si le cheval part en équilibre et droit et que malgré tout, en avançant, on perd l'équilibre sans arriver à aider le cheval à le conserver ou à le retrouver, alors il est parfois préférable de demander l'arrêt et de repartir droit et équilibré.

Si le cheval est tordu, il ne faut pas essayer de compenser en étant soi-même tordu. On doit soit-même être droit, et si nous ne le sommes pas, cela n'aidera pas le cheval. On ne peut pas exiger du cheval ce qu'on ne peut pas lui offrir nous-même.


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jeudi 25 mai 2017

Mobiliser les postérieurs

Parfois, un cheval ne va pas assez utiliser ses postérieurs. Les antérieurs partent et les postérieurs suivent.

Alors au lieu d'être équilibré et en avant, le cheval est sur son avant-main et manque d'impulsion.

Naturellement, le cheval a plus de poids sur son avant-main que sur son arrière-main. Le cavalier sur son dos ne fait qu'ajouter du poids sur l'avant-main. Plus le cheval se porte sur son avant-main, plus il sera déséquilibré et lourd, et plus il manquera d'impulsion.

Comment apprendre au cheval à mieux utiliser ses postérieurs? Il suffit de le mettre dans une situation où il doit obligatoirement mieux utiliser ses postérieurs.

Si on monte sur une colline avec une pente raide, alors le cheval ne va pas réussir à grimper en utilisant d'abord ses antérieurs. Il doit apprendre à utiliser ses postérieurs pour pousser dans la pente.



Quand vous redescendez de la colline, le cheval peut avoir envie d’accélérer, de se jeter en avant. C'est alors que vous devez le retenir. Utilisez les rênes pour qu'il n'avance qu'à petits pas. Il apprendra alors à s'équilibrer en engageant ses postérieurs qui contrôleront la descente.

N'hésitez pas à arrêter le cheval dans la descente et à marquer des poses. Le cheval recherchera alors volontiers la position qui lui offre le meilleur confort. C'est une position où les postérieurs sont engagés et où il est en équilibre. Si c'est le cas, l'arrêt est facile, tout comme le fait de descendre à la vitesse souhaitée.

Si le cheval sait reculer sur le plat et qui peut s'arrêter dans une descente tout en restant totalement serein, alors c'est le moment pour lui demander de reculer dans une descente. C'est dans cette position qu'il utilisera au maximum ses postérieurs. S'il recule droit dans une pente, il n'y a pas de situation dans laquelle l'utilisation des postérieurs sera la plus importante. C'est aussi une situation qui permet d'améliorer le reculer, car elle permet d'apprendre au cheval qu'il doit reculer avant tout avec les postérieurs pour rester droit dans le reculer.

Monter ou descendre une pente sont des situations où naturellement le cheval apprend à mobiliser ses postérieurs. Ceci sera bénéfique pour son équilibre comme pour son impulsion.

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mercredi 17 mai 2017

Le cheval qui mord ou bouscule quand on le mène

Quand on mène un cheval si celui-ci est trop prêt de vous, il est susceptible de nous bousculer. Bientôt sa tête nous touche et il a l'impression que ce n'est pas nous qui le menons, mais lui qui nous fait avancer.

Si c'est un étalon, c'est pour lui naturel de faire avancer son monde en se mettant derrière. C'est le comportement normal d'un étalon qui fait avancer une jument qui s'éloignerait du troupeau. Il peut même commencer à mordre sur l'épaule ou le bras.

Dans ce cas, nous nous sentons agressés, et nous pensons que la punition est nécessaire devant ce comportement inacceptable. La punition peut appeler le conflit, et il est plus simple d'amener le cheval à adopter un comportement qui nous convient sans confrontation.



Ce que nous attendons, c'est que quand nous menons un cheval, il doit marcher derrière nous en respectant une certaine distance. S'il reste à distance, les choses seront confortables pour lui. S'il commence à vouloir "nous marcher dessus", les choses doivent être inconfortables, mais sans qu'il soit question de punition.

Si vous avez une longe assez longue, par exemple 3,5 mètres, alors le cheval peut rester à distance, à au moins 2 mètres, et vous pouvez conserver un bon mètre de longe dans votre main, le tout sans tendre la longe pour laisser le cheval dans le confort.

Alors, utilisez le surplus de longe dans votre main pour envoyer l'extrémité de la longe dans votre dos, un coup à gauche, un coup à droite, comme si vous vouliez vous flageller. Adoptez un geste lent, mais régulier.

Si le cheval reste à distance, il verra juste la longe passer devant lui à un mètre, et ça ne va pas le perturber. S'il s'avance, alors il prendra le bout de la longe sur le nez, et il reprendra ses distances. Quand le cheval touche la longe, ne changez rien dans votre mouvement et restez régulier et totalement calme. Il ne s'agit pas de taper le cheval ou de le punir, mais qu'il comprenne que s'il se rapproche, ce sera inconfortable pour lui. C'est lui qui en mettant la pression sur vous en se rapprochant, verra qu'en fait, il se met la pression sur lui-même. S'il a l'impression de se mettre la pression sur lui-même, il cédera à sa propre pression sans qu'il s'agisse d'un conflit avec vous.

Pensez à une clôture électrique. Quand le cheval touche la clôture, il prend un choc, mais la clôture ne l'attaque pas, elle ne punit pas, elle ne fait pas preuve d'agressivité. C'est juste une clôture, mais le cheval apprend à la respecter, sans développer de ressentiment. 


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lundi 8 mai 2017

Le respect

Quelle est la place du respect dans notre relation avec le cheval ?

On se demande parfois comment obtenir le respect. Certains pensent que le cheval nous doit le respect et que c'est une chose que nous sommes en position d'exiger de lui.

Si on pense que parce que nous sommes un être humain, nous sommes d'essence supérieure, et que par conséquent le cheval nous doit le respect, ce que nous appelons respect n'est pas du respect, mais de la soumission.

Si nous pensons que le cheval doit se soumettre, alors quand nous souhaitons quelque chose, il doit le faire. S'il ne le fait pas, alors nous allons le forcer malgré tout. Au bout de cette logique, si le cheval résiste encore, nous allons trouver les punitions et la violence, à différents degrés.

Ce qu'on va gagner par les punitions et la violence, ce n'est pas du respect, mais de la peur. Peut-être que la peur peut nous permettre d'obtenir ce que l'on souhaitait du cheval, mais la peur, c'est tout sauf du respect.



Le respect, c'est avant tout de la considération, de l'attention. Le véritable respect est une notion positive, issue de la valeur que l'on porte à l'autre.  Je souhaite que mon cheval me respecte, mais avant toute chose, je respecte mon cheval.

Ce cheval, est un être vivant : il a ses caractéristiques physiques propres. Il a aussi sa personnalité et ressent des émotions. Il est capable de prendre ses propres décisions. En tant qu'individu, il mérite notre respect. Il mérite que nous voyions le meilleur en lui, ce qui le rend unique.

Si nous pouvons réussir à voir les choses de ce point de vue, alors rechercher sa soumission nous apparaîtra comme étant un objectif indigne, sans aucun sens. Nous allons rejeter ce type de "respect".

Ce que l'on peut alors rechercher, c'est une relation entre deux individus, entre deux êtres vivants développant une considération mutuelle.

Ce n'est pas quelque chose qui est créée en quelques minutes, mais c'est quelque chose que n'importe quel cheval peut nous offrir.

C'est en faisant des choses avec le cheval qu'il va développer son respect pour nous. C'est parce qu'il développe son respect pour nous qu'il fera des choses avec nous.

Tout dépend de notre attitude.

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jeudi 4 mai 2017

Les cercles

Le cercle est une figure géométrique parfaite et nous voudrions que notre cheval puisse faire des cercles parfaits. Il est alors tentant de maintenir notre cheval sur le cercle pour qu'il reste sur celui-ci. Alors, au lieu d'avoir un cheval qui sait faire un cercle, on ne fait que l'obliger à rester sur le cercle, lui enlevant toute responsabilité et toute autonomie. Ainsi contraint, c'est là que le cheval peut finir par se raidir ou chercher à se soustraire ; il peut alors perdre son incurvation ou manquer d'impulsion.

Si l'attention du cheval est vers l'intérieur du cercle, il va s'incurver sans tension. S'il est incurvé et que son attention est là vers où il doit aller, il décrira naturellement un cercle pour y aller.

Le rôle du cavalier n'est pas de tenir le cheval pour qu'il reste sur le cercle, mais de diriger l'attention du cheval vers l'intérieur, là où il doit aller, et laisser au cheval le soin d'y aller.



Votre regard est important : si votre propre attention est devant vous à plusieurs mètres sur le cercle, alors la position naturelle de votre corps va aider votre cheval, car vous aurez alors la jambe extérieure légèrement devant et la jambe intérieure légèrement derrière. Si le cheval reste entre vos jambes, alors il est sur le cercle. S'il dévie, laissez-lui commettre cette erreur, et utilisez uniquement la rêne intérieure sans tension sur la rêne extérieure pour le repositionner sur le cercle. En n'utilisant que la rêne intérieure, vous dirigez son attention vers l'intérieur du cercle, dans la direction qu'il doit emprunter.

Si vous devez utiliser les jambes, alors, sur le même principe, utilisez juste votre jambe intérieure pour maintenir l'attention du cheval vers l'intérieur.

Au début, peu importe que le cercle ressemble au contour d'une pomme de terre. Laissez à votre cheval le temps de comprendre qu'il doit rechercher à rester sur le cercle. Votre rôle est de le guider par des actions ponctuelles quand il s'en écarte, et de ne rien faire quand il est sur le cercle. Ainsi, il recherchera de lui-même à rester sur le cercle. Progressivement le cercle s'améliorera et aussi, vos aides pourront devenir plus légères.

Dès qu'il y a une amélioration, arrêtez le cheval en n'utilisant que la rêne intérieure. Attendez quelques instants, puis suggérez le demi-tour avec la rêne intérieure. Dès que le cheval tourne, ce qui était la rêne extérieure, devient la nouvelle rêne intérieure. Utilisez cette dernière pour remettre le cheval sur le cercle dans le nouveau sens, tout en redirigeant son attention sur la nouvelle trajectoire.

Après quelques changements de sens, le cheval devrait s'arrêter sur une rêne avec légèreté en se préparant pour le changement de sens. Cet exercice est un donc aussi une occasion pour développer l'arrêt. Profitez d'un meilleur arrêt pour interrompre l'exercice, pour ne pas lasser ou agacer le cheval pas une trop grande répétition.

Plutôt que d'entraîner le cheval à réaliser un exercice, on peut créer une situation où il comprendra par lui-même ce qu'il doit faire. Cela peut prendre du temps et passer par des moments où le cheval ne fera qu'imparfaitement ce que l'on souhaite : Il est normal qu'il tâtonne ou même qu'il commette des erreurs. Mais quand il comprend, il réalise l'exercice avec autonomie et motivation, car c'est devenu son idée.  


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mercredi 26 avril 2017

Savoir attendre

Quand on demande quelque chose au cheval, si ça ne fonctionne pas, on s'impatiente. Au bout d'un moment, soit on se démotive, soit on s'agace.

Si on se démotive, on va finalement abandonner, parfois en se cherchant des excuses, accusant le cheval ou l'environnement, parfois en doutant de nos propres capacités. Le cheval perd lui aussi sa motivation, car il apprend que vous êtes susceptibles de renoncer : il lui suffit d'attendre.

Si on s'agace, on va chercher à forcer le cheval à fournir le résultat attendu. Peut-être que ponctuellement, on va obtenir ce qu'on  cherche, mais quel sera la qualité d'un résultat obtenu ainsi? Quel plaisir aura le cheval à faire pour trouver de l'envie à refaire? Quel confiance va-t-il développer en nous, si nous n'avons pas confiance dans le fait qu'il peut fournir le résultat de lui-même?

C'est quand on force au delà de ce que le cheval peut accepter que l'on obtient des réactions indésirables. Si alors on veut combattre ces réactions par la punition, on nuit à notre cheval.

Démotivation ou agacement,  les conséquences de notre impatience sont négatives pour le cheval, pour nous, et pour notre relation.



Alors que souvent, il aurait juste été nécessaire d'attendre calmement que le cheval comprenne ce qu'on attend et trouve son intérêt à le faire. Cela repose sur ce que l'on propose au cheval : si c'est a sa portée, physiquement et mentalement, et si notre présentation est compréhensible pour lui, il suffit d'attendre, et il va comprendre.

On sous-estime souvent le temps nécessaire au cheval alors il faut à tout moment conserver notre confiance en lui: il va y arriver.

Avant de trouver la solution, il va commettre des erreurs. Cela fait partie du processus d'apprentissage, et nous devons rester bienveillants.

Attendre, ne veut pas forcément dire ne rien faire. Il faut rester attentif, et identifier les occasions d'encourager, motiver et guider le cheval. S'il suit une mauvaise voie, il faut lui indiquer qu'il fait fausse route et le laisser reprendre sa recherche.

La patience, mais aussi le calme et la confiance permettront à notre cheval de progresser, si ce que nous lui proposons correspond bien à là où en est le cheval aujourd'hui.

Si nous sommes découragés et avons envie d'abandonner ou si nous commençons à être agacé par le cheval et voulons arracher des résultats, il n'est jamais trop tard pour réévaluer notre attitude.
 

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dimanche 16 avril 2017

Attention et distraction


À tout moment, l'attention de notre cheval se porte sur quelque chose ou quelqu'un. En faisant attention à une chose plutôt qu'une autre, il va adopter un comportement plutôt qu'un autre.
Si ce comportement est indésirable pour nous, peut-être que nous pouvons essayer d'attirer l'attention du cheval sur autre chose, et alors il changera de comportement.

Inutile d'utiliser la force ou la punition, quand il suffit parfois de distraire le cheval. Inutile de faire toute une histoire sur un mauvais comportement quand on peut juste l'ignorer et rediriger l'attention et l'énergie du cheval dans une direction plus positive.

Vers quoi se porte leur attention ?
Si on prend l'exemple d'un cheval qui a peur à l'extérieur, ou pense à revenir trop rapidement à l'écurie, on peut essayer de le faire travailler en demandant successivement plusieurs manœuvres dans une séquence rapide: faire une volte, tourner autour d'un buisson, faire quelques pas en épaule en dedans, un pas de reculer, enchaîner sur une serpentine, etc. Bientôt l'attention du cheval revient sur nous pour répondre à toutes ces demandes. Alors, il oublie la cause de son angoisse et se détend.

Si on a cheval attiré d'un côté, par exemple un étalon attiré du côté droit par une jument, demandons-lui d'avancer en utilisant notre jambe gauche, ce qui redirigera son attention vers une autre direction.

Si un cheval pense à nous mordre quand on sert la sangle, on peut le taper légèrement avec le pied au-dessus du sabot, comme si c'était par mégarde, et la surprise pourra lui faire oublier ce qu'il avait prévu de faire.

Pour un cheval qui tape avec les antérieurs à l'attache, mettez-vous à distance, si possible hors de la vue immédiate du cheval, et préparez quelques petits cailloux. Quand le cheval commence à taper, lancez un caillou en l'air pour qu'il retombe sur sa croupe. Aussitôt, le cheval, surpris, arrêtera de taper. Il recommencera peu après, mais en relançant à chaque fois un petit caillou, peu à peu, il apprendra à abandonner cette mauvaise habitude. 

Ce ne sont que quelques exemples.

Cherchons en permanence à ressentir vers où se porte l'attention de notre cheval puis essayons de comprendre en quoi l'objet de son attention agit sur son état d'esprit pour ensuite susciter un comportement particulier. Si nous pouvons y parvenir, alors nous pouvons saisir les opportunités pour reporter son attention sur une chose permettant de changer son état d'esprit et son comportement.

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