dimanche 26 juillet 2015

Qui met la pression?

Si par exemple, votre cheval ne veut pas avancer tenu en main, parce qu'il a peur de quelque chose et souhaite au contraire reculer, ne tirez pas sur la longe.

Si vous mettez la pression en tirant, il va combattre contre vous, et non seulement il n'avancera pas mais il risque de gagner contre vous car il est le plus fort.

Si au contraire vous tenez la longe fermement sans tirer, c'est lui qui tire, et non vous. Dans ce cas, ce n'est pas vous qui mettez de la pression sur le cheval, mais le cheval qui se met de la pression à lui-même. Vous, vous ne faites que tenir.

Le cheval peut combattre sa propre pression un temps ; soyez patient autant que nécessaire, et laissez le réfléchir.  Il va finir par prendre la décision de faire un pas en avant ce qui va instantanément faire cesser la pression, car vous ne tirez pas. Il est immédiatement récompensé d'avoir pris la bonne décision.

Tenu sans être tiré, il vient de prendre la décision d'avancer


De manière générale, si vous pouvez présenter les choses d'une manière qui permet au cheval de croire qu'il se met la pression à lui-même, ce sera toujours plus efficace.


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vendredi 24 juillet 2015

On n'achète pas un ami

Si vous êtes riche, alors vous pouvez avoir plein d'amis. Mais si un jour vous avez un revers de fortune, alors beaucoup de ces amis seront frustrés de ne plus bénéficier des avantages qu'ils avaient en votre compagnie. Et bientôt, alors que vous êtes en difficulté, ils vous laisseront tomber. Là vous saurez que ces "amis" ne vous aimaient pas, qu'ils n'avaient  pas confiance en vous et ne vous respectaient pas. Bien sûr, l'argent ne permet pas de s'acheter des amis, et les temps difficiles permettent de révéler les faux amis.

Alors pourquoi dans ce cas acheter un cheval en lui offrant des friandises et des carottes? vous pensez qu'il va devenir votre ami si vous lui procurez ces avantages, mais une carotte n'augmente pas son respect en vous, pas plus que sa confiance. Il ne devient pas votre ami, et il n'est là pour vous que pour les carottes. Si les friandises viennent à manquer, il peut chercher dans vos poches, vous pousser du bout du nez et même manifester sa frustration, de diverses manières : en mordant, en tapant du pied, en bousculant...

Si vous avez besoin que le cheval monte dans le van et qu'il a peur, vous tentez les carottes pour l'attirer dedans. Mais ça ne fonctionne pas, car son instinct de préservation sera toujours plus fort que toutes les friandises. On peut penser que notre cheval est obéissant et bien éduqué car il fait ce qu'on lui demande pour obtenir une friandise, mais si le cheval perçoit une menace, réelle ou supposée, alors cette belle éducation s'écroule comme un château de cartes. Le cheval se retrouve dans un comportement de peur et de stress. Il pourrait se tourner vers vous, pour rechercher protection,  mais il n'a pas confiance dans un distributeur de carottes.



Le cheval doit faire tout ce que vous demandez, non pas parce qu'il va recevoir une friandise en échange, mais parce que vous lui demandez. Il a une attitude positive, car il a confiance en vous comme vous avez confiance en lui, et parce que vous le respectez comme il vous respecte. Comme un vrai ami, vous avez été avec lui dans les bons moments mais aussi dans les moments difficiles, et donc il est devenu aussi votre ami.

Ce n'est pas qu'il ne faut pas donner des friandises à un cheval. À un vrai ami, on peut offrir un cadeau sans arrière-pensée.

Quand le respect et la confiance sont déjà présents, une friandise peut être une récompense et motiver le cheval, mais une friandise ne permet pas d'obtenir le respect et la confiance.


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lundi 20 juillet 2015

Quel professeur voulez-vous être pour votre cheval?

On a tous été à l'école et on a tous le souvenir de certains professeurs, maîtres et maîtresses. Certains parce qu'ils étaient épouvantables et d'autres parce qu'ils étaient formidables. On peut donc essayer de déterminer les qualités et les défauts de ces professeurs.

Certains n'arrivaient pas à gagner le respect et rapidement, c'était le désordre dans la classe. Chacun avait compris au fil de l'année qu'il pouvait bavarder ou jouer et n'avait pas besoin d'écouter. C'était ces mêmes professeurs qui soudainement, pour ce qui semblait une broutille par rapport au reste, s'énervaient et se mettaient à crier. Tantôt ils étaient trop faibles, tantôt ils tentaient de reprendre le dessus maladroitement, mais ils étaient toujours débordés.

D'autres étaient trop sévères et punissaient pour un oui ou pour un non. On pouvait avoir peur et on restait calmes, mais ils ne nous donnaient pas envie d'apprendre car on allait dans leur classe à reculons.

Le bon professeur lui n'avait pas grand-chose à faire pour qu'on l'écoute. Son autorité naturelle était respectée et personne ne voulait le décevoir. Il pouvait être ferme si nécessaire face à un comportement indésirable mais on savait qu'il était juste. Il pouvait laisser quelques libertés, mais chacun connaissait les limites et les observait, car ces limites étaient claires et restaient toujours les mêmes.

Certains professeurs ne semblaient être là que pour nous bourrer des connaissances dans la tête en respectant le programme, sans que l'on puisse comprendre si ça serait un jour utile dans notre vie. Il fallait réviser et réviser encore pour avoir une bonne note au contrôle, mais on savait que quelque temps après on aurait tout oublié.

Le bon professeur avait lui l'art et la manière de nous poser des problèmes intéressants, de leur donner du sens, et de nous pousser à réfléchir ; il savait donner les bons éléments à chacun et nous guider et soudain, on comprenait et c'était vraiment agréable d'avoir trouvé comment faire. On était fier d'avoir trouvé le "truc" et on avait envie d'apprendre encore.

Quand on avait des mauvaises notes, alors certains pouvaient vite nous classer comme étant un mauvais élève et finir pas nous convaincre qu'on l'était vraiment. Pourquoi faire des efforts quand on est "nul"? 

Le bon professeur c'était celui qui, sans en avoir l'air, savait nous stimuler et nous motiver. Il notait le moindre effort et savait nous encourager pour qu'on prenne confiance. Si nous on doutait, on sentait que lui savait que l'on pouvait y arriver.

Chacun a ici sa propre expérience et peut faire cet exercice par lui-même. Quels ont été vos bons professeurs ? quels étaient ceux qui vous ont laissé un mauvais souvenir? comment étaient-ils?

Si aujourd'hui vous avez un cheval ou plusieurs que vous éduquez, alors vous êtes comme un professeur pour votre cheval.

Quel professeur voulez-vous être pour votre cheval?





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dimanche 12 juillet 2015

Punition ou fermeté ?

Si le cheval a un comportement dont on peut penser qu'il est indésirable, il est facile de penser que c'est de sa faute. Si c'est sa faute, il faut alors le corriger, et pour le corriger, il faut punir.

Quand je dis "il faut punir" c'est qu'il existe des personnes qui pensent que finalement la punition est pour le bien du cheval. Tout comme certains pensent que de temps en temps, une fessée remet les idées en place à un enfant ; c'est une question de "bonne éducation".

La punition peut aller, selon les cas et la personne, du traditionnel petit "coup de sonnette", à la baffe sur le nez, pour aller ensuite du coup de poing sur le nez ou même le coup de pied dans le ventre si la personne perd sa maîtrise de soi. Si besoin est, on peut s'aider d'un ustensile ; est-ce qu'un coup de cravache dans la tête remet les idées du cheval "en place"?

Tout ceci ne fonctionne pas. Et cela peut même avoir des effets désastreux pour le cheval.

Peu de gens comprennent à quel point le cheval a besoin de sécurité. Nous avons tous un instinct de survie, mais celui du cheval est extrêmement développé, particulièrement pour les jeunes.



Souvent la punition ébranle la confiance du cheval dans son cavalier, et parfois, dans toute l'espèce humaine. Ce qui ne peut que créer de nouveaux comportements indésirables, qui à leur tour, appelleront à de nouvelles punitions.

Parfois la punition arrive tard et le cheval n'arrive même pas à faire le lien avec le comportement que l'on veut punir. Dans ce cas la punition n'est plus pour le cheval qu'une agression incompréhensible.

Souvent, le cheval ne fait que ce qu'il pense qu'il doit faire. Peut-être qu'il ne comprend pas, ou qu'il est perturbé, ou qu'il a appris à avoir un comportement indésirable parce que nous lui avons appris, même si cet apprentissage a été fait sans qu'on ait eu la volonté de le faire. En tout état de cause, ce n'est pas sa faute et donc il est inutile de punir une faute qui n'existe pas. S'il y a un problème, c'est nous, les êtres humains, qui devons en porter la responsabilité.

Pour ceci, nous devons comprendre ce qui se passe, prendre le cheval comme il est, et l'aider pour l'amener à trouver un comportement qui nous convient.

Est-ce que pour autant nous devons tomber dans l'excès inverse et accepter tout comportement du cheval? le laisser nous pousser, nous mordre, nous marcher dessus? Certainement pas! Tous ces comportements doivent être pris au sérieux et il faut travailler à les modifier le plus tôt possible, avant qu'ils ne s'aggravent. Peut-être qu'il faudra être aussi ferme que nécessaire mais on peut être ferme sans punir, sans être violent.

Certains pensent que fermeté et violence, ne sont que deux mots pour désigner deux notions très proches. Il ne peut au contraire rien y avoir de plus différent.

Opposer la fermeté, et laisser le cheval s'opposer de lui-même à cette fermeté jusqu'à ce qu'il cède de lui-même, c'est très différent que de punir le cheval, ce qui reste une agression.

La fermeté ne menace pas la sécurité du cheval. Elle ne menace pas la confiance qu'il place en nous. Elle ne fait que définir une limite, dans laquelle tout sentiment négatif est absent. Elle doit juste amener le cheval à changer de comportement et quand ce changement intervient, on peut offrir au cheval le confort qui marque le signe que ce changement est celui attendu. Notre attitude reste bienveillante à tout moment, et cherche à récompenser la moindre amélioration.

La punition prend souvent sa source dans notre colère, notre impuissance, notre ignorance ou notre amour-propre. Le cheval sait reconnaître ces sentiments négatifs. Si nous savons les éviter, et aider le cheval à comprendre clairement ce qui est attendu de lui, alors il sera volontiers à notre écoute et il nous respectera alors naturellement.

Le respect ne vient pas de la punition et de la peur, mais de l'attention que l'on porte au cheval.


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