lundi 7 décembre 2015

Accorder rythmes et positions

Le feeling est une notion qui recouvre beaucoup de choses mais il y en a deux qui sur le plan physique sont importantes et présentent des similitudes. C'est l'accord des rythmes et l'accord des positions.

Commençons par l'accord des rythmes. Le cheval adopte dans son corps un rythme spécifique à chaque allure. Il y a le rythme du pas, celui du trot, celui du galop. Le reculer possède aussi son propre rythme, et l'arrêt est une absence de rythme. Au sein de chaque allure, le rythme propre à l'allure peut présenter des variations, selon la vitesse ou la manière d'exécuter l'allure.

De la même manière, le cavalier peut adopter dans son corps les mêmes rythmes, avec les mêmes variations. Si vous adoptez le même rythme que le cheval, vous serez à l'unisson avec lui, et de même, s'il adopte le même rythme que vous, c'est lui qui sera à l'unisson avec vous. Dans les deux cas, les rythmes sont accordés, et cette situation est confortable pour le cheval et pour vous. Plus vous serez accordé à son rythme, plus il aura envie d'être accordé au votre pour goûter ce confort.

Quand ce rapport est installé, ceci vous permet de changer votre rythme, et le cheval s'accorde à ce changement et modifie son rythme de la même manière. Par exemple, si vous êtes au trot, accélérer le rythme de votre corps en restant dans le rythme du trot suffit à accélérer en restant dans l'allure. Ralentissez le rythme, et il ralentit. Changer votre rythme pour celui du pas et il exécutera la transition. Cessez tout rythme, et il s'arrêtera. C'est à la fois le type du rythme, son énergie et sa cadence qui ont de l'importance. Ceci peut s'accompagner de signaux complémentaires, comme de prendre le mou des rênes avant d'exécuter une transition descendante, ou utiliser les jambes pour une transition montante. Il s'agit de préparer la transition. L'objectif est d'obtenir un contrôle fin avec des aides légères, invisibles.

Quand une transition ne fonctionne pas de cette manière, il est temps d'inciter le cheval à rechercher l'accord des rythmes en utilisant un moyen complémentaire. Par exemple, sur une transition descendante, en utilisant les rênes plus fermement, puis en redonnant les rênes dès que la transition est réalisée. Sur une transition montante, en utilisant les jambes plus fermement. L'important est d'obtenir une réaction. C'est cette pression qui incitera le cheval à rechercher à observer cet accord des rythmes qui apporte le confort.

Aussi, si alors que vous êtes au trot, le cheval passe de lui-même au galop sans demande, et que vous conservez pour votre part le rythme du trot, ceci est vraiment inconfortable pour le cheval, et peut l'inciter à repasser au trot pour retrouver l'accord du rythme. Autant cet accord des rythmes peut apporter le confort, autant une absence de cet accord peut être utilisée comme source d'inconfort pour décourager une action indésirable.

Dans le maintien de l'allure, seul le rythme de votre corps à l'unisson doit être nécessaire. Il ne s'agit pas d'utiliser ses jambes à chaque foulée pour maintenir une allure, car cela peut soit agacer le cheval, soit le désensibiliser aux jambes. Il est préférable de le laisser repasser à l'allure inférieure et d'utiliser alors fermement vos jambes pour le refaire reprendre l'allure. Après quelques répétitions, le cheval préférera conserver l'allure, que repasser à une allure inférieure pour devoir ensuite reprendre l'allure initiale. Conserver l'allure doit être une source de confort, perdre l'allure doit être une source d'inconfort, et le cheval fera de lui-même le choix de rester dans l'accord de votre rythme, et donc dans l'allure souhaitée.



Passons maintenant à l'accord des positions. Pour exécuter une manœuvre donnée, le cheval doit adapter une position propre à celle-ci. Par exemple, pour une cession à la jambe vers la droite, il doit être fléchi vers la gauche. Si vous aussi vous adoptez la même flexion avec votre corps, alors les positions de vos corps s'accordent. Attention : il s'agit de fléchir son corps en jouant sur sa cage thoracique, son bassin et ses épaules le tout en conservant l'équilibre avec le cheval ; surtout pas de se pencher. Fléchissez, et il fléchira. S'il a une épaule qui tombe, levez la vôtre. Vous pourrez constater que, comme pour le rythme du corps, le cheval apprécie également que les positions des corps soient accordées.

Dans les deux cas, rythme et position, il y a un mimétisme naturel entre notre corps et le corps du cheval et celui-ci peut nous aider à communiquer.

Ce mimétisme peut aussi jouer en notre défaveur. Si vous êtes contracté, le cheval le sera aussi. Si vous êtes déséquilibré, il le sera. Si vous n'êtes pas droit, il ne pourra pas l'être.

Ces accords existent aussi entre les chevaux

 
Pour instaurer une communication avec le cheval fondée sur ces principes, nous devons aussi prendre l'initiative. Se mettre à l'accord du cheval et ensuite il pourra s'accorder avec nous, pour ensuite être accordés ensemble.

"You feel of your horse, you feel for your horse, then you both feel together."
--- Ray Hunt

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