lundi 23 octobre 2017

Le regard

Nous savons tous à quel point il est important, quand on monte, de regarder où nous allons, et de ne pas regarder nos mains ou notre cheval.

Si nous pouvons nous concentrer pour regarder là où nous allons, ceci aide le cheval à comprendre où nous voulons aller. Il aura la possibilité d'anticiper au mieux nos souhaits. Il pourra alors être dirigé avec légèreté. Il pourra aussi préparer son corps pour une meilleure rectitude.

Mais est-ce uniquement nos yeux ? La position de notre tête ? Ou en fait toute la position de notre corps qui aide le cheval?

Si notre attention se porte sur un point où nous voulons aller, que ce soit à cheval ou à pied, alors notre propre corps se prépare à aller dans cette direction. Les positions de notre tête, de notre buste, de nos jambes sont changées par notre volonté de se diriger vers un point donné, sans même que l'on ait à y penser.

Le cheval a peu de moyens de voir la position de nos yeux dans leurs orbites. Par contre, il perçoit bien notre assiette et nos jambes.



Regarder où nous allons est important, mais ce que le cheval ressent, c'est notre corps. Si nos yeux regardent vers un point sans que notre corps ne se mette à l'unisson de notre attention, c'est insuffisant.

Ce qui peut nous aider, c'est de penser que, en plus des yeux, nous regardons avec notre nombril. Pensons que c'est un troisième œil, qui lui aussi doit regarder au loin, entre les oreilles du cheval. Si nous faisons cela, alors ceci peut nous aider à positionner notre corps en cohérence avec notre attention. Notre bassin se positionnera de manière à aider le cheval à comprendre nos intentions. Les jambes se positionneront naturellement autour du cheval. Par exemple, si nous allons à droite, la jambe gauche se portera légèrement en avant et la jambe droite légèrement en retrait. Le cheval va apprendre à ressentir notre corps et notre corps se positionne en fonction de nos attentions. Ainsi, nos intentions peuvent se transmettre plus clairement au cheval.

Il y a une chaîne à créer entre notre esprit, notre corps, son corps, son esprit, puis son corps et enfin ses pieds. Chaque maillon est important.

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vendredi 13 octobre 2017

Préparer avant plutôt que corriger après

Si on demande quelque chose à un cheval, il aura plus ou moins envie de répondre à votre demande selon ce qu'il souhaitait faire avant même votre demande.

Prenons un exemple : on monte un cheval et il a envie de s'arrêter. Au moment où vous demanderez l'arrêt, il sera content de s'arrêter et ne résistera pas à votre demande, puisqu'elle rejoint ce qu'il souhaitait.

Si au contraire il souhaitait galoper, il sera moins motivé pour s'arrêter. C'est votre idée, mais ce n'est pas son idée.

Pour que le cheval réponde à nos demandes avec envie, nous pouvons donc nous demander ce que nous pouvons faire pour que, avant la demande, le cheval entre dans un état d'esprit favorable.

Si par exemple on travaille l'arrêt depuis le galop, on peut galoper le cheval jusqu'au moment où on sent qu'il serait content de s'arrêter. Alors, on demandera l'arrêt et il sera alors content de l'effectuer.

Dans ce cas, il est possible que le cheval souhaite anticiper notre demande. Ce que nous voulons éviter, car nous voulons que le cheval trouve le confort uniquement en répondant à notre demande.

Dans notre exemple, si le cheval qui galope s'arrête sans qu'on le demande, on pourra lui redemander immédiatement le galop pour ensuite lui demander de s'arrêter.

Avec un étalon puissant monté sans mors, les demandes doivent être comprises et acceptées.


Comment préparer le cheval à notre demande?

Qu'est-ce qui peut lui apporter du confort? ou de l'inconfort ? Ce qui motive le cheval, c'est le confort et la sécurité. Nous pouvons utiliser ceci pour rendre désirable ce que nous souhaitons et indésirable ce que nous ne souhaitons pas. Si notre demande est vue comme étant susceptible d'apporter le confort alors il y répondra avec plaisir.

Où est son attention? Pouvons-nous attirer son attention sur autre chose? Si on doit aller dans une direction et que son attention est dans une autre direction, nous allons être en difficulté. Nous devons savoir en permanence vers quoi se porte son attention et comment rediriger son attention si nécessaire.

Souvent, nous demandons ce que nous voulons au cheval sans se préoccuper de son état d'esprit. S'il résiste, nous pensons à le corriger, à opposer notre volonté à la sienne. Nous agissons après coup et il est trop tard. En agissant avant la demande, en préparant le cheval, nous pouvons faire en sorte que notre demande soit facilement acceptée, sans force et sans conflit.

Si le cheval résiste à notre demande, plutôt que d'essayer de le contraindre à répondre à notre présente demande coûte que coûte, nous pouvons penser à la prochaine demande et voir ce que nous devons changer pour qu'elle soit cette fois acceptée.

Notre ego nous dicte que nous ne devons rien lâcher et qu'à chaque demande, il faut gagner pour ne pas le laisser gagner.  Mais le cheval ne recherche pas le conflit ; si confrontation il y a, c'est que nous avons appris au cheval ce que c'était. Il est plus avisé de ne pas créer la confrontation qui pourrait naître d'un refus dans l'instant, et de réserver notre énergie à travailler pour que la prochaine demande soit acceptée.
 

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jeudi 5 octobre 2017

Le rôle des mains dans le travail au sol

Dans le travail au sol du cheval, quand on utilise une longe et un licol, chacune de nos mains a un rôle précis. Il y a la main qui mène («leading hand») et il y a la main qui stimule («driving hand»).

La main qui mène permet de diriger le cheval en lui indiquant où il doit aller. Si on veut envoyer le cheval vers la gauche, c'est notre main gauche qui, sur la longe, est la main qui mène. Il doit être juste nécessaire de tendre le bras gauche dans la direction où le cheval doit aller, et il doit sans résistance suivre notre main.

Si on veut ensuite envoyer le cheval vers la droite, c'est la main droite qui devient la main qui mène. Si le cheval change de sens, les mains échangent leurs rôles, et donc échangent aussi leurs positions sur la longe.

La main qui mène


La main qui stimule crée de l'énergie au moyen d'une pression qui est dirigée vers une partie du corps du cheval. Pour créer cette pression, la main qui stimule peut prendre la fin de la longe, environ un mètre avant son extrémité. Il est alors possible de faire tournoyer la longe ou de tapoter le cheval avec.

Si on envoie le cheval vers un côté, la main qui stimule est en soutien de la main qui mène. C'est-à-dire qu'on utilise déjà la main qui mène seule. Si le cheval n'avance pas ou résiste, et donc ne suit pas notre main, alors la main qui mène ne doit pas tirer davantage mais juste maintenir la pression. C'est le cheval qui doit trouver qu'en se décidant à suivre notre main qui mène, alors la pression cesse immédiatement. Cependant si le cheval bloque ses pieds, la main qui stimule peut créer l'énergie l'aidant à réagir et à trouver la solution.

Un observateur peut plus facilement remarquer l'action de la main qui stimule à l'aide de la longe que la main qui mène qui est immobile. Il peut alors conclure à tort que c'est la main qui stimule qui formule la demande et croire que l'action démarre avec cette main. Il n'en est rien : la demande vient de la main qui mène et la main qui stimule n'intervient en soutien que si c'est nécessaire.

L'objectif est que l'on doit pouvoir diriger le cheval avec la main qui mène seule, et que le cheval suive notre main sans que jamais la longe ne se tende.

C'est une aide pour le cheval si on utilise un licol en corde, fabriqué avec une corde de 6mm ou 8mm de section, car avec un licol plat un cheval peut plus facilement s'appuyer dessus sans inconfort et développer une résistance. C'est aussi une aide pour lui, si la longe est une corde de bonne qualité, de 14mm de section. Une corde de bonne qualité pèsera plus lourd et le cheval saura plus facilement sentir son action sans qu'il soit nécessaire de la tendre. Une longe de 5m de long est suffisante pour la majorité des exercices au sol.

La main qui stimule aura une action différente selon la partie du corps du cheval vers laquelle la pression s'exerce et selon la position de notre main par rapport à son corps. Dans le travail au sol, en utilisant un «drapeau», formé d'une tige d'environ 1m50 avec au bout un sac plastique attaché, on aura plus de possibilités. On a alors comme un bras «télescopique» et il est possible de stimuler le cheval depuis des positions plus variées.

La main qui stimule peut utiliser un drapeau


Si on utilise un licol et une longe, et éventuellement un drapeau, on ne doit pas penser que ces accessoires s'utilisent de manière mécanique pour tirer ou pousser le cheval dans un sens ou un autre. Il s'agit avant tout d'outils de communication avec le cheval. Si, au travers de ces outils, l'usage de la pression est nécessaire, c'est pour amener le cheval à comprendre comment il doit répondre à nos demandes. Plus sa compréhension progresse, moins la pression est nécessaire.

Dans le travail au sol, on s'adresse donc avant tout au mental du cheval.  L'objectif n'est pas de dérouler des exercices «scolairement», mais de construire la relation avec le cheval.

Si au sol, le cheval suit votre main sur la longe sans résistance, il pourra suivre vos mains sur les rênes sans résistance une fois monté. S'il est souple, léger et détendu au sol, s'il est à votre écoute, s'il est confiant et volontaire, si vous pouvez contrôler ses pieds et les différentes parties de son corps, alors vous pourrez retrouver tout ceci quand vous le monterez.

La relation avec le cheval instaurée au sol pourra se transposer dans le travail monté.


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