mercredi 20 juillet 2016

Il apprend par étapes

Au cours de son éducation, le cheval apprend par étapes. Sa progression n'est pas régulière au fil des jours.

Quand on essaie de lui apprendre quelque chose, au début, il ne sait pas exactement ce qu'il doit faire. On lui fait effectuer la manœuvre désirée, mais il est hésitant et ses mouvements sont imparfaits et manquent de naturel.

C'est normal, il a besoin de temps. Ce n'est pas en répétant dix fois de suite la manœuvre qu'il va s'améliorer. Au contraire, plus on répète à la suite, plus le cheval est incertain quant à ce qu'il doit faire, et le résultat va se dégrader au bout de quelques répétitions.

Au contraire, si vous préparez les choses soigneusement pour que le cheval fasse le mieux possible compte tenu de son niveau actuel, il suffit de faire la manœuvre une, deux ou trois fois et de s'arrêter dès qu'une amélioration même légère est perçue. Il faut savoir récompenser le moindre effort, et la meilleure manière de le faire, c'est d'arrêter de redemander le mouvement et de laisser au cheval quelques instants de repos. Ainsi, vous lui signifiez qu'il est sur la bonne voie. Le résultat était encore imparfait? ce n'est pas grave, car il sera toujours temps de retravailler l'exercice le lendemain ou un autre jour, sans jamais chercher à forcer le résultat.



Ce n'est pas vous qui pouvez apprendre quelque chose au cheval. C'est à lui d'apprendre, et ceci à son rythme. Vous être là pour le soutenir et le guider, et créer les situations lui permettant d'apprendre.

Au fil des jours, soudain, il va franchir une étape soudainement. Ce qui était laborieux et imparfait devient soudain naturel. Le cheval a compris.

Cependant, juste avant ce déclic, bizarrement, le cheval fait moins bien que d'habitude. On a l'impression que les efforts de plusieurs semaines ou même de plusieurs mois ont été inutiles. C'est un moment très frustrant et c'est là qu'on est tenté de mettre la pression sur le cheval pour le remettre de force "sur le bon chemin". C'est au contraire le moment sensible où il a le plus besoin de votre soutien et de votre constance.  Pour franchir l'étape, il y a une sorte de résistance finale ; à vous de reconnaître ce moment, de garder confiance en lui et en vous, et de l'aider à franchir l'étape avec succès.


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jeudi 14 juillet 2016

A sa manière

Parfois le cavalier veut faire une chose et le cheval veut faire la même chose. On pourrait croire qu'ils vont être à l'unisson, mais ce n'est pas forcément le cas.

C'est que le cavalier à une idée sur la manière dont le cheval doit faire ce qu'il souhaite, alors que le cheval veut bien faire ce que le cavalier souhaite, mais il désire le faire à sa manière.

Alors le cavalier, sans même parfois s'en rendre compte, veut forcer le cheval à faire ce qu'il souhaite à sa manière, alors que le cheval aurait fait de lui-même l'action souhaitée.

Vous-même, ne préférez-vous pas qu'on vous laisse faire les choses à votre manière et qu'on vous fasse confiance sur le résultat final ? Ne seriez-vous pas irrité si on vous forçait à faire les choses d'une manière qui vous est étrangère?

Le cheval n'est pas différent.

Une fois qu'un cheval a décidé de faire ce qu'on attend de lui, le mieux est souvent de se tenir à l'écart de son chemin.

Parfois le cheval a une bonne raison, de son point de vue, de faire les choses d'une certaine façon.

Pour donner un exemple simple, si en promenade vous arrivez à un embranchement, et que vous voulez prendre vers la gauche, vous voulez peut-être que le cheval aille immédiatement à gauche, en se mettant sur la gauche du chemin. Alors que le cheval, qui a compris que vous voulez aller sur la gauche est prêt à y aller, mais au lieu d'aller directement sur la gauche,  il va vouloir aller se porter légèrement sur la droite pour avoir une meilleure vue sur le chemin avant de s'y engager. C'est un comportement normal pour le cheval qui est naturellement prudent et souhaite pouvoir voir à l'avance un éventuel danger. Le résultat est que le cavalier force le cheval à anticiper un tournant sur la gauche qu'il aurait fait de toute façon. C'est une occasion perdue de ne pas avoir accompagné le cheval dans son mouvement pour être avec lui.

Il se met d'abord un peu à droite pour mieux voir le chemin qui part vers la gauche.

Pour ceci, il faut faire confiance au cheval et penser qu'il va faire ce qu'on demande. Mais si jamais il ne le fait pas? si finalement, il n'était pas à notre écoute et qu'il décide de faire quelque chose contraire à notre demande? Cela peut arriver. Il s'est trompé, mais ce n'est pas grave, car il sera toujours temps, une fois l'erreur faite, de la corriger dans le calme.

Le cheval pourra même comprendre que s'il fait ce que vous souhaitez, vous lui ferez confiance et il aura une certaine autonomie et un certain confort. Alors que s'il néglige vos demandes, vous interviendrez jusqu'à ce qu'il revienne à votre écoute.

S'il fait ce que vous souhaitez et que donc il cherche à être avec vous, alors soyez vous aussi avec lui, ce qui demande de lui offrir une certaine autonomie.


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dimanche 10 juillet 2016

Communiquer dans les deux sens

On nous apprend que pour diriger un cheval, il faut utiliser des aides. On utilise telle ou telle aide, et le cheval doit faire ce qui est attendu. Ceci implique que la communication entre le nous et le cheval doit principalement aller de nous vers le cheval. On "presse un bouton" et le cheval doit s'exécuter.

Si on s'impose ainsi au cheval, pourquoi devrait-il faire ce qu'on attend de lui de bonne volonté? Pourquoi devrait-il être forcément à l'écoute de son cavalier, si celui-ci n'est pas à son écoute ?


Et si vous preniez l'initiative d'être à l'écoute de votre cheval au lieu d'attendre qu'il soit obligatoirement à votre écoute ? Et si vous essayiez d'être avec lui avant d'exiger qu'il soit avec vous ?

Si la communication commence par aller de votre cheval vers vous, vous pouvez essayer de vous accorder avec lui. Vous épousez son humeur, son énergie, son rythme. Vous essayez de ressentir son état physique comme son état mental, et vous vous efforcez d'être avec lui sans imposer votre volonté.

Dès que cette connexion est établie, vous pouvez commencer peu à peu à utiliser vos aides, et à demander des actions à votre cheval en veillant à conserver l'accord que vous avez amorcé. La communication allait de lui vers vous et maintenant, elle va de vous vers lui. Le lien va alors en permanence de l'un à autre et de l'autre à l'un. La communication fonctionne maintenant dans les deux sens et vise peu à peu à réduire la distance entre le cheval et le cavalier. Bientôt, parce que vous avez été à son écoute, il est naturellement à votre écoute. Vous avez été avec lui, et maintenant, il est avec vous.

Vous pouvez alors être ensemble.


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samedi 9 juillet 2016

Il mange sur le chemin

Quand on se balade avec son cheval, ce n'est pas les tentations qui manquent : l'herbe, les feuilles, les épis de blé dans les champs... il est naturel pour lui d'avoir envie de manger. D'un autre côté, vous avez envie d'avancer, donc vous voulez lui interdire de manger, car sinon vous allez vous arrêter en permanence.

Comment éviter le conflit et faire en sorte que le cheval ait envie de rester avec vous au lieu de se jeter sur des bonnes herbes bien appétissantes ?

La tentation est compréhensible

La première chose est que pour le cheval, vous devez définir des règles claires. Si de temps en temps vous le laisser manger et puis qu'au bout d'un moment, vous voulez lui interdire, il ne comprendra pas pourquoi à un moment il peut manger sans problème et qu'à un autre moment, vous en faites soudain toute une histoire. C'est à vous de définir les règles, mais elles doivent être toujours les mêmes, en tout lieu et à tout moment. Elles doivent aussi être simples pour être facilement compréhensibles. Vous pouvez par exemple décider que le cheval n'a pas de droit de manger quand vous êtes dessus, et ne le laissez manger que quand vous êtes à pied. Ou vous pouvez vouloir le laisser manger que si vous lui en offrez explicitement la possibilité au travers d'un code. Par exemple, pour l'autoriser à manger, vous vous mettez à l'arrêt et vous rendez franchement les rênes. Sans cette autorisation, il ne doit pas manger.

Enfin, j'ai le droit de manger

Ce type de relation peut aussi se construire au sol. En particulier, quand vous ramenez votre cheval dans son box ou son pré et que vous débouclez le licol, jamais il ne doit s'échapper pour se jeter sur sa nourriture. Une fois le licol débouclé, retenez-le, puis relâchez-le que quand il est détendu et qu'il ne cherche pas à forcer pour se libérer. Il ne doit manger que quand vous avez décidé qu'il peut manger. Si vous installez ce type de respect au sol, il sera plus facile de décider quand il doit manger ou non quand vous le montez.

Pour en revenir à la balade, quand  vous ne voulez pas que votre cheval mange, le réflexe naturel est d'essayer de l'en empêcher en tirant sur les rênes. En retour, le cheval essaye de vous contrer et un conflit démarre. Qui sera le plus fort? qui sera le plus rapide? Au bout du compte, le cheval risque fort de l'emporter dans la majorité des cas.

Plutôt que de vouloir le retenir avec vos mains, attendez qu'il décide d'aller manger. Dès que c'est le cas, utilisez vos jambes et mettez-le au travail vivement, par exemple en passant au galop. Vous pouvez le galoper sur un cercle quelques tours si vous avez de la place ou sinon faites des aller-retours sur le chemin. Après ce petit exercice, reprenez la ballade comme si de rien n'était, rênes longues. Il va certainement décider une fois de plus d'aller manger, et dès qu'il commet cette erreur, remettez-le au travail comme précédemment. Cela prendra plusieurs fois et il faut être patient et conserver son calme, mais votre cheval finira par renoncer à attraper une bouchée qui à chaque fois lui demande autant de travail.

Il est plus facile d'éduquer le cheval de cette manière en étant seul et se donnant tout le temps nécessaire. Par la suite, une fois que le cheval a bien compris ce qu'on attend de lui, et que vous vous baladerez à plusieurs, un simple rappel de vos jambes sera suffisant en cas de tentation.


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