lundi 7 décembre 2015

Accorder rythmes et positions

Le feeling est une notion qui recouvre beaucoup de choses mais il y en a deux qui sur le plan physique sont importantes et présentent des similitudes. C'est l'accord des rythmes et l'accord des positions.

Commençons par l'accord des rythmes. Le cheval adopte dans son corps un rythme spécifique à chaque allure. Il y a le rythme du pas, celui du trot, celui du galop. Le reculer possède aussi son propre rythme, et l'arrêt est une absence de rythme. Au sein de chaque allure, le rythme propre à l'allure peut présenter des variations, selon la vitesse ou la manière d'exécuter l'allure.

De la même manière, le cavalier peut adopter dans son corps les mêmes rythmes, avec les mêmes variations. Si vous adoptez le même rythme que le cheval, vous serez à l'unisson avec lui, et de même, s'il adopte le même rythme que vous, c'est lui qui sera à l'unisson avec vous. Dans les deux cas, les rythmes sont accordés, et cette situation est confortable pour le cheval et pour vous. Plus vous serez accordé à son rythme, plus il aura envie d'être accordé au votre pour goûter ce confort.

Quand ce rapport est installé, ceci vous permet de changer votre rythme, et le cheval s'accorde à ce changement et modifie son rythme de la même manière. Par exemple, si vous êtes au trot, accélérer le rythme de votre corps en restant dans le rythme du trot suffit à accélérer en restant dans l'allure. Ralentissez le rythme, et il ralentit. Changer votre rythme pour celui du pas et il exécutera la transition. Cessez tout rythme, et il s'arrêtera. C'est à la fois le type du rythme, son énergie et sa cadence qui ont de l'importance. Ceci peut s'accompagner de signaux complémentaires, comme de prendre le mou des rênes avant d'exécuter une transition descendante, ou utiliser les jambes pour une transition montante. Il s'agit de préparer la transition. L'objectif est d'obtenir un contrôle fin avec des aides légères, invisibles.

Quand une transition ne fonctionne pas de cette manière, il est temps d'inciter le cheval à rechercher l'accord des rythmes en utilisant un moyen complémentaire. Par exemple, sur une transition descendante, en utilisant les rênes plus fermement, puis en redonnant les rênes dès que la transition est réalisée. Sur une transition montante, en utilisant les jambes plus fermement. L'important est d'obtenir une réaction. C'est cette pression qui incitera le cheval à rechercher à observer cet accord des rythmes qui apporte le confort.

Aussi, si alors que vous êtes au trot, le cheval passe de lui-même au galop sans demande, et que vous conservez pour votre part le rythme du trot, ceci est vraiment inconfortable pour le cheval, et peut l'inciter à repasser au trot pour retrouver l'accord du rythme. Autant cet accord des rythmes peut apporter le confort, autant une absence de cet accord peut être utilisée comme source d'inconfort pour décourager une action indésirable.

Dans le maintien de l'allure, seul le rythme de votre corps à l'unisson doit être nécessaire. Il ne s'agit pas d'utiliser ses jambes à chaque foulée pour maintenir une allure, car cela peut soit agacer le cheval, soit le désensibiliser aux jambes. Il est préférable de le laisser repasser à l'allure inférieure et d'utiliser alors fermement vos jambes pour le refaire reprendre l'allure. Après quelques répétitions, le cheval préférera conserver l'allure, que repasser à une allure inférieure pour devoir ensuite reprendre l'allure initiale. Conserver l'allure doit être une source de confort, perdre l'allure doit être une source d'inconfort, et le cheval fera de lui-même le choix de rester dans l'accord de votre rythme, et donc dans l'allure souhaitée.



Passons maintenant à l'accord des positions. Pour exécuter une manœuvre donnée, le cheval doit adapter une position propre à celle-ci. Par exemple, pour une cession à la jambe vers la droite, il doit être fléchi vers la gauche. Si vous aussi vous adoptez la même flexion avec votre corps, alors les positions de vos corps s'accordent. Attention : il s'agit de fléchir son corps en jouant sur sa cage thoracique, son bassin et ses épaules le tout en conservant l'équilibre avec le cheval ; surtout pas de se pencher. Fléchissez, et il fléchira. S'il a une épaule qui tombe, levez la vôtre. Vous pourrez constater que, comme pour le rythme du corps, le cheval apprécie également que les positions des corps soient accordées.

Dans les deux cas, rythme et position, il y a un mimétisme naturel entre notre corps et le corps du cheval et celui-ci peut nous aider à communiquer.

Ce mimétisme peut aussi jouer en notre défaveur. Si vous êtes contracté, le cheval le sera aussi. Si vous êtes déséquilibré, il le sera. Si vous n'êtes pas droit, il ne pourra pas l'être.

Ces accords existent aussi entre les chevaux

 
Pour instaurer une communication avec le cheval fondée sur ces principes, nous devons aussi prendre l'initiative. Se mettre à l'accord du cheval et ensuite il pourra s'accorder avec nous, pour ensuite être accordés ensemble.

"You feel of your horse, you feel for your horse, then you both feel together."
--- Ray Hunt

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samedi 31 octobre 2015

Prendre un nouveau départ

Si le cheval fait quelque chose que vous ne souhaitez pas, quelle qu'en soit la raison, vous pouvez vouloir lutter contre le mouvement qu'il a engagé pour forcer le résultat que vous espériez.

Le cheval ne pourra qu'être agacé ou confus de cette correction trop tardive, qui de toute façon n'apportera pas de résultat satisfaisant.

Cela peut même escalader en conflit. Par nature, le cheval ne recherche pas le conflit, mais si on lutte contre ses mouvements, il luttera en retour.

Il est préférable de ne rien faire et de prendre un nouveau départ. Il suffit de recommencer et de réagir cette fois au bon moment,
Avant de démarrer la réaction indésirable, le cheval va se préparer à réaliser ce mouvement. C'est à ce moment qu'il faut réagir en rendant difficile ce mouvement, tout en offrant une alternative confortable, qui correspond à ce que vous attendez.

Sur ce point, il est important d'avoir une idée claire de ce que vous attendez du cheval avant de lui demander.

Il faut être attentif, pour pouvoir devancer le cheval. Si vous n'y arrivez pas, vous pouvez recommencer autant de fois que nécessaire. Mais quand vous allez pouvoir percevoir quand le cheval prépare son action, vous pourrez la bloquer avant même qu'elle ne s'engage, ce qui le poussera à chercher une autre option. C'est à ce moment, que vous pouvez lui proposer l'action que vous souhaitez qu'il réalise.

Il y a une différence importante entre bloquer l'action indésirable avant même qu'elle ne démarre, et lutter tardivement contre une action qui a déjà démarré.

Par ce moyen, le cheval ne pourra manquer de voir à quel point vous êtes attentif, ce qui le dissuadera de tenter de recommencer.

Si le comportement indésirable est une mauvaise habitude installée depuis longtemps, il faudra du temps et de la constance pour la corriger durablement.


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samedi 17 octobre 2015

Notre idée devient celle du cheval

Tom Dorrance aimait à dire qu'on devait laisser notre idée devenir celle du cheval.

Parfois, ce conseil semble étrange à certains. A quoi correspond ce "transfert" d'idée de l'homme au cheval? Est-ce de la télépathie? Faut-il lui chuchoter l'idée à l'oreille? Comment arriver à ce tour de force?

Pourtant, rien de mystique dans ceci ; rien de «fumeux» non plus. Au contraire, c'est un conseil bien pratique pour nous guider dans nos relations avec les chevaux.

Tout d'abord, pourquoi parler du besoin d'avoir notre idée qui devient celle du cheval? Ne devons-nous pas imposer notre volonté au cheval qui lui doit obéir ?

Vous pouvez forcer votre cheval à vous obéir. Ou peut-être pas. Mais si vous y arrivez, est-ce que pour autant il sera réellement motivé pour répondre à votre demande?

Si je vous ordonne de faire quelque chose ou si vous décidez de le faire de vous-même, avez-vous la même motivation dans les deux cas? Si je vous force à obéir, qu'allez-vous penser?



Si au contraire, j'arrive à vous présenter les choses d'une manière telle que ce que je souhaite apparaît comme étant la meilleure chose à faire pour vous, vous allez finir par décider de vous-même de faire cette chose. C'est votre décision, vous l'appliquez sans réserve, et vous êtes content de le faire.

Plutôt que d'arriver vers le cheval avec l'idée de lui demander d'obéir à vos demandes, pourquoi ne pas chercher quelle présentation va le guider dans le sens souhaité et lui laisser le temps de décider par lui-même? Peut-être qu'il ne choisira pas la solution désirée, mais vous pouvez alors décourager sa réponse, puis changer votre présentation et simplement lui offrir plus de temps. Il finira par avoir la bonne idée. Votre idée est devenue celle du cheval. Il n'y a plus qu'à le laisser faire.

C'est le principe du «rendez la bonne chose facile et la mauvaise chose difficile». La bonne chose, c'est votre idée et la mauvaise, tout ce qui ne correspond pas à votre idée. Pour le cheval, il ne sait pas a priori ce qui est «bon» ou «mauvais», puisque cela dépend de votre demande et c'est justement votre demande qu'il doit comprendre.

Le cheval est motivé par le confort. S'il a plusieurs options, il choisira de lui-même celle qui lui apportera ce confort et évitera les autres, moins favorables pour lui.

Dès que le cheval décide de faire ce que vous souhaitez, offrez-lui immédiatement du confort. En particulier, cessez alors de demandez et faites en le minimum, afin qu'il puisse trouver le maximum de confort et de liberté dans l'exécution.

Tant que le cheval explore et ne trouve pas encore la bonne solution, vous devez décourager les réponses non souhaitées et ensuite le motiver pour qu'il continue sa recherche. L'inconfort peut être alors utilisé pour le guider, mais il faut le doser. Plus le cheval est incertain quant à ce qu'il doit faire, plus son instinct de survie s'activera si vous mettez trop de pression.

Le confort doit être à la hauteur de l'inconfort. Le confort n'est efficace que grâce à l'inconfort et l'inconfort n'est efficace que grâce au confort.

Tant que le cheval recherche ce qu'il doit faire, offrez-lui du temps comme si vous aviez toute la journée devant vous et vous serez surpris de la vitesse à laquelle il trouvera la bonne solution.

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jeudi 24 septembre 2015

Où sont les pieds?

Si vous apprenez une nouvelle danse, vous devez apprendre les pas. C'est-à-dire que vous devez savoir où poser quel pied à quel endroit, à quel moment et de quelle manière. Pour ceci, vous allez commencer lentement à faire les pas et pour déplacer vos pieds, vous devez savoir où ils sont et où les mettre. D'habitude, si vous marchez, vous ne pensez pas à l'endroit où sont vos pieds, c'est inconscient, car vous marchez tous les jours.

Pourtant, savoir où sont vos pieds, c'est indispensable, car c'est quand le pied se lève du sol que vous pouvez le diriger pour le placer à sa prochaine position. Lorsque le pied touche le sol, il a atteint sa destination, et si celle-ci est mauvaise, il est trop tard.

A force de répéter les pas de la danse, vous allez vous les approprier et peu à peu le mouvement deviendra naturel et vous n'aurez plus besoin d'être aussi conscient de la position de vos pieds.

Lorsque vous êtes sur un cheval, les pieds du cheval doivent devenir vos pieds. Pourquoi ne pas vouloir contrôler les pieds du cheval comme vous contrôlez vos propres pieds? N'est-ce pas le plus naturel pour que votre cheval apprenne ou exécute une manœuvre correctement, sans heurt et dans la bonne cadence?

Tout comme pour vos pieds, pour contrôler les pieds du cheval, vous devez savoir où ils sont.

C'est facile à dire, mais c'est réellement difficile d'arriver à savoir ceci avec exactitude. Cela demande du travail.



Au début, commencez au pas, lentement, en se mettant par exemple sur un grand cercle. Essayez de savoir quand l'antérieur gauche se pose sur le sol, et à chaque fois, annoncez "un" à voix haute. Quand vous pensez être à peu prêt juste, demandez à un ami de vérifier que vous avez raison, et si nécessaire de vous dire si vous dites "un" un peu trop tôt ou un peu trop tard. Vous pouvez ensuite annoncer "deux" quand l'antérieur droit touche le sol, puis annoncer tantôt "un" et tantôt "deux" selon l'antérieur que vous voulez annoncer.

Quand vous êtes au point, annoncez maintenant non plus quand le pied touche le sol, mais quand il quitte le sol. C'est plus difficile et l'aide de votre ami s'avérera utile.

Ensuite, refaites ces deux exercices dans le même ordre, mais avec les postérieurs à la place des antérieurs. C'est encore plus difficile, car si vous pouvez toujours jeter un coup d’œil pour regarder les antérieurs, avec les postérieurs vous devez vraiment "sentir". Maintenant votre ami sera réellement indispensable pour vérifier que vous avez raison.

Inutile d'essayer d'arriver à atteindre la perfection en quelques minutes. C'est quelque chose qu'il faut faire et refaire, sur plusieurs jours, plusieurs semaines, jusqu'à ce que ça devienne facile et que sans y penser, vous savez où sont les pieds du cheval.

A partir de là, tout recommence, car vous pourrez essayer au trot, puis au galop.

Mais même seulement au pas, vous pouvez déjà commencer à utiliser votre nouvelle aptitude, ce qui sera une bonne motivation pour la développer. Car maintenant que vous savez où sont les pieds, vous pouvez les diriger.

Comme pour nous-mêmes, c'est quand le pied se lève du sol qu'on peut mieux le diriger. Quand il retombe c'est déjà trop tard et tout replacement sera difficile et nuira à l'équilibre du cheval ou l'agacera. Quand il est au sol, vous ne pouvez plus le bouger, ou pas avant qu'il se lève à nouveau. Maintenant que vous savez quand le pied se lève, vous savez quand vous devez agir pour le diriger.

Avancez les rênes lâches et au pas. Puis, pour aller à droite, quand le cheval lève l'antérieur droit, soulevez la rêne droite et entraînez le pied vers la droite. Il s'agit d'une suggestion réalisée avec douceur, sans tirer, sans mettre de pression. Relâchez la rêne dès que le pied retombe, puis recommencez à chaque fois que le pied droit se lève. Rapidement le cheval va associer la rêne au pied. Vous allez être surpris de voir comment si peu d'action sur la rêne peut avoir autant d'effet. C'est un exercice basique que vous pouvez tout de suite mettre à profit pour améliorer les tournants, voltes, serpentines et cercles serrés.

Même si au début, vous n'agissez pas exactement au bon moment, le cheval commencera à réagir positivement et comme vous essayez d'être avec lui, il essaiera aussi d'être avec vous. Il fait parfois un peu de temps pour que ces choses se mettent en place.

Il y a un autre intérêt à connaître l'emplacement des pieds. Si vous pouvez contrôler où va un pied quand il se lève, il faut aussi penser que quand il est posé, c'est à ce moment qu'il va propulser le cheval jusqu'à quitter le sol.
Si au pas, l'antérieur se lève, le postérieur opposé est posé et propulse le cheval.
Si exactement à ce moment vous agissez du coté opposé avec votre jambe, le mouvement du postérieur va être encouragé, permettant d'allonger la foulée. Si le cheval tente de passer au trot, maintenez-le dans le pas, mais sinon pratiquez en donnant les rênes. Vous verrez comment le cheval peut accélérer ainsi. 

Les possibilités à explorer sont nombreuses dès qu'on sait où sont les pieds du cheval.

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dimanche 20 septembre 2015

Les chuchoteurs n'existent pas

Le terme du "chuchoteur" pour les chevaux ("Horse Whisperer") est apparu pour la première fois au XIX siècle, pour surnommer Daniel Sullivan, un homme de cheval Irlandais qui fit carrière en Angleterre. Il s'occupait des "chevaux à problèmes" et restait très secret sur ses méthodes, allant même se cacher seul avec le cheval dans un hangar ou une écurie. Comme les gens ne comprenait pas ce qu'il faisait, ils imaginaient qu'il parlait le langage des chevaux et leur chuchotait à l'oreille.

Sullivan le Chuchoteur, par Harrison Weir

Ce mot de "chuchoteur" est devenu réellement célèbre, avec le film "l'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux", avec Robert Redford, Kristin Scott-Thomas et Scarlett Johansson. Ce film est tiré du livre de Nicholas Evans, écrivain anglais.
Le personnage du  chuchoteur, Tom Booker, joué par Robert Redford, est inspiré de trois hommes de chevaux américains : Tom Dorrance, Ray Hunt et Buck Brannaman ("Tom, Buck, Ray" = "Tom Booker"). Nicholas Evans les avait rencontrés en 1994, pour préparer son livre qui devait sortir en 1995.

Que pensaient les principaux intéressés de cette appellation de "chuchoteur"?

Tom Dorrance n'apprécia guère le livre. Nicholas Evans lui écrivit une longue lettre pour s'expliquer, mais n'obtint jamais de réponse.

A la mort de Bill Dorrance, le frère de Tom Dorrance, voilà ce que déclarait Ray Hunt:

"Il n'y a rien de tel qu'un chuchoteur ; ça n'a jamais existé, et ça n'existera jamais. Cette idée est un affront fait au cheval. Vous pouvez parler et écouter les chevaux autant que vous voulez, et si vous faites vraiment attention, vous verrez qu'ils vivent sur cette terre au-delà du langage, et ce langage, quelle que soit la manière dont vous le caractérisez, est une piètre image de ce que les chevaux comprennent d'eux-mêmes et des humains. Vous ne devez pratiquer que trois choses : la patience, l'observation et l'humilité (...) il n'y a pas de mysticisme ou de magie, juste la reconnaissance de notre lien de parenté avec le cheval"

Quand  à Buck Brannaman, qui fut conseiller sur le film, et doubla plusieurs fois Robert Redford, les cheveux teints en blond, il précise:

"Quelqu'un qui ne connaît rien aux chevaux pourrait être trompé, en étant conduit à penser que l'approche est cosmique ou mystique. Il n'en est rien. N'importe qui peut le faire, s'il a la passion de le faire et peut y consacrer assez de temps. Ces gens sont des hommes ou des femmes de chevaux, pas des chuchoteurs"

A une autre occasion il précisa avec humour:


"Si quelqu'un vient à vous et se présente comme étant un chuchoteur, mettez votre main sur votre portefeuille et enfuyez-vous aussi vite que possible !"


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vendredi 11 septembre 2015

Ne pas gâcher la magie

Quand vous éduquez un jeune cheval, et que vous lui apprenez une nouvelle chose, il y a un moment où il fait ce que vous souhaitez, mais ce n'est pas parfait.

Vous le guidez, et il fait de son mieux, mais il n'a pas réellement compris.

Inutile alors de s'en agacer. Il a juste besoin de temps pour comprendre. Ce temps peut se compter en heures, en jours, en semaines ou en mois.

Et puis, sans savoir pourquoi ou comment, soudain il exécute la manœuvre  attendue de la bonne manière. La progression est souvent comme ça, laborieuse, et puis soudain, il y a un déclic.

C'est le moment magique. Un peu comme un petit enfant qui marche toujours deux ou trois pas avant de tomber et puis qui soudain se met à marcher pour de bon. Un vrai petit miracle!



Si l'instant est magique il faut le célébrer en tant que tel, descendre immédiatement du cheval, le féliciter par force grattouilles et s’arrêter là pour aujourd'hui. Quel meilleur moyen pour qu'il comprenne qu'il a trouvé la bonne réponse ?

Si au contraire on cède à la tentation de redemander encore et encore, il va au contraire douter et chercher une autre solution. La magie sera alors gâchée.



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jeudi 10 septembre 2015

Pourquoi refuse-t-il de faire ce que vous demandez?

Quand on demande quelque chose à un cheval, et qu'il ne fait pas ce que l'on a demandé, il est facile d'être frustré, ou même irrité.

Si en plus il y a des gens autour de nous qui peuvent observer ce refus et que notre ego intervient, alors cela aggrave notre irritation. Comment ce cheval peut-il nous faire passer pour un cavalier incompétent devant tout le monde?

On peut alors céder à l'envie d'obtenir un résultat immédiat en forçant la bonne réponse auprès du cheval. Ou même, ne faut-il pas montrer à ce cheval qui est le "Patron" ? Le punir immédiatement de cette flagrante désobéissance ? lui montrer qu'il ne peut pas se payer notre tête impunément?

Plus de pression n'est pas toujours une bonne idée

Avant toute chose, essayons de comprendre le cheval, ce qui se passe réellement en lui, et ce qui s'est déroulé pour l'amener à ne pas répondre à notre demande, ou à répondre d'une manière que l'on ne souhaitait pas.

Lors de notre demande, avions-nous l'attention du cheval? Si vous me parlez sans vous assurer que je suis attentif et à même de vous écouter, il y a de bonnes chances que je ne comprenne pas bien ce que vous voulez ; le cheval n'est pas différent.

Est-ce que le cheval a bien compris la demande? S'il n'a pas compris, il n'est pas surprenant qu'il n'offre pas la bonne réponse. Inutile de redemander de la même manière plus fortement, car renforcer la demande ne la rendra pas plus intelligible. Il faut demander différemment, peut-être en expérimentant, jusqu'à ce que le cheval puisse comprendre. Ayons une idée claire du résultat à obtenir ; préparons soigneusement le cheval à réaliser le mouvement attendu et laissons-lui le temps de comprendre ce qu'il doit faire.

Peut-être que l'on a bien demandé et que le cheval a bien fait. Et puis, on a demandé et redemandé et redemandé à nouveau. Et de demandes en demandes, le cheval se met à faire de moins en moins bien et même fait n'importe quoi. N'est-ce pas de la rébellion? Non : le cheval, ne trouvant pas de récompense pense ne pas donner la bonne réponse. Il s'est mis à chercher une autre réponse. Une réponse qui malheureusement, n'est plus celle souhaitée. Il faut récompenser souvent, et quand la réponse est satisfaisante, il faut savoir s'arrêter.

Peut-être a-t-il compris et qu'il veut faire, mais qu'il ne le peut pas, car physiquement il n'est pas à même de le faire ou de le faire bien. Peut être est-il fatigué ou qu'il a mal ou qu'il a un problème de santé.

Ou peut-être est-il troublé, confus ou qu'il a peur ? Il aura alors besoin de notre soutien et de notre aide.

Peut-être demandons-nous quelque chose qui n'est pas adapté au niveau d'éducation du cheval ?

Peut être aussi qu'aujourd'hui, ce n'est pas son jour. Pensons que, parfois nous aussi, il y a des jours où nous ne sommes pas au meilleur de nous-même alors que certains jours, on est prêt à conquérir le monde.

Parfois, le cheval n'est pas motivé et oui, parfois, mettre plus de pression est nécessaire ; récompensez à la même mesure quand la motivation revient.

Les raisons pour lesquelles le cheval ne fait pas ce que l'on demande sont multiples et il faut les comprendre pour agir de manière appropriée.

Parmi les raisons que l'on peut invoquer, certaines sont impossibles. Jamais un cheval ne veut se jouer de nous ou se payer notre tête ou vouloir nous rendre ridicule. C'est pourquoi nous n'avons aucune raison de nous agacer de ses refus.

Le cheval ne fait qu'agir de la manière qui lui semble la plus appropriée, que ce soit vis-à-vis de sa survie ou pour rechercher du confort. Il n'y met jamais aucune malice, car il en est incapable.

Punir un cheval est toujours inutile, et souvent, ébranle la confiance du cheval et ne fera que perturber sa future capacité à répondre correctement à nos demandes.

Être impatient et forcer le cheval à faire ce que vous désirez ne permet au mieux que d'obtenir qu'une victoire à court terme pour laquelle nous aurons un prix à payer par la suite. Au pire, vous allez créer un conflit ou chacun sera perdant.

Créez une situation intelligible pour le cheval, et laissez-lui le temps de comprendre ce qu'il doit faire. Quand il fera, ce sera son idée, et donc il fera ce que vous attendez avec motivation.


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samedi 22 août 2015

Parlez-vous chinois?

Si vous allez en Chine sans parler le chinois, ça ne sera pas facile d'être compris. Si vous devez travailler en Chine dans une société ou personne ne parle le français, vous aurez des difficultés à comprendre ce qu'on attend de vous.

Votre patron chinois va peut-être penser que vous êtes idiot ou de mauvaise volonté. Vous voulez bien faire pourtant, mais vous avez juste du mal à communiquer. Au bon d'un moment, votre patron chinois va s'agacer, vous crier
dessus... mais ce n'est pas parce que ses demandes sont exprimées à plus haute voix que vous comprenez mieux! S'il s'énerve vraiment, cela peut devenir effrayant pour vous. Que faire alors? se défendre ? fuir? ne plus rien faire ?

Si au contraire ce patron chinois fait l'effort de partir de là où vous en êtes, il va mimer ce que vous devez faire, récompenser le moindre effort qui va dans le bon sens, vous aider quand vous hésitez, gentiment vous reprendre quand vous faîtes fausse route... Il sera patient et calme, vous laissant le temps. Il va parler de ce qui vous intéresse et utiliser votre curiosité et votre motivation naturelle. Peu à peu, vous allez comprendre ce que vous devez faire, prendre confiance et être à l'aise. Quel soulagement! Quel plaisir de travailler pour quelqu'un de si compréhensif!

Pensez que votre cheval est dans notre monde d'hommes comme un étranger ; il ressent ce que vous vous ressentiriez dans un pays inconnu. Il est de bonne volonté, mais il a du mal comprendre. S'il ne comprend pas votre demande, plutôt que redemander plus fort pour forcer la réponse, pourquoi ne pas essayer de voir comment demander différemment, d'une manière qui serait peut-être plus compréhensible pour lui?




Mettez le en situation et essayez de lui laisser trouver comment il faut faire. Utilisez sa curiosité. Recherchez ce qui le motive. Guidez-le. S'il fait une erreur, ce n'est pas grave. Découragez cette mauvaise réponse sans en faire une histoire, et revoyez votre approche jusqu'à ce qu'il comprenne. Demandez et redemandez ; récompensez la moindre réponse qui va dans le sens attendu : il saura qu'il est sur la bonne voie.

Pour assurer une bonne communication entre nous et le cheval, il faut beaucoup d'efforts. Le cheval fera sa part d'effort, mais c'est d'abord à nous de prendre la responsabilité de la réussite de cette communication.

Vous vous efforcerez de communiquer avec lui et c'est cet effort qui l'incitera à vous écouter.

Plus il sera compris, plus il sera incité à s'exprimer et à être attentif à ce que vous voulez lui communiquer.


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dimanche 26 juillet 2015

Qui met la pression?

Si par exemple, votre cheval ne veut pas avancer tenu en main, parce qu'il a peur de quelque chose et souhaite au contraire reculer, ne tirez pas sur la longe.

Si vous mettez la pression en tirant, il va combattre contre vous, et non seulement il n'avancera pas mais il risque de gagner contre vous car il est le plus fort.

Si au contraire vous tenez la longe fermement sans tirer, c'est lui qui tire, et non vous. Dans ce cas, ce n'est pas vous qui mettez de la pression sur le cheval, mais le cheval qui se met de la pression à lui-même. Vous, vous ne faites que tenir.

Le cheval peut combattre sa propre pression un temps ; soyez patient autant que nécessaire, et laissez le réfléchir.  Il va finir par prendre la décision de faire un pas en avant ce qui va instantanément faire cesser la pression, car vous ne tirez pas. Il est immédiatement récompensé d'avoir pris la bonne décision.

Tenu sans être tiré, il vient de prendre la décision d'avancer


De manière générale, si vous pouvez présenter les choses d'une manière qui permet au cheval de croire qu'il se met la pression à lui-même, ce sera toujours plus efficace.


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vendredi 24 juillet 2015

On n'achète pas un ami

Si vous êtes riche, alors vous pouvez avoir plein d'amis. Mais si un jour vous avez un revers de fortune, alors beaucoup de ces amis seront frustrés de ne plus bénéficier des avantages qu'ils avaient en votre compagnie. Et bientôt, alors que vous êtes en difficulté, ils vous laisseront tomber. Là vous saurez que ces "amis" ne vous aimaient pas, qu'ils n'avaient  pas confiance en vous et ne vous respectaient pas. Bien sûr, l'argent ne permet pas de s'acheter des amis, et les temps difficiles permettent de révéler les faux amis.

Alors pourquoi dans ce cas acheter un cheval en lui offrant des friandises et des carottes? vous pensez qu'il va devenir votre ami si vous lui procurez ces avantages, mais une carotte n'augmente pas son respect en vous, pas plus que sa confiance. Il ne devient pas votre ami, et il n'est là pour vous que pour les carottes. Si les friandises viennent à manquer, il peut chercher dans vos poches, vous pousser du bout du nez et même manifester sa frustration, de diverses manières : en mordant, en tapant du pied, en bousculant...

Si vous avez besoin que le cheval monte dans le van et qu'il a peur, vous tentez les carottes pour l'attirer dedans. Mais ça ne fonctionne pas, car son instinct de préservation sera toujours plus fort que toutes les friandises. On peut penser que notre cheval est obéissant et bien éduqué car il fait ce qu'on lui demande pour obtenir une friandise, mais si le cheval perçoit une menace, réelle ou supposée, alors cette belle éducation s'écroule comme un château de cartes. Le cheval se retrouve dans un comportement de peur et de stress. Il pourrait se tourner vers vous, pour rechercher protection,  mais il n'a pas confiance dans un distributeur de carottes.



Le cheval doit faire tout ce que vous demandez, non pas parce qu'il va recevoir une friandise en échange, mais parce que vous lui demandez. Il a une attitude positive, car il a confiance en vous comme vous avez confiance en lui, et parce que vous le respectez comme il vous respecte. Comme un vrai ami, vous avez été avec lui dans les bons moments mais aussi dans les moments difficiles, et donc il est devenu aussi votre ami.

Ce n'est pas qu'il ne faut pas donner des friandises à un cheval. À un vrai ami, on peut offrir un cadeau sans arrière-pensée.

Quand le respect et la confiance sont déjà présents, une friandise peut être une récompense et motiver le cheval, mais une friandise ne permet pas d'obtenir le respect et la confiance.


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lundi 20 juillet 2015

Quel professeur voulez-vous être pour votre cheval?

On a tous été à l'école et on a tous le souvenir de certains professeurs, maîtres et maîtresses. Certains parce qu'ils étaient épouvantables et d'autres parce qu'ils étaient formidables. On peut donc essayer de déterminer les qualités et les défauts de ces professeurs.

Certains n'arrivaient pas à gagner le respect et rapidement, c'était le désordre dans la classe. Chacun avait compris au fil de l'année qu'il pouvait bavarder ou jouer et n'avait pas besoin d'écouter. C'était ces mêmes professeurs qui soudainement, pour ce qui semblait une broutille par rapport au reste, s'énervaient et se mettaient à crier. Tantôt ils étaient trop faibles, tantôt ils tentaient de reprendre le dessus maladroitement, mais ils étaient toujours débordés.

D'autres étaient trop sévères et punissaient pour un oui ou pour un non. On pouvait avoir peur et on restait calmes, mais ils ne nous donnaient pas envie d'apprendre car on allait dans leur classe à reculons.

Le bon professeur lui n'avait pas grand-chose à faire pour qu'on l'écoute. Son autorité naturelle était respectée et personne ne voulait le décevoir. Il pouvait être ferme si nécessaire face à un comportement indésirable mais on savait qu'il était juste. Il pouvait laisser quelques libertés, mais chacun connaissait les limites et les observait, car ces limites étaient claires et restaient toujours les mêmes.

Certains professeurs ne semblaient être là que pour nous bourrer des connaissances dans la tête en respectant le programme, sans que l'on puisse comprendre si ça serait un jour utile dans notre vie. Il fallait réviser et réviser encore pour avoir une bonne note au contrôle, mais on savait que quelque temps après on aurait tout oublié.

Le bon professeur avait lui l'art et la manière de nous poser des problèmes intéressants, de leur donner du sens, et de nous pousser à réfléchir ; il savait donner les bons éléments à chacun et nous guider et soudain, on comprenait et c'était vraiment agréable d'avoir trouvé comment faire. On était fier d'avoir trouvé le "truc" et on avait envie d'apprendre encore.

Quand on avait des mauvaises notes, alors certains pouvaient vite nous classer comme étant un mauvais élève et finir pas nous convaincre qu'on l'était vraiment. Pourquoi faire des efforts quand on est "nul"? 

Le bon professeur c'était celui qui, sans en avoir l'air, savait nous stimuler et nous motiver. Il notait le moindre effort et savait nous encourager pour qu'on prenne confiance. Si nous on doutait, on sentait que lui savait que l'on pouvait y arriver.

Chacun a ici sa propre expérience et peut faire cet exercice par lui-même. Quels ont été vos bons professeurs ? quels étaient ceux qui vous ont laissé un mauvais souvenir? comment étaient-ils?

Si aujourd'hui vous avez un cheval ou plusieurs que vous éduquez, alors vous êtes comme un professeur pour votre cheval.

Quel professeur voulez-vous être pour votre cheval?





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dimanche 12 juillet 2015

Punition ou fermeté ?

Si le cheval a un comportement dont on peut penser qu'il est indésirable, il est facile de penser que c'est de sa faute. Si c'est sa faute, il faut alors le corriger, et pour le corriger, il faut punir.

Quand je dis "il faut punir" c'est qu'il existe des personnes qui pensent que finalement la punition est pour le bien du cheval. Tout comme certains pensent que de temps en temps, une fessée remet les idées en place à un enfant ; c'est une question de "bonne éducation".

La punition peut aller, selon les cas et la personne, du traditionnel petit "coup de sonnette", à la baffe sur le nez, pour aller ensuite du coup de poing sur le nez ou même le coup de pied dans le ventre si la personne perd sa maîtrise de soi. Si besoin est, on peut s'aider d'un ustensile ; est-ce qu'un coup de cravache dans la tête remet les idées du cheval "en place"?

Tout ceci ne fonctionne pas. Et cela peut même avoir des effets désastreux pour le cheval.

Peu de gens comprennent à quel point le cheval a besoin de sécurité. Nous avons tous un instinct de survie, mais celui du cheval est extrêmement développé, particulièrement pour les jeunes.



Souvent la punition ébranle la confiance du cheval dans son cavalier, et parfois, dans toute l'espèce humaine. Ce qui ne peut que créer de nouveaux comportements indésirables, qui à leur tour, appelleront à de nouvelles punitions.

Parfois la punition arrive tard et le cheval n'arrive même pas à faire le lien avec le comportement que l'on veut punir. Dans ce cas la punition n'est plus pour le cheval qu'une agression incompréhensible.

Souvent, le cheval ne fait que ce qu'il pense qu'il doit faire. Peut-être qu'il ne comprend pas, ou qu'il est perturbé, ou qu'il a appris à avoir un comportement indésirable parce que nous lui avons appris, même si cet apprentissage a été fait sans qu'on ait eu la volonté de le faire. En tout état de cause, ce n'est pas sa faute et donc il est inutile de punir une faute qui n'existe pas. S'il y a un problème, c'est nous, les êtres humains, qui devons en porter la responsabilité.

Pour ceci, nous devons comprendre ce qui se passe, prendre le cheval comme il est, et l'aider pour l'amener à trouver un comportement qui nous convient.

Est-ce que pour autant nous devons tomber dans l'excès inverse et accepter tout comportement du cheval? le laisser nous pousser, nous mordre, nous marcher dessus? Certainement pas! Tous ces comportements doivent être pris au sérieux et il faut travailler à les modifier le plus tôt possible, avant qu'ils ne s'aggravent. Peut-être qu'il faudra être aussi ferme que nécessaire mais on peut être ferme sans punir, sans être violent.

Certains pensent que fermeté et violence, ne sont que deux mots pour désigner deux notions très proches. Il ne peut au contraire rien y avoir de plus différent.

Opposer la fermeté, et laisser le cheval s'opposer de lui-même à cette fermeté jusqu'à ce qu'il cède de lui-même, c'est très différent que de punir le cheval, ce qui reste une agression.

La fermeté ne menace pas la sécurité du cheval. Elle ne menace pas la confiance qu'il place en nous. Elle ne fait que définir une limite, dans laquelle tout sentiment négatif est absent. Elle doit juste amener le cheval à changer de comportement et quand ce changement intervient, on peut offrir au cheval le confort qui marque le signe que ce changement est celui attendu. Notre attitude reste bienveillante à tout moment, et cherche à récompenser la moindre amélioration.

La punition prend souvent sa source dans notre colère, notre impuissance, notre ignorance ou notre amour-propre. Le cheval sait reconnaître ces sentiments négatifs. Si nous savons les éviter, et aider le cheval à comprendre clairement ce qui est attendu de lui, alors il sera volontiers à notre écoute et il nous respectera alors naturellement.

Le respect ne vient pas de la punition et de la peur, mais de l'attention que l'on porte au cheval.


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vendredi 26 juin 2015

Parler pour ne rien dire

Quand quelqu'un parle sans arrêt, même quand il n'a rien à dire, au bout d'un moment vous ne l'écoutez plus vraiment. Quand il a  vraiment quelque chose à dire, cela peut passer inaperçu car noyé dans un déluge de mots.

Si au contraire quelqu'un ne parle que pour exprimer quelque chose d'important, quand il ouvre la bouche, tout le monde fait soudain attention. Même s'il parle doucement, il sera entendu.

Pour le cheval, c'est la même chose. Moins vous lui adresserez des signaux sans sens en permanence, et plus il sera à l'écoute.



Si sans arrêt, le mors exerce une pression sur la bouche du cheval, soit que la bride est réglée trop juste, soit que les mains tendent trop les rênes, au-delà du contact permis par le poids des rênes, alors cette pression perd toute signification pour le cheval. Ce qui veut dire que pour communiquer avec le cheval, chaque aide des rênes devra exercer encore plus de pression que la pression qu'il subit en permanence. Ce n'est pas ainsi qu'un cheval peut répondre à des aides légères.

Si à chaque foulée vous donnez des jambes pour maintenir l'allure, alors dans ce cas, ce sont vos jambes qui perdent du sens pour votre cheval.

Plus les aides sont rares, plus elles sont brèves, plus elles sont appropriées, plus elles peuvent devenir légères pour finir par être invisibles. Si vous ne hurlez pas, si vous ne parlez pas sans arrêt,  alors le cheval pourra vous comprendre quand vous chuchoterez.


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mardi 16 juin 2015

Le bout de son nez

Par défaut, le cheval suit tout simplement le bout de son nez, là où se dirige son attention.

S'il tourne sa tête dans une direction  et que l'on voulait aller dans une autre direction, alors il va résister.

Souvent, s'il tourne la tête dans une direction, c'est qu'il a été distrait par quelque chose. Qu'il soit en alerte ou qu'il soit juste  attiré par un carré d'herbe ou un copain, il regarde à un endroit différent de la direction voulue et cela vient se mettre en travers de nos plans.

Si par exemple on fait une volte sur la gauche et que son attention est captée par quelque chose à droite, son nez, au lieu d'être à gauche, part sur la droite, et la volte est compromise. Notre réflexe naturel est alors d'essayer de ramener notre cheval sur la gauche en agissant avec la jambe droite. Mais en agissant ainsi, on ne fait que renforcer le report de son attention vers la droite au lieu de ramener son attention vers la gauche. On pense résoudre le problème physiquement, alors que le problème n'est pas physique mais mental, puisque c'est son attention qui est focalisée là où on ne le souhaite pas.

Si on tente de le ramener à gauche avec les rênes, c'est encore pire car le cheval va se crisper, et même peut être continuer à droite en tombant l'épaule et en perdant tout équilibre.


Si le problème est que son attention n'est pas au bon endroit, la solution est de reporter son attention vers le bon endroit, ici sur la gauche. Et donc plutôt que d'utiliser la jambe droite pour "repousser" le cheval à gauche, on peut essayer d'utiliser avec légèreté la jambe gauche ou la rêne gauche pour créer un signal qui va attirer l'attention du cheval. Parfois, juste agiter rythmiquement le bout de la botte suffit pour dire "eh Monsieur, c'est par ici que ça se passe!", et le cheval reporte son attention sur le côté souhaité, et se remet à l'écoute de son cavalier.

Plus on anticipe une perte d'attention, et plus regagner l'attention sera facile. Observer ses oreilles ; sentez où est son attention.

S'il a votre attention, vous aurez son attention.

Si vous avez son attention, vous pouvez alors diriger son attention vers là où vous voulez qu'elle soit. Son nez se dirigera vers le point d'attention et ses pieds suivront.



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mardi 9 juin 2015

Equilibre

Parfois, on est agacé si le cheval tombe sur son épaule, mais ce n'est pas facile pour lui de trouver son équilibre avec un cavalier sur son dos.

Pour se rendre compte de ses difficultés, on peut essayer d'en avoir en idée en portant un enfant sur ses épaules. C'est une expérience intéressante à faire pour voir les choses du point de vue du cheval.

Alors que d'habitude, conserver son équilibre en toute situation est une chose naturelle, et que l'on n'a même pas besoin d'y penser, là, tout devient plus difficile !

Si l'enfant se penche sur un côté, il faut compenser en crispant ses muscles d'un côté et on peut se laisser entraîner. S'il gesticule dans tous les sens, on risque même de tomber. Plus on va vite et plus c'est difficile ; s'il était nécessaire de faire une course d'obstacles en se faufilant avec souplesse dans ces conditions, ce serait vraiment un défi.

Si l'enfant reste calme, et prend une place bien centrée au-dessus de vos épaules en restant collé à votre tête, s'il  accompagne vos mouvements, alors tout sera plus facile. Vous n'aurez plus à contracter vos muscles pour compenser une position décentrée de l'enfant et retrouverez souplesse et décontraction. Vous réalisez vite que votre équilibre dépend du sien. Si vous aussi vous avez une bonne posture, en restant droit, tout en conservant de la souplesse, vous verrez que vous pouvez ensemble évoluer avec agilité.

Le cavalier doit être en équilibre sur le cheval et le cheval doit être en équilibre sous le cavalier. C'est un tout. Il faut veiller à son propre équilibre et aider le cheval à trouver le sien. Il y a toujours un côté où c'est plus difficile pour le cheval. Nous aussi d'ailleurs. Inutile de travailler ce côté davantage, mais il faut être encore plus vigilant.



Pour trouver l'équilibre, il faut le reconnaître et le préserver. C'est comme d'avoir un ballon en équilibre sur un doigt. Quand il est en équilibre, on sent qu'il peut aller d'un côté comme de l'autre. C'est une sensation qu'on peut reconnaître. En permanence, des mouvements du doigt sont nécessaires pour maintenir l'équilibre, mais ils doivent rester très fins, imperceptibles, sans aucune crispation. Si alors que le ballon commence à perdre l'équilibre vers la gauche on fait un grand mouvement vers la gauche pour compenser, alors le ballon va partir à droite avec plus de force encore, amenant une correction encore plus forte pour finalement perdre encore plus l'équilibre.

De même, quand le cheval et le cavalier sont en équilibre, c'est une sensation que l'on peut reconnaître car on sent que le cheval peut aller d'un côté comme de l'autre avec facilité. Il est alors à la fois disponible et relaxé. Si on peut sentir ceci, on peut alors l'atteindre et le maintenir. Commencez déjà au pas. Vous ne forcerez pas le cheval à être dans l'équilibre, mais vous pouvez l'aider à s'équilibrer, en adaptant votre exigence à votre cheval. Pour l'aider, gardez-le entre vos mains et vos jambes.

Si, par exemple, vous sentez sur un cercle qu'il perd son équilibre et que l'épaule intérieure peut tomber, il suffit d'aider le cheval en corrigeant votre position pour que votre poids soit légèrement plus sur l'extérieur en levant votre propre épaule sur le coté intérieur.

En effet, lorsque le cheval fait tomber son épaule, il tourne sa tête vers l'extérieur pour conserver son équilibre, et on tente d'utiliser une rêne intérieure directe. Cela n'a pour effet que de contracter le cheval, ainsi que vous-même qui luttez contre le cheval. Corrigez plutôt votre équilibre et votre position, et le cheval reprendra une incurvation correcte, regardant vers l'intérieur. Restez décontracté pour qu'il soit décontracté. Si vous vous contractez sur lui, il se contractera sur vous. Le bon équilibre se trouve quand cavalier et cheval ne sont pas contractés.

Dans tout ceci, il n'y a rien de spectaculaire, mais juste de la vigilance pour sentir l'équilibre et le conserver par une somme d'actions toutes très minimes.

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jeudi 4 juin 2015

Respect et confiance

Si vous avez le respect et la confiance du cheval, alors il suivra vos demandes et fera de son mieux. Si vous ne les avez pas, alors vous aurez des résistances.

Ces résistances ne seront pas vaincues, ni pas une fermeté excessive, ni par une gentillesse excessive. Rien de cela ne permet de gagner le respect et la confiance.

Pour ceci, il faut soit même offrir du respect et de la confiance au cheval.

Le respect, c'est déjà le considérer comme un animal sensible et intelligent, capable de faire des choix. Il n'a pas une intelligence d'homme, mais pour tout ce que peut faire un cheval, il peut comprendre ce qu'il doit faire en tant que cheval.


La confiance, c'est, quand on lui fait une demande, de penser qu'il va faire ce qu'on a demandé. C'est-à-dire ne pas demander en forçant sa demande car on pense qu'il pourrait résister. Il faut avoir confiance dans le fait qu'il va être avec nous. Si ce n'est pas le cas, c'est peut-être qu'il faut adapter la demande, guider le cheval ou créer une situation où il va lui-même trouver la solution qui est celle que l'on attend. Peut-être qu'il faudra utiliser plus de fermeté dans certains cas, mais il ne faut pas le forcer. Il faut avoir confiance dans le fait qu'il va faire le bon choix, si on est assez habile pour l'y amener. Dès qu'il a répondu à la demande, même s'il a été nécessaire d'utiliser de la fermeté, il faut que, si on demande à nouveau la même chose, avoir confiance dans le fait que le cheval a compris et répondra à la demande la plus légère. Quelque soit ce qui c'est passé avant, il faut toujours commencer à agir avec lui comme s'il était le cheval dont on rêve, et alors il peut le devenir.

Une autre situation, c'est comment gérer la peur du cheval. Quand le cheval a peur de quelque chose, beaucoup de gens pensent que le cheval n'est pas assez intelligent pour gérer la situation et ils jouent des jambes et des mains, de la cravache ou des éperons, pour forcer le cheval à passer la chose qui fait peur. Peut-être que cela peut fonctionner et que le cheval va passer, mais il n'aura pas surmonté sa peur, et surtout vous n'aurez pas gagné sa confiance et son respect. A l'opposé, on peut manquer de confiance dans les capacités de notre cheval, et chercher à le protéger plus que nécessaire en lui évitant les situations qui peuvent l'effrayer.

Des détritus sur la route peuvent être perçus comme une terrible menace.

Si au contraire vous pensez qu'il peut conquérir sa peur, il va le faire. Si vous le laissez examiner l'objet source de la peur rênes longues, il va faire un choix. Celui de s'éloigner. Laissez-le faire, mais quand il s'est détourné, redemandez-lui de se mettre face à la chose, puis redonnez-lui les rênes longues. Il va de nouveau faire un choix. Certainement de se détourner à nouveau, mais vous pouvez lui demander encore de se remettre face à l'objet. En lui laissant le choix, vous lui laissez la possibilité de faire le bon comme le mauvais choix. Laissez-lui le temps. Il va réfléchir et grâce aux rênes longues que vous lui offrez quand il fait face à l'objet, il va peu à peu associer l'objet non plus à une menace, mais à une source de confort. Utilisez sa curiosité, récompensez le moindre effort pour s'approcher. Bientôt il va renifler l'horrible chose et finalement l'identifier comme inoffensive. Vous lui avez fait confiance, et il a réussi. Grâce à vous, il a été un gagnant. Il a aussi maintenant plus de confiance dans votre jugement. Vous ne l'avez pas pris pour une bête stupide qu'il fallait pousser à passer, mais vous l'avez respecté comme un être capable d'avoir des émotions, d'analyser une situation, d'être à votre écoute et de faire des choix.

Cela prend du temps et de nombreux événements vécus ensemble positivement pour gagner la confiance et le respect du cheval. C'est à vous de les offrir en premier, tout comme offrir une amitié peut permettre de gagner une amitié.

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