vendredi 26 juin 2015

Parler pour ne rien dire

Quand quelqu'un parle sans arrêt, même quand il n'a rien à dire, au bout d'un moment vous ne l'écoutez plus vraiment. Quand il a  vraiment quelque chose à dire, cela peut passer inaperçu car noyé dans un déluge de mots.

Si au contraire quelqu'un ne parle que pour exprimer quelque chose d'important, quand il ouvre la bouche, tout le monde fait soudain attention. Même s'il parle doucement, il sera entendu.

Pour le cheval, c'est la même chose. Moins vous lui adresserez des signaux sans sens en permanence, et plus il sera à l'écoute.



Si sans arrêt, le mors exerce une pression sur la bouche du cheval, soit que la bride est réglée trop juste, soit que les mains tendent trop les rênes, au-delà du contact permis par le poids des rênes, alors cette pression perd toute signification pour le cheval. Ce qui veut dire que pour communiquer avec le cheval, chaque aide des rênes devra exercer encore plus de pression que la pression qu'il subit en permanence. Ce n'est pas ainsi qu'un cheval peut répondre à des aides légères.

Si à chaque foulée vous donnez des jambes pour maintenir l'allure, alors dans ce cas, ce sont vos jambes qui perdent du sens pour votre cheval.

Plus les aides sont rares, plus elles sont brèves, plus elles sont appropriées, plus elles peuvent devenir légères pour finir par être invisibles. Si vous ne hurlez pas, si vous ne parlez pas sans arrêt,  alors le cheval pourra vous comprendre quand vous chuchoterez.


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mardi 16 juin 2015

Le bout de son nez

Par défaut, le cheval suit tout simplement le bout de son nez, là où se dirige son attention.

S'il tourne sa tête dans une direction  et que l'on voulait aller dans une autre direction, alors il va résister.

Souvent, s'il tourne la tête dans une direction, c'est qu'il a été distrait par quelque chose. Qu'il soit en alerte ou qu'il soit juste  attiré par un carré d'herbe ou un copain, il regarde à un endroit différent de la direction voulue et cela vient se mettre en travers de nos plans.

Si par exemple on fait une volte sur la gauche et que son attention est captée par quelque chose à droite, son nez, au lieu d'être à gauche, part sur la droite, et la volte est compromise. Notre réflexe naturel est alors d'essayer de ramener notre cheval sur la gauche en agissant avec la jambe droite. Mais en agissant ainsi, on ne fait que renforcer le report de son attention vers la droite au lieu de ramener son attention vers la gauche. On pense résoudre le problème physiquement, alors que le problème n'est pas physique mais mental, puisque c'est son attention qui est focalisée là où on ne le souhaite pas.

Si on tente de le ramener à gauche avec les rênes, c'est encore pire car le cheval va se crisper, et même peut être continuer à droite en tombant l'épaule et en perdant tout équilibre.


Si le problème est que son attention n'est pas au bon endroit, la solution est de reporter son attention vers le bon endroit, ici sur la gauche. Et donc plutôt que d'utiliser la jambe droite pour "repousser" le cheval à gauche, on peut essayer d'utiliser avec légèreté la jambe gauche ou la rêne gauche pour créer un signal qui va attirer l'attention du cheval. Parfois, juste agiter rythmiquement le bout de la botte suffit pour dire "eh Monsieur, c'est par ici que ça se passe!", et le cheval reporte son attention sur le côté souhaité, et se remet à l'écoute de son cavalier.

Plus on anticipe une perte d'attention, et plus regagner l'attention sera facile. Observer ses oreilles ; sentez où est son attention.

S'il a votre attention, vous aurez son attention.

Si vous avez son attention, vous pouvez alors diriger son attention vers là où vous voulez qu'elle soit. Son nez se dirigera vers le point d'attention et ses pieds suivront.



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mardi 9 juin 2015

Equilibre

Parfois, on est agacé si le cheval tombe sur son épaule, mais ce n'est pas facile pour lui de trouver son équilibre avec un cavalier sur son dos.

Pour se rendre compte de ses difficultés, on peut essayer d'en avoir en idée en portant un enfant sur ses épaules. C'est une expérience intéressante à faire pour voir les choses du point de vue du cheval.

Alors que d'habitude, conserver son équilibre en toute situation est une chose naturelle, et que l'on n'a même pas besoin d'y penser, là, tout devient plus difficile !

Si l'enfant se penche sur un côté, il faut compenser en crispant ses muscles d'un côté et on peut se laisser entraîner. S'il gesticule dans tous les sens, on risque même de tomber. Plus on va vite et plus c'est difficile ; s'il était nécessaire de faire une course d'obstacles en se faufilant avec souplesse dans ces conditions, ce serait vraiment un défi.

Si l'enfant reste calme, et prend une place bien centrée au-dessus de vos épaules en restant collé à votre tête, s'il  accompagne vos mouvements, alors tout sera plus facile. Vous n'aurez plus à contracter vos muscles pour compenser une position décentrée de l'enfant et retrouverez souplesse et décontraction. Vous réalisez vite que votre équilibre dépend du sien. Si vous aussi vous avez une bonne posture, en restant droit, tout en conservant de la souplesse, vous verrez que vous pouvez ensemble évoluer avec agilité.

Le cavalier doit être en équilibre sur le cheval et le cheval doit être en équilibre sous le cavalier. C'est un tout. Il faut veiller à son propre équilibre et aider le cheval à trouver le sien. Il y a toujours un côté où c'est plus difficile pour le cheval. Nous aussi d'ailleurs. Inutile de travailler ce côté davantage, mais il faut être encore plus vigilant.



Pour trouver l'équilibre, il faut le reconnaître et le préserver. C'est comme d'avoir un ballon en équilibre sur un doigt. Quand il est en équilibre, on sent qu'il peut aller d'un côté comme de l'autre. C'est une sensation qu'on peut reconnaître. En permanence, des mouvements du doigt sont nécessaires pour maintenir l'équilibre, mais ils doivent rester très fins, imperceptibles, sans aucune crispation. Si alors que le ballon commence à perdre l'équilibre vers la gauche on fait un grand mouvement vers la gauche pour compenser, alors le ballon va partir à droite avec plus de force encore, amenant une correction encore plus forte pour finalement perdre encore plus l'équilibre.

De même, quand le cheval et le cavalier sont en équilibre, c'est une sensation que l'on peut reconnaître car on sent que le cheval peut aller d'un côté comme de l'autre avec facilité. Il est alors à la fois disponible et relaxé. Si on peut sentir ceci, on peut alors l'atteindre et le maintenir. Commencez déjà au pas. Vous ne forcerez pas le cheval à être dans l'équilibre, mais vous pouvez l'aider à s'équilibrer, en adaptant votre exigence à votre cheval. Pour l'aider, gardez-le entre vos mains et vos jambes.

Si, par exemple, vous sentez sur un cercle qu'il perd son équilibre et que l'épaule intérieure peut tomber, il suffit d'aider le cheval en corrigeant votre position pour que votre poids soit légèrement plus sur l'extérieur en levant votre propre épaule sur le coté intérieur.

En effet, lorsque le cheval fait tomber son épaule, il tourne sa tête vers l'extérieur pour conserver son équilibre, et on tente d'utiliser une rêne intérieure directe. Cela n'a pour effet que de contracter le cheval, ainsi que vous-même qui luttez contre le cheval. Corrigez plutôt votre équilibre et votre position, et le cheval reprendra une incurvation correcte, regardant vers l'intérieur. Restez décontracté pour qu'il soit décontracté. Si vous vous contractez sur lui, il se contractera sur vous. Le bon équilibre se trouve quand cavalier et cheval ne sont pas contractés.

Dans tout ceci, il n'y a rien de spectaculaire, mais juste de la vigilance pour sentir l'équilibre et le conserver par une somme d'actions toutes très minimes.

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jeudi 4 juin 2015

Respect et confiance

Si vous avez le respect et la confiance du cheval, alors il suivra vos demandes et fera de son mieux. Si vous ne les avez pas, alors vous aurez des résistances.

Ces résistances ne seront pas vaincues, ni pas une fermeté excessive, ni par une gentillesse excessive. Rien de cela ne permet de gagner le respect et la confiance.

Pour ceci, il faut soit même offrir du respect et de la confiance au cheval.

Le respect, c'est déjà le considérer comme un animal sensible et intelligent, capable de faire des choix. Il n'a pas une intelligence d'homme, mais pour tout ce que peut faire un cheval, il peut comprendre ce qu'il doit faire en tant que cheval.


La confiance, c'est, quand on lui fait une demande, de penser qu'il va faire ce qu'on a demandé. C'est-à-dire ne pas demander en forçant sa demande car on pense qu'il pourrait résister. Il faut avoir confiance dans le fait qu'il va être avec nous. Si ce n'est pas le cas, c'est peut-être qu'il faut adapter la demande, guider le cheval ou créer une situation où il va lui-même trouver la solution qui est celle que l'on attend. Peut-être qu'il faudra utiliser plus de fermeté dans certains cas, mais il ne faut pas le forcer. Il faut avoir confiance dans le fait qu'il va faire le bon choix, si on est assez habile pour l'y amener. Dès qu'il a répondu à la demande, même s'il a été nécessaire d'utiliser de la fermeté, il faut que, si on demande à nouveau la même chose, avoir confiance dans le fait que le cheval a compris et répondra à la demande la plus légère. Quelque soit ce qui c'est passé avant, il faut toujours commencer à agir avec lui comme s'il était le cheval dont on rêve, et alors il peut le devenir.

Une autre situation, c'est comment gérer la peur du cheval. Quand le cheval a peur de quelque chose, beaucoup de gens pensent que le cheval n'est pas assez intelligent pour gérer la situation et ils jouent des jambes et des mains, de la cravache ou des éperons, pour forcer le cheval à passer la chose qui fait peur. Peut-être que cela peut fonctionner et que le cheval va passer, mais il n'aura pas surmonté sa peur, et surtout vous n'aurez pas gagné sa confiance et son respect. A l'opposé, on peut manquer de confiance dans les capacités de notre cheval, et chercher à le protéger plus que nécessaire en lui évitant les situations qui peuvent l'effrayer.

Des détritus sur la route peuvent être perçus comme une terrible menace.

Si au contraire vous pensez qu'il peut conquérir sa peur, il va le faire. Si vous le laissez examiner l'objet source de la peur rênes longues, il va faire un choix. Celui de s'éloigner. Laissez-le faire, mais quand il s'est détourné, redemandez-lui de se mettre face à la chose, puis redonnez-lui les rênes longues. Il va de nouveau faire un choix. Certainement de se détourner à nouveau, mais vous pouvez lui demander encore de se remettre face à l'objet. En lui laissant le choix, vous lui laissez la possibilité de faire le bon comme le mauvais choix. Laissez-lui le temps. Il va réfléchir et grâce aux rênes longues que vous lui offrez quand il fait face à l'objet, il va peu à peu associer l'objet non plus à une menace, mais à une source de confort. Utilisez sa curiosité, récompensez le moindre effort pour s'approcher. Bientôt il va renifler l'horrible chose et finalement l'identifier comme inoffensive. Vous lui avez fait confiance, et il a réussi. Grâce à vous, il a été un gagnant. Il a aussi maintenant plus de confiance dans votre jugement. Vous ne l'avez pas pris pour une bête stupide qu'il fallait pousser à passer, mais vous l'avez respecté comme un être capable d'avoir des émotions, d'analyser une situation, d'être à votre écoute et de faire des choix.

Cela prend du temps et de nombreux événements vécus ensemble positivement pour gagner la confiance et le respect du cheval. C'est à vous de les offrir en premier, tout comme offrir une amitié peut permettre de gagner une amitié.

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