Ce principe, a été formulé par les "horsemen" américain Tom Dorrance et Ray Hunt, sous la forme "make the right thing easy and the wrong thing difficult". Il a depuis été adopté par de nombreux hommes de chevaux des deux côtés de l'Atlantique. C'est en particulier un des plus importants principes utilisés dans ce que l'on nomme aujourd'hui l'équitation "éthologique".
Pour que ce principe ne soit pas limité à la version moderne de la carotte et du bâton, il peut être intéressant de comprendre plus en détail comment l'appliquer.
L'idée est de ne pas forcer le cheval à donner la réponse attendue, pas plus qu'il s'agit de punir des réponses qui seraient "incorrectes". Il s'agit de créer une situation où le cheval peut librement explorer différentes options. Quand la réponse qu'il fournit n'est pas celle que nous souhaitons, l'inconfort lui permet de comprendre que ce n'est pas la bonne solution. On lui laisse donc commettre des "erreurs", et sans punition, il y renoncera de lui-même sans ressentiment, puis recherchera une autre solution. Quand il fournit la réponse attendue, il est récompensé par le confort, et donc il va adopter ce comportement qui lui est bénéfique. Dans ce processus, on s'adresse à son cerveau et on le laisse exercer son jugement : l'objectif est qu'il trouve la solution de lui-même et qu'il fasse le choix d'y adhérer.
Ceci impose de laisser au cheval le temps nécessaire et de créer une atmosphère de calme lui permettant d'apprendre sereinement. Si on tente de "presser" le cheval pour qu'il fournisse la bonne réponse rapidement, il n'apprend pas réellement mais cède à vos directives. Si vous attendez le temps nécessaire, quand il répondra, ce sera réellement son idée. Il faut parfois beaucoup de patience.
Quand on parle d'inconfort, on peut penser qu'il s'agit d'utiliser un inconfort pour contraindre le cheval à faire ce que l'on souhaite. Rien n'est plus inexact : nous devons au contraire aider le cheval à comprendre et la véritable compréhension ne naît pas de la contrainte. Nous devons toujours utiliser la pression la plus légère possible, même si parfois le plus léger possible, c'est d'être assez ferme pour que le message passe.
L'inconfort ne sera jamais plus efficace que si le cheval ait l'impression de s'appliquer de la pression à lui-même. Si nous, nous aidons le cheval et que pour le reste, il croit se mettre en difficulté lui-même quand il fait un mauvais choix, alors nous avons un rôle qui est toujours positif.
Pour qu'un cheval prenne confiance et conserve sa motivation, on ne doit pas créer une situation dans laquelle il aurait trop de difficultés à trouver la bonne solution. Il doit être mis dans un contexte adapté dans le lequel il trouvera la solution facilement. C'est notre responsabilité de rendre les choses compréhensibles pour le cheval et de ne pas le mettre dans une situation qui serait incompréhensible pour lui. C'est ainsi qu'il apprend lentement mais sûrement et qu'il prend confiance en lui, car il réussit à apprendre.
Plus l'apprentissage est une bonne expérience qui fait appel à son initiative en respectant son rythme, plus le cheval pourra être confiant et s'appuyer sur sa curiosité naturelle. Il développera alors sa capacité d'apprentissage.
Plus nous demandons au cheval des choses correspondant à un véritable travail dont il peut percevoir le sens, plus il comprendra facilement ce qu'on attend de lui.
Si nous lui proposons des activités riches et variées et lui laissons la capacité de s'exprimer, il maintiendra son enthousiasme. Si l'apprentissage n'est fondé que sur la répétition excessive de quelques exercices précis, il perdra sa motivation.
Dans le confort que nous pouvons offrir, il y a aussi le fait de rassurer le cheval. Le cheval cherche la sécurité et si nous pouvons le rasséréner vis-à-vis de la situation et de nous-même, c'est aussi une récompense pour lui.
Il y a une différence entre aider le cheval et assister le cheval. Mieux nous saurons nous mettre en retrait et le laisser mettre en œuvre ses propres moyens, plus il sera motivé et confiant.
Si nous avons une idée claire de ce que nous demandons au cheval, de ce qu'il est susceptible de faire, en bien ou en mal, plus nous seront apte à l'aider efficacement et à proposer confort ou inconfort au bon moment.
Si nous sommes à même de comprendre le cheval en tant qu'individu, de savoir ce qu'il ressent, nous pouvons lui proposer ce qui sera le plus adapté pour lui, aussi bien concernant la situation qu'on lui propose, que notre présentation que la manière dont on offre le confort et l'inconfort. Il y a toute une variété de situations et de chevaux et chaque application du principe de confort/inconfort est spécifique.
On rapproche souvent le principe de confort/inconfort du conditionnement opérant décrit dans la théorie de l'apprentissage. Cette théorie scientifique prouvée s'intéresse au comportement exclusivement. Cependant, pour sa bonne application, on ne peut pas se limiter à la surface visible du comportement observable ; il est nécessaire de chercher à ressentir ce qui se passe au sein du cheval pour fonder notre relation sur la compréhension.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire