vendredi 11 novembre 2016

Le sanglage

Quand on prépare son cheval et qu'on le selle, on a envie de commencer sur une bonne note, autant pour le cheval que pour nous-même.

Quel plaisir de seller dans le calme!


Cependant, quand on sert la sangle, de nombreux chevaux sont mal à l'aise. Ils couchent les oreilles, se mettent à mordiller nerveusement leur longe ou la porte du box. Puis ils peuvent même essayer de nous mordre, de nous pousser... Même si ces comportements agressifs se limitent souvent à de la seule intimidation, non seulement ce n'est pas agréable mais il est préférable de prendre le soin d'agir avant que la situation empire et devienne dangereuse.

Il suffit parfois de trop serrer la sangle quelques fois pour qu'un cheval développe une sensibilité à la sangle. Ensuite, même si on serre raisonnablement, le cheval appréhende le sanglage. De bonnes pratiques de sanglage sont donc utiles pour éviter ce problème, ou, s'il est présent, pour aider à le résoudre.

Sangler en trois fois permet d'arriver progressivement au bon niveau de serrage sans inconfort.

Pour le premier serrage, commencez par frotter le passage de sangle votre cheval avec votre main et votre bras pour attraper la sangle puis appliquez la sangle là où votre bras était.  Ceci permet de préparer le cheval au contact de la sangle.

Serrez avec la pression minimale nécessaire pour que la selle ne tourne pas avec le cheval en main, même si celui-ci devait bouger. Normalement le garrot du cheval aide à empêcher la rotation de la selle, donc ce premier serrage peut être léger. Si votre cheval a un faible garrot, utiliser un collier de chasse empêche la selle de tourner sans qu'il soit nécessaire de trop compter sur la sangle.



Ensuite demander au cheval d'avancer de quelques mètres. La selle va se positionner sur le dos du cheval et vous pourrez resserrer légèrement.

Quand vous allez monter, procédez au troisième serrage, puis faites avancer le cheval. Il est préférable que le cheval se déplace avant le montoir pour sentir le niveau de serrage final et nous permettre de s'assurer qu'il est détendu avant le montoir.

Lors des serrages, il est plus confortable pour le cheval de tirer verticalement sur la sangle d'une main en reposant l'autre main et l'avant-bras sur la selle. Serrez sans excès, sans précaution excessive : un geste franc rassurera le cheval.

Il est aussi avisé de s'assurer que la selle convient au cheval et car une selle inadaptée peut inciter à serrer davantage. De même, si vous constatez au passage de sangle des poils blanchis et plus courts, c'est que la sangle ne convient pas. Privilégiez des matières naturelles. Pour les selles western, préférez un latigo en cuir plutôt qu'en synthétique. Pour cheval sensible, une sangle plus large permet de mieux répartir la pression.

Pour un cheval ayant un comportement agressif,  sangler sans attacher et en dehors d'un box permet au cheval de se sentir moins confiné. Cela nous incite aussi à mieux observer ses réactions. Vous pouvez juste le tenir en licol avec la longe glissée dans le coude.

Si le cheval tente de mordre lors du serrage, soyez vigilant et bloquez l'agression avec l'avant-bras au plus tôt. Attention, il ne s'agit pas de punir en tapant, mais d'interposer le bras et de laisser le cheval se taper dessus, ce qui fait une énorme différence. Au même moment, vous ne devez pas relâcher la sangle, car ce serait récompenser l'agression. Maintenez juste la pression de serrage à l'identique. Une fois l'agression désarmée, continuez comme si de rien n'était.

Si le cheval est susceptible de se défendre avec les pattes postérieures, vous pouvez attraper la sangle de la main gauche pour pouvoir observer le cheval. Dans les cas extrêmes, attrapez la sangle avec une autre sangle repliée en boucle. Avec une selle western, vous pouvez utiliser le latigo pour faire la même chose. Ces astuces peuvent être utilisées le temps de rééduquer un cheval dangereux.

Pour sangler, procéder par étapes en observant le cheval et ses réactions pour s'adapter à lui permet d'éviter de créer des comportements désagréables. Si cependant ces comportements surviennent nous ne pouvons pas reprocher au cheval un problème créé par l'homme. Décourager les comportements agressifs tout en aidant le cheval à trouver plus de confort incite le cheval à adopter une bonne attitude.


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samedi 5 novembre 2016

Préserver son envie d'essayer

Quand on essaie d'apprendre quelque chose à un cheval, il va naturellement essayer de nous faire plaisir, à condition qu'on lui permette d'être dans le bon état d'esprit.

La première chose, c'est que le cheval doit être en confiance, et que donc toute action qui réveillerait l'instinct de conservation du cheval doit être évitée. Ceci inclut les punitions et tout excès de pression qui serait incompréhensible pour le cheval. L'apprentissage demande le calme afin que le cavalier et le cheval soient relaxés.

La seconde chose, c'est que l'apprentissage ne doit pas chercher à forcer un résultat. Il est préférable de penser que l'on prépare le cheval à faire ce qu'on attend de lui, en créant une situation dans laquelle on laisse le cheval apprendre par lui-même.



Cette situation doit permettre au cheval d'avoir une certaine liberté pour explorer ce qu'il doit faire. Pour que ça fonctionne, il doit pouvoir essayer différentes choses. Le rôle du cavalier est de décourager et bloquer les mauvaises réponses et de récompenser la bonne. Décourager ne veut pas dire punir ou réprimander. Il s'agit juste de guider le cheval dans sa recherche et de lui faire comprendre qu'il doit continuer à rechercher d'autres possibilités.

Pour motiver le cheval dans cette exploration, il faut avoir une exigence sur la bonne réponse que l'on espère en rapport avec le cheval. Si on est trop exigeant le cheval aura trop de difficulté à réussir et il va se décourager. Votre cheval doit devenir un "gagnant" pour prendre confiance, et pour ceci, il faut récompenser la moindre réponse allant dans le bon sens. C'est progressivement au cours des mois et années de son éducation que vous pourrez monter le niveau d'exigence.

Cela peut être une aide de bien visualiser ce que vous recherchez préalablement à toute demande. Ainsi, quand le cheval fournira cette réponse, vous pourrez récompenser immédiatement sans vous demander si vous devez le faire ou non. Si vous être trop lent à décider, le cheval sera peut-être déjà parti mentalement sur une autre piste, et il ne reviendra pas à la bonne proposition facilement.

Si vous avez un doute sur le fait que la réponse est assez bonne pour mériter la récompense, le bénéfice du doute appartient au cheval.

Laissez le cheval essayer différentes choses prend du temps. Il faut être prêt à laisser le temps nécessaire au cheval, en le guidant, mais en ne le forçant pas par impatience.

Un autre point à prendre en considération est que la situation d'apprentissage doit être conçue pour que la bonne réponse soit  assez évidente, afin que le cheval puisse trouver le plus possible par lui-même.

Les chevaux sont motivés par les récompenses, en particulier quand on leur offre du confort. Ils sont aussi motivés par le seul fait de rechercher ce qu'on attend. En jouant avec leur intérêt naturel, de leur curiosité, ils anticipent le plaisir de la récompense, ce qui est un plaisir en tant que tel.

Si le cheval est motivé par cette recherche, alors il sera motivé pour apprendre.

Alors, ce n'est pas vous qui apprenez au cheval, mais c'est lui qui apprend, avec votre support.

En ne forçant pas le résultat, le cheval reste léger.

Quand votre cheval tâtonne, fait des erreurs, pensez à préserver son envie d'essayer. C'est un bien précieux qui une fois perdu est difficile à restaurer.

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mardi 1 novembre 2016

Aller lentement pour gagner du temps

Quand on regarde des compétitions de haut niveau dans des disciplines où la rapidité est importante, on est étonné par la vitesse d'exécution des chevaux.

C'est cette vitesse que nous voudrions retrouver avec notre propre cheval. Alors, en travaillant avec lui, on essaie de lui demander plus de vélocité dans l'exécution.



En essayant de demander au cheval une vitesse d'exécution qu'il n'est pas encore prêt à fournir, il risque de ne pas positionner ses pieds de manière correcte. Ceci à un impact sur son équilibre et il ne sera pas à l'aise : il aura des difficultés à être sûr de lui. La conséquence est qu'il sera tendu et pourra développer des résistances.

Plutôt que de vouloir imprimer notre vitesse d'exécution au cheval, il est possible d'adopter la vitesse qui correspond au cheval, en considérant ses capacités actuelles, sa forme et son état d'esprit. Pour un jeune cheval, ou pour un cheval plus âgé apprenant quelque chose de nouveau, c'est souvent la lenteur qui lui correspondra le mieux. La lenteur permet de se concentrer sur la qualité du mouvement. En prenant le temps, on peut s'efforcer d'avoir un cheval détendu et on peut l'aider à bien comprendre ce qu'il doit faire.  On peut le laisser explorer et aussi mieux le guider au bon moment. De cette manière le cheval peut se mouvoir avec légèreté en toute confiance.

Une fois qu'une manœuvre est maîtrisée par le cheval dans la lenteur, c'est le moment pour demander brièvement une légère accélération dans l'exécution. Vous lui avez demandé un effort qu'il pourra fournir car il est alors prêt à le faire. Si après cet effort vous offrez quelques secondes de repos, vous l'incitez à répondre positivement à vos demandes, en mettant une promesse de confort dans la demande d'effort que vous avez faite. C'est ce qui permet d'aller progressivement vers une plus grande vélocité, car le cheval sera motivé la rechercher.

Quand la qualité dans le mouvement est là, il est toujours possible d'améliorer la vitesse. Quand la vitesse est là, il est difficile d'améliorer la qualité du mouvement.

Commencer par une exécution lente est donc souvent le moyen le plus rapide pour avoir un cheval rapide.

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