vendredi 9 juin 2017

Le cheval droit

Un être humain est gaucher ou droitier. Il a un côté fort et un côté faible.

On n'y pense pas, mais quand vous commencez à marcher, il y a une chance que vous utilisiez un pied plus souvent qu'un autre. De même quand vous mettez un pantalon. Si vous mettez votre chemise ou votre blouson, vous allez généralement commencer toujours par enfiler le même bras.

Tout comme nous, le cheval n'est pas symétrique.

S'il avance face à lui, il aura l'encolure orientée vers un côté plutôt que l'autre. Suivant l'encolure, c'est l'ensemble du cheval qui se tord en un arc. Par exemple, si l'encolure va vers la gauche, l'arrière-main ira aussi vers la gauche, le cheval étant courbé, creux du côté gauche.

Beaucoup de chevaux sont fléchis à gauche. Peut-être est-ce parce que nous les travaillons d'abord en se positionnant sur leur gauche.

L'encolure pesant vers la gauche, elle surcharge l'épaule droite par compensation, pour s'équilibrer, car le poids se porte à l'avant sur l'antérieur droit.

Les postérieurs sont décalés, le gauche allant plus en avant que le droit. Il s'engage mal sous la masse, ne portant pas le poids du cheval. Le cheval ne se propulse pas en utilisant les deux postérieurs de manière homogène.

Même sur un cercle, le cheval est tordu, et on peut constater que les postérieurs n'empruntent pas les mêmes trajectoires que les antérieurs. A l'avant-main comme à l'arrière-main, les pieds gauches ne fonctionnent pas non plus comme les pieds droits car la répartition du poids est différente de chaque côté.

Sur la ligne droite, on peut percevoir une tension différente entre la rêne gauche et la droite. Quand on tourne, on contacte qu'il y a un côté plus facile que l'autre.

Si le cheval est tordu sur la gauche,  il tournera plus facilement sur la gauche que sur la droite.

En allant à gauche, du fait de la surcharge de l'épaule droite, il aura tendance à grandir le cercle.

En allant à droite, il pourra résister, avoir des difficultés à s'incurver car il doit s'incurver à l'opposé de son incurvation naturelle. Ne s'incurvant pas correctement, la tête regardant vers l'extérieur, il tombe l'épaule vers la droite, dans l'intérieur du cercle.

Un cheval qui est tordu aura du mal à avoir une bonne impulsion. Il aura des difficultés dans toutes les transitions. Le cheval tordu, étant toujours fléchi dans un sens plutôt qu'un autre, développe ses muscles de manière inégale : un côté sera plus fort que l'autre.

S'il est naturel qu'un cheval ne soit pas symétrique à sa naissance, il sera plus facile de redresser un jeune cheval qu'un cheval plus âgé qui a pris de mauvaises habitudes. C'est donc quelque chose que l'on doit prendre en considération le plus tôt possible.

C'est une chose à laquelle il faut faire attention en permanence. Si on n'y prend garde, le cheval prendra des mauvaises habitudes. Si on y fait attention, on pourra voir quand le cheval n'est pas droit et on sera en mesure de l'aider.

Au sol, il faut travailler chaque exercice des deux côtés de manière égale.



Au travail monté, il est préférable de partir droit et de rester droit que de redresser le cheval une fois qu'il a pris son départ.  Pour ceci, on peut retenir le cheval au départ, pour lui demander de se redresser.  Quand il ploie l'encolure d'un côté, on peut utiliser la rêne du côté opposé pour créer une tension. Si alors on attend sans tirer, il va s'appuyer jusqu'au moment où il va céder à sa propre pression et se redresser. S'il n'est pas totalement droit et a même un peu incurvé son encolure de l'autre côté, ce n'est pas grave. Il est plus droit qu'il ne l'était et c'est le principal. C'est alors qu'on peut le laisser partir.
La rectitude et l'équilibre sont liés. En retenant le cheval au départ, on cherche la rectitude tout comme l'équilibre. Pensez qu'en prenant le contact, vous voulez que le cheval puisse s'équilibrer de manière à ce qu'il pourrait aussi bien avancer que reculer. C'est comme de se préparer à demander le reculer, mais sans reculer ; vous cherchez l'équilibre, et même si le cheval recule d'un pas ou deux, ce n'est pas grave. Une fois que vous sentez que vous êtes dans cet équilibre, demandez lui d'avancer.

Par la répétition, il comprendra peu à peu que dès que l'on prend le contact pour partir, il doit être droit et équilibré. Il comprendra aussi qu'il est plus confortable de cette manière et verra l'intérêt de ce qu'on lui demande.

Une fois qu'il se déplace, on pourra l'aider à rester droit par des aides ponctuelles. Le but n'est pas de le forcer à rester droit, mais de l'aider à trouver son confort dans le fait d'être droit. C'est aussi pourquoi il faut parfois laisser le cheval assez libre avec les rênes, sans l'abandonner. Aidez-le quand il est tordu, et dès qu'il se redresse, même sans être parfait, relâchez la pression et voyez s'il se met droit par lui-même. C'est ainsi que le cheval aura envie d'être droit. Le cheval trop contraint n'arrivera pas à se redresser et perdra l'impulsion ; il peut même se contracter ce qui aura pour conséquence qu'il se tordra davantage. Plus il sera calme, plus il pourra comprendre ce qu'on attend de lui. Quand il comprend qu'il doit rester droit, on pourra progressivement au cours de son éducation être plus exigeant, sans jamais le forcer.

Si le cheval part en équilibre et droit et que malgré tout, en avançant, on perd l'équilibre sans arriver à aider le cheval à le conserver ou à le retrouver, alors il est parfois préférable de demander l'arrêt et de repartir droit et équilibré.

Si le cheval est tordu, il ne faut pas essayer de compenser en étant soi-même tordu. On doit soit-même être droit, et si nous ne le sommes pas, cela n'aidera pas le cheval. On ne peut pas exiger du cheval ce qu'on ne peut pas lui offrir nous-même.


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2 commentaires:

  1. Il faut aussi se demander : pourquoi il n'est pas droit ?
    Douleur ? Raideur ? Faut-il voir le dentiste (surdents qui empecheraient l'incurvation) ou l'ostéo etc ...
    Car suite à ces visites et interventions, le cheval pourra devenir plus droit car moins douloureux

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    1. Merci pour cette remarque. Effectivement, avec la douleur, le cheval peut se contracter musculairement, ce qui alors nuit à la rectitude.

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