vendredi 27 janvier 2017

Longer

Le cheval libre, sans cavalier, arrive à trouver dans ses déplacements un équilibre naturel.

Quand on le longe, on crée une restriction qui peut nuire à cet équilibre, et qui va donc perturber ses mouvements et le pousser à prendre des mauvaises positions.

Libre, le cheval s'équilibre naturellement

Par exemple, si un cheval galope en longe et rencontre la tension de la longe, cela va être désagréable pour lui. Il va alors avoir tendance à s'appuyer sur la longe en mettant sa tête vers l'extérieur du cercle. Pour se protéger, il réagit à la pression de la longe en appliquant sa propre pression avec sa tête. Alors, s'il porte sa tête vers l'extérieur du cercle, c'est aussi l'encolure qui va vers l'extérieur et la conséquence est que le cheval se met en contre-incurvation.

Le cheval s'appuie sur la longe, sa position est incorrecte

Ceci à plusieurs conséquences : la première est que la position du cheval est alors incorrecte car nous souhaitons qu'il s'incurve sur le cercle. La seconde est que dans cette position incorrecte, il peut facilement avoir une allure défectueuse, soit avec un galop à faux, soit avec un galop désuni. La troisième est que comme le cheval s'appuie, il va se raidir et se contracter. Tout ceci peut être préjudiciable au physique comme au mental du cheval.

Dans ces conditions, longer devient un exercice nuisible pour le cheval : on lui apprend des positions incorrectes, des allures fausses, et également il apprend à aller contre la pression au lieu d'y céder, ce qui sera préjudiciable pour sa légèreté dans le travail monté.

La solution est simple : pour ne pas gêner le cheval dans son équilibre et ses allures naturelles, il faut s'efforcer de toujours laisser du "mou" dans la longe.

Sans tension dans la longe, le cheval s'incurve correctement

Pour ceci, on peut jouer sur la longueur de la longe, en lui laissant au besoin assez de longueur pour aller sur un cercle assez grand. On peut aussi éviter de soi-même rester trop fixe, et on peut tourner sur un petit cercle si au début, cela permet d'aider le cheval à ne pas tendre la longe.

Pour éviter que la longe se tende, on peut se déplacer

Si le cheval commence à s'appuyer sur la longe, souvent aussi parce qu'il cherche à aller vers l'extérieur du cercle avec sa queue vers nous, alors il suffit de tirer brièvement la longe vers nous pour réorienter sa tête vers l'intérieur du cercle et remettre sa queue plus vers l'extérieur. Cette action n'est pas brutale pour le cheval, mais assez inconfortable pour l'inciter peu à peu à maintenir le mou dans la longe, tout en l'encourageant à être plus attentif à nous.

Tirez brièvement si le cheval s'appuie sur la longe pour le ramener à vous

Quand on longe, notre position par rapport au cheval est importante. Si on est en avant de son épaule, cela le bloque. Si on est en arrière, il est incité à accélérer.  Maîtriser notre position par rapport au cheval permet de réguler son allure.

Longer, ce n'est pas obligatoirement que faire tourner le cheval sans fin. C'est ennuyeux pour lui comme pour nous. On peut donner de la variété à cet exercice : faites-le changer de sens, changer d'allure, marchez pour le faire aller le long de la piste puis remettez-le sur le cercle, faites-le sauter des obstacles, etc... Il est aussi possible de longer en extérieur et de profiter des obstacles naturels. Plus on introduit de variations, plus l'exercice sera intéressant et plus le cheval se mettra à l'écoute.

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samedi 21 janvier 2017

Gagner son attention

Avant toute autre chose, il faut arriver à avoir l'attention du cheval. C'est un préalable avant de formuler une demande auprès de lui. S'il ne fait pas attention à nous, comment pourrait-il être prêt à comprendre ce qu'on attend de lui ? S'il est surpris par notre demande, comment pourrait-il avoir la chance d'y répondre sereinement ?

Avoir l'attention du cheval est également important pour une autre raison: quand le cheval perçoit une menace et que son instinct de survie est actionné, il doit décider s'il doit réagir ou non. Si, à ce moment, il se tourne vers nous, et que nous pouvons par notre calme lui confirmer qu'il n'y a pas de réelle menace, alors nous pouvons éviter une réaction indésirable. Avoir l'attention du cheval est donc aussi important pour notre sécurité ; c'est quelque chose que nous devons obtenir dès les premiers temps de l'éducation du jeune cheval.

L'attention est réciproque
Pour obtenir cette attention, nous devons veiller à ressentir en permanence si nous avons son attention ou non. Si nous n'avons pas son attention en premier lieu ou si nous venons de perdre son attention, notre première préoccupation doit être de gagner ou regagner son attention.

Pour ceci, on peut au sol donner une petite impulsion sur la longe. Si on monte, il peut s'agir d'une légère action de rêne tout comme on peut remuer le bout de son pied dans l'étrier. Ce ne sont pas les moyens qui manquent pour dire au cheval : "Eh Monsieur, je suis là!". Si cependant nous sommes ignorés, il sera possible d'utiliser plus de pression sur le cheval. En particulier avec un jeune cheval, nous devons agir comme le maître d'une classe qui doit obtenir l'attention de ses élèves. Si le cheval est facilement distrait, grâce à notre constance à conquérir son attention, il sera peu à peu de plus en plus concentré.

Nous ne pouvons pas obtenir l'attention inconditionnelle de notre cheval si nous-mêmes nous ne sommes pas en permanence à lui offrir notre propre attention. Si, étant à cheval, nous discutons, ou pensons à nos soucis quotidiens ou utilisons notre téléphone mobile, alors le cheval ne maintiendra pas son attention : il sera lui aussi distrait par une chose ou une autre sans même que l'on s'en rende compte.

L'attention doit être réciproque. L'attention est ce qui permet la communication ; il faut être deux pour communiquer et les deux se doivent une attention mutuelle pour y parvenir.

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dimanche 15 janvier 2017

Mais il se moque de moi!

Quand un cheval ne fait pas que ce que l'on demande alors qu'on pense qu'il a compris nos attentes, on cherche les raisons de ce refus. Parfois, on peut penser que le cheval se moque de nous.

Par exemple, alors que l'on souhaite sauter un obstacle et que le cheval se laisse diriger vers l'obstacle mais qu'au dernier moment il se dérobe, on pense qu'il "le fait exprès". Une interprétation que l'on est susceptible de donner est que le cheval a fait semblant de bien vouloir sauter en ayant l'intention de profiter du dernier moment pour passer à côté.

Ceci voudrait dire que le cheval a forgé un plan, ceci dans le but de ruser, le tout à nos dépens.

Ceci, c'est notre interprétation du comportement du cheval. Cette interprétation, c'est celle que nous avons en tant qu'être humain cherchant un donner un sens à ce que nous observons.

Mais cette interprétation correspond-elle à la réalité?

A quoi pense-t-il ? Comment pense-t-il?

Le cerveau du cheval est différent du nôtre. Une différence importante est que le cerveau du cheval ne possède pas comme l'homme d'un lobe frontal important et en particulier son cortex préfrontal est très peu développé. Le cortex préfrontal est la zone du cerveau qui, particulièrement développée chez l'homme, nous permet de faire des plans, de prévoir et de raisonner. Autrement dit, le cheval est incapable d'élaborer une ruse visant à se moquer de nous :  il vit dans l'instant et il ne peut échafauder un plan pour se payer notre tête. Une qualité du cheval est qu'il est totalement sincère, car justement il est incapable de duplicité.

Ce n'est pas que le cheval est stupide : il est intelligent et sensible, mais son intelligence est différente de la nôtre.

Quand nous interprétons les comportements du cheval, nous avons tendance à l'oublier, et parfois, nous pensons que ses motivations et son raisonnement sont similaires à ceux d'un être humain.

Un cheval est un cheval. Il ne ment pas, il ne ruse pas. Il prend des décisions vis-à-vis de la situation présente, sans penser au futur, sur la base de son instinct et de ses expériences passées. Il recherche avant tout la sécurité et le confort, comme son instinct de survie le lui dicte, mais il sera aussi motivé par la nourriture, les interactions sociales, l'envie de jouer et la reproduction.

Un cheval se dérobe face à un obstacle? peut-être a-t-il eu peur d'un aspect inhabituel dans l'obstacle, ou peut-être est-ce une douleur, ou peut-être qu'on a mis trop de pression pour qu'il saute... Les explications possibles sont multiples, mais une seule est impossible : que le cheval se moque de nous.


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