samedi 31 octobre 2015

Prendre un nouveau départ

Si le cheval fait quelque chose que vous ne souhaitez pas, quelle qu'en soit la raison, vous pouvez vouloir lutter contre le mouvement qu'il a engagé pour forcer le résultat que vous espériez.

Le cheval ne pourra qu'être agacé ou confus de cette correction trop tardive, qui de toute façon n'apportera pas de résultat satisfaisant.

Cela peut même escalader en conflit. Par nature, le cheval ne recherche pas le conflit, mais si on lutte contre ses mouvements, il luttera en retour.

Il est préférable de ne rien faire et de prendre un nouveau départ. Il suffit de recommencer et de réagir cette fois au bon moment,
Avant de démarrer la réaction indésirable, le cheval va se préparer à réaliser ce mouvement. C'est à ce moment qu'il faut réagir en rendant difficile ce mouvement, tout en offrant une alternative confortable, qui correspond à ce que vous attendez.

Sur ce point, il est important d'avoir une idée claire de ce que vous attendez du cheval avant de lui demander.

Il faut être attentif, pour pouvoir devancer le cheval. Si vous n'y arrivez pas, vous pouvez recommencer autant de fois que nécessaire. Mais quand vous allez pouvoir percevoir quand le cheval prépare son action, vous pourrez la bloquer avant même qu'elle ne s'engage, ce qui le poussera à chercher une autre option. C'est à ce moment, que vous pouvez lui proposer l'action que vous souhaitez qu'il réalise.

Il y a une différence importante entre bloquer l'action indésirable avant même qu'elle ne démarre, et lutter tardivement contre une action qui a déjà démarré.

Par ce moyen, le cheval ne pourra manquer de voir à quel point vous êtes attentif, ce qui le dissuadera de tenter de recommencer.

Si le comportement indésirable est une mauvaise habitude installée depuis longtemps, il faudra du temps et de la constance pour la corriger durablement.


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samedi 17 octobre 2015

Notre idée devient celle du cheval

Tom Dorrance aimait à dire qu'on devait laisser notre idée devenir celle du cheval.

Parfois, ce conseil semble étrange à certains. A quoi correspond ce "transfert" d'idée de l'homme au cheval? Est-ce de la télépathie? Faut-il lui chuchoter l'idée à l'oreille? Comment arriver à ce tour de force?

Pourtant, rien de mystique dans ceci ; rien de «fumeux» non plus. Au contraire, c'est un conseil bien pratique pour nous guider dans nos relations avec les chevaux.

Tout d'abord, pourquoi parler du besoin d'avoir notre idée qui devient celle du cheval? Ne devons-nous pas imposer notre volonté au cheval qui lui doit obéir ?

Vous pouvez forcer votre cheval à vous obéir. Ou peut-être pas. Mais si vous y arrivez, est-ce que pour autant il sera réellement motivé pour répondre à votre demande?

Si je vous ordonne de faire quelque chose ou si vous décidez de le faire de vous-même, avez-vous la même motivation dans les deux cas? Si je vous force à obéir, qu'allez-vous penser?



Si au contraire, j'arrive à vous présenter les choses d'une manière telle que ce que je souhaite apparaît comme étant la meilleure chose à faire pour vous, vous allez finir par décider de vous-même de faire cette chose. C'est votre décision, vous l'appliquez sans réserve, et vous êtes content de le faire.

Plutôt que d'arriver vers le cheval avec l'idée de lui demander d'obéir à vos demandes, pourquoi ne pas chercher quelle présentation va le guider dans le sens souhaité et lui laisser le temps de décider par lui-même? Peut-être qu'il ne choisira pas la solution désirée, mais vous pouvez alors décourager sa réponse, puis changer votre présentation et simplement lui offrir plus de temps. Il finira par avoir la bonne idée. Votre idée est devenue celle du cheval. Il n'y a plus qu'à le laisser faire.

C'est le principe du «rendez la bonne chose facile et la mauvaise chose difficile». La bonne chose, c'est votre idée et la mauvaise, tout ce qui ne correspond pas à votre idée. Pour le cheval, il ne sait pas a priori ce qui est «bon» ou «mauvais», puisque cela dépend de votre demande et c'est justement votre demande qu'il doit comprendre.

Le cheval est motivé par le confort. S'il a plusieurs options, il choisira de lui-même celle qui lui apportera ce confort et évitera les autres, moins favorables pour lui.

Dès que le cheval décide de faire ce que vous souhaitez, offrez-lui immédiatement du confort. En particulier, cessez alors de demandez et faites en le minimum, afin qu'il puisse trouver le maximum de confort et de liberté dans l'exécution.

Tant que le cheval explore et ne trouve pas encore la bonne solution, vous devez décourager les réponses non souhaitées et ensuite le motiver pour qu'il continue sa recherche. L'inconfort peut être alors utilisé pour le guider, mais il faut le doser. Plus le cheval est incertain quant à ce qu'il doit faire, plus son instinct de survie s'activera si vous mettez trop de pression.

Le confort doit être à la hauteur de l'inconfort. Le confort n'est efficace que grâce à l'inconfort et l'inconfort n'est efficace que grâce au confort.

Tant que le cheval recherche ce qu'il doit faire, offrez-lui du temps comme si vous aviez toute la journée devant vous et vous serez surpris de la vitesse à laquelle il trouvera la bonne solution.

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jeudi 24 septembre 2015

Où sont les pieds?

Si vous apprenez une nouvelle danse, vous devez apprendre les pas. C'est-à-dire que vous devez savoir où poser quel pied à quel endroit, à quel moment et de quelle manière. Pour ceci, vous allez commencer lentement à faire les pas et pour déplacer vos pieds, vous devez savoir où ils sont et où les mettre. D'habitude, si vous marchez, vous ne pensez pas à l'endroit où sont vos pieds, c'est inconscient, car vous marchez tous les jours.

Pourtant, savoir où sont vos pieds, c'est indispensable, car c'est quand le pied se lève du sol que vous pouvez le diriger pour le placer à sa prochaine position. Lorsque le pied touche le sol, il a atteint sa destination, et si celle-ci est mauvaise, il est trop tard.

A force de répéter les pas de la danse, vous allez vous les approprier et peu à peu le mouvement deviendra naturel et vous n'aurez plus besoin d'être aussi conscient de la position de vos pieds.

Lorsque vous êtes sur un cheval, les pieds du cheval doivent devenir vos pieds. Pourquoi ne pas vouloir contrôler les pieds du cheval comme vous contrôlez vos propres pieds? N'est-ce pas le plus naturel pour que votre cheval apprenne ou exécute une manœuvre correctement, sans heurt et dans la bonne cadence?

Tout comme pour vos pieds, pour contrôler les pieds du cheval, vous devez savoir où ils sont.

C'est facile à dire, mais c'est réellement difficile d'arriver à savoir ceci avec exactitude. Cela demande du travail.



Au début, commencez au pas, lentement, en se mettant par exemple sur un grand cercle. Essayez de savoir quand l'antérieur gauche se pose sur le sol, et à chaque fois, annoncez "un" à voix haute. Quand vous pensez être à peu prêt juste, demandez à un ami de vérifier que vous avez raison, et si nécessaire de vous dire si vous dites "un" un peu trop tôt ou un peu trop tard. Vous pouvez ensuite annoncer "deux" quand l'antérieur droit touche le sol, puis annoncer tantôt "un" et tantôt "deux" selon l'antérieur que vous voulez annoncer.

Quand vous êtes au point, annoncez maintenant non plus quand le pied touche le sol, mais quand il quitte le sol. C'est plus difficile et l'aide de votre ami s'avérera utile.

Ensuite, refaites ces deux exercices dans le même ordre, mais avec les postérieurs à la place des antérieurs. C'est encore plus difficile, car si vous pouvez toujours jeter un coup d’œil pour regarder les antérieurs, avec les postérieurs vous devez vraiment "sentir". Maintenant votre ami sera réellement indispensable pour vérifier que vous avez raison.

Inutile d'essayer d'arriver à atteindre la perfection en quelques minutes. C'est quelque chose qu'il faut faire et refaire, sur plusieurs jours, plusieurs semaines, jusqu'à ce que ça devienne facile et que sans y penser, vous savez où sont les pieds du cheval.

A partir de là, tout recommence, car vous pourrez essayer au trot, puis au galop.

Mais même seulement au pas, vous pouvez déjà commencer à utiliser votre nouvelle aptitude, ce qui sera une bonne motivation pour la développer. Car maintenant que vous savez où sont les pieds, vous pouvez les diriger.

Comme pour nous-mêmes, c'est quand le pied se lève du sol qu'on peut mieux le diriger. Quand il retombe c'est déjà trop tard et tout replacement sera difficile et nuira à l'équilibre du cheval ou l'agacera. Quand il est au sol, vous ne pouvez plus le bouger, ou pas avant qu'il se lève à nouveau. Maintenant que vous savez quand le pied se lève, vous savez quand vous devez agir pour le diriger.

Avancez les rênes lâches et au pas. Puis, pour aller à droite, quand le cheval lève l'antérieur droit, soulevez la rêne droite et entraînez le pied vers la droite. Il s'agit d'une suggestion réalisée avec douceur, sans tirer, sans mettre de pression. Relâchez la rêne dès que le pied retombe, puis recommencez à chaque fois que le pied droit se lève. Rapidement le cheval va associer la rêne au pied. Vous allez être surpris de voir comment si peu d'action sur la rêne peut avoir autant d'effet. C'est un exercice basique que vous pouvez tout de suite mettre à profit pour améliorer les tournants, voltes, serpentines et cercles serrés.

Même si au début, vous n'agissez pas exactement au bon moment, le cheval commencera à réagir positivement et comme vous essayez d'être avec lui, il essaiera aussi d'être avec vous. Il fait parfois un peu de temps pour que ces choses se mettent en place.

Il y a un autre intérêt à connaître l'emplacement des pieds. Si vous pouvez contrôler où va un pied quand il se lève, il faut aussi penser que quand il est posé, c'est à ce moment qu'il va propulser le cheval jusqu'à quitter le sol.
Si au pas, l'antérieur se lève, le postérieur opposé est posé et propulse le cheval.
Si exactement à ce moment vous agissez du coté opposé avec votre jambe, le mouvement du postérieur va être encouragé, permettant d'allonger la foulée. Si le cheval tente de passer au trot, maintenez-le dans le pas, mais sinon pratiquez en donnant les rênes. Vous verrez comment le cheval peut accélérer ainsi. 

Les possibilités à explorer sont nombreuses dès qu'on sait où sont les pieds du cheval.

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