On parle alors d'habituation ou de désensibilisation.
Dans certains cas, la désensibilisation va nous servir. Par exemple, le jeune cheval au débourrage risque de percevoir la selle comme un inconfort. On peut le préparer à recevoir la selle, mais il y aura toujours le moment où on devra sangler la selle pour la première fois. À ce moment, le cheval n'aura pas d'autre option que d'accepter la selle. Selon le cheval et la préparation, cette acceptation peut survenir avec plus ou moins de réactions de la part du cheval. Certains essaieront de fuir, de se débarrasser de la selle, mais la selle restant accrochée sur le dos, le cheval finira par l'accepter.
Pour ceci, le cheval diminue sa sensibilité. Comme dans cet exemple, c'est parfois nécessaire, mais il y a des conséquences.
Avez-vous envie de perdre votre sensibilité ? Pour ma part, je pense que ma sensibilité est une richesse et je crois que chaque être vivant doit pouvoir être sensible.
Un cheval sensible saura s'exprimer avec brio |
Les chevaux sont des animaux naturellement très sensibles. Doit-on accepter cette sensibilité ou doit-on la réduire ? On parle beaucoup dans le monde du cheval de la désensibilisation et on voudrait pouvoir désensibiliser le cheval à tout ce qui peut le faire réagir.
Désensibiliser un cheval à quelque chose est facile. On trouve aisément des cours et des vidéos expliquant comment désensibiliser.
Si on abuse de la désensibilisation, alors le cheval perdra globalement sa sensibilité. Il ne réagira plus à rien et au lieu d'avoir un cheval alerte et réactif, nous devrons utiliser des pressions importantes pour obtenir une réaction.
Notre objectif premier ne devrait pas de désensibiliser le cheval mais de le rendre capable d'analyser une situation, de prendre sur lui, et de lui apprendre à se tourner vers nous.
Notre rôle est de rendre le cheval plus fort, plus expérimenté, plus confiant : nous pouvons préparer pour lui des expériences qui lui permettent d'apprendre à mieux connaître le monde qui l'entoure. C'est un processus d'apprentissage du cheval et on doit le soutenir dans son effort, pas le forcer à se résigner.
Il est normal que le cheval soit sensible. Comme le cheval est sensible et que son instinct de survie est fort, il est normal qu'il puisse avoir peur. Nous devons accepter ce qui fait sa nature, et le guider pour qu'il apprenne à appréhender ce qui peut l'inquiéter, avec notre support.
Pour ceci, on peut penser à ces quelques pistes de réflexion dans notre travail:
Quand quelque chose fait peur au cheval au point de poser un problème, alors il faut adresser le problème. Pour ceci, on doit habituer le cheval à cette chose, mais sans excès, et sans chercher absolument à ce que le cheval devienne totalement indifférent.
Quand le cheval a peur, on peut laisser le maximum d'initiative au cheval et lui imposer le minimum de choses. Plus on lui laisse le choix entre fuir et explorer, plus il surmontera ses peurs par lui-même. Quand le cheval fuit, ce n'est pas grave, car on peut toujours le conduire à revenir affronter sa peur. Quand le cheval décide d'aller de l'avant, d'explorer, alors c'est le moment où nous pouvons lui donner le maximum de confort et de liberté. En effet, ce que nous souhaitons récompenser, ce n'est pas le moment où le cheval n'a plus peur, c'est le moment où le cheval accepte de prendre sur lui pour contrôler sa peur.
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Bonsoir,
RépondreSupprimer...et encore un article bien écrit et écrit avec toute la sensibilité d'un vrai homme de cheval ! Ne changez rien, c'est parfait !
MERCI !
Marie-Laure (Belgique)
Bonsoir Marie-Laure. Merci pour votre message, qui est un véritable encouragement. Sincèrement, Cyril.
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