lundi 19 mars 2018

Concentré et relaxé

Confronté à une situation d'inconfort, le cheval cherchera comment regagner le confort. Il pourra essayer plusieurs choses, jusqu'au moment où une action lui permettra de gagner le confort. Si nous offrons le confort au bon moment, c'est -à-dire quand le cheval prend la décision que nous souhaitons, alors le cheval va apprendre à faire ce que nous attendons. Pour que cet apprentissage fonctionne, le cheval doit gagner le confort immédiatement pour associer le confort à sa décision.

C'est une grande motivation pour le cheval que d'être récompensé aussitôt qu'il prend la bonne décision, tout comme il peut comprendre que la mauvaise décision apporte de l'inconfort. L'important est qu'il ait une rétroaction instantanée et claire : chaque réussite ou chaque difficulté se traduit aussitôt par un résultat lui permettant d'ajuster son comportement. Quand c'est le cas, il aura le sentiment qu'il peut, grâce à ses décisions, réussir à gagner le confort.


Quand la situation est compréhensible pour le cheval et qu'il a assez de liberté d'action pour parvenir à trouver son chemin vers le confort, alors il sera motivé et concentré pour y parvenir. La motivation sera présente si l'exercice n'est à la fois pas trop facile pour le cheval, mais pas trop difficile non plus, ce qui serait décourageant. Ces conditions réunies, il pourra trouver dans l'activité une satisfaction allant au-delà de la simple obtention du confort. Le cheval peut alors être totalement absorbé par ce qu'il fait, calme, sans anxiété.

C'est cet état mental fait à la fois de concentration et de relaxation qu'il est désirable d'amener chez le cheval.

C'est un état dans lequel le cheval est activement engagé. Il ne peut émerger de la soumission ou du conflit


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samedi 10 mars 2018

Le reculer

Je ne vois pas de raison pour différer l'apprentissage du reculer chez un jeune cheval. Dès le plus jeune âge, il peut faire la différence entre avancer et reculer, et le fait de reculer n'enlève rien à son envie d'aller de l'avant.

Au début, il est possible que le cheval ne comprenne pas la demande du reculer et veuille avancer, et il suffit alors de bloquer le mouvement en avant en laissant le cheval exercer la pression sur nos mains. À ce moment, il ne faut surtout pas renforcer ses aides pour forcer le déplacement des pieds vers l'arrière. Il suffit de laisser le cheval exercer la pression sans rien faire d'autre qu'attendre.

Si on ne fait rien, et que l'on donne au cheval l'impression qu'il lutte contre sa propre pression, alors il finira par céder sans conflit.  Ce n'est qu'une question de temps pour qu'il décide de chercher comment retrouver le confort, ce qui ne peut se faire qu'en offrant un pas de reculer.

C'est au moment où le cheval prend la décision  de reculer, et que l'on sent qu'il prépare son corps au mouvement que vous pouvez relâcher la pression avant même que le mouvement ne se produise. Ainsi, le cheval sera le plus libre possible pour effectuer le mouvement. Au début, le cheval sera peu assuré dans le déplacement de ses pieds car il n'est pas encore sûr de ce qu'il doit faire. Il faut essayer de le guider en restant compréhensif. Si finalement, il ne recule pas et décide de repartir en avant, il suffit de reprendre au début.



L'important est que le cheval décide de déplacer ses pieds sans qu'on l'ait forcé à le faire et qu'on ne réponde pas à la résistance par l'impatience. Le cheval doit reculer sans que nos mains ne reculent.

Au début, reculer d'un seul pas est un bon résultat. On peut ensuite demander au cheval de reculer d'un autre pas. Ensuite, il suffit d'enchaîner. Ce n'est que très progressivement qu'un cheval apprendra à reculer sur une distance, car ce n'est pas une chose qui lui est naturelle.

Quand le cheval recule, il faut encore qu'il recule droit. Le reculer est une allure à deux temps comme le trot, et le postérieur qui recule le fait avec l'antérieur opposé. Si le postérieur tire vers l'arrière et que l'antérieur suit, alors c'est le postérieur qui entraîne le corps du cheval vers l'arrière, et si le cheval est détendu, il reculera droit. Si au contraire l'antérieur repousse le cheval vers l'arrière et que le postérieur est en retard, le corps du cheval se contractera et il ne reculera pas droit.

Ceci peut aider d'alléger le poids que l'on met vers l'arrière et de libérer au maximum les postérieurs en prenant un léger appui sur les étriers. Ceci va aider le cheval  à mieux utiliser ses postérieurs dans le reculer.

En exercice préalable au reculer, on peut mettre le cheval en flexion d'un côté, puis demander au cheval de chasser les hanches vers le côté opposé, en s'assurant qu'il n'avance pas. En faisant l'exercice d'un côté, puis de l'autre, en alternant, on mobile les postérieurs. En demandant juste ensuite le reculer, le cheval va reculer en utilisant ses postérieurs. Le reculer, n'est qu'un mouvement où le postérieur d'un côté recule, puis le postérieur du côté opposé recule, en alternant.

En reculant, si on a bien conscience de la position des pieds du cheval, on peut aider le cheval à utiliser le bon postérieur  au bon moment en utilisant la jambe pour encourager le pied à bouger. De la même manière, s'il faut supporter le déplacement d'un antérieur, la main peut utiliser la rêne correspondante vers le haut pour aider le pied à se lever. L'assiette est aussi importante pour accompagner le mouvement des postérieurs.

Au début, il faut encourager le cheval dans le mouvement sans le forcer, en se concentrant sur les postérieurs pour obtenir rectitude et décontraction. La vitesse dans le reculer ne pourrait être travaillée que dans un second temps.

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dimanche 18 février 2018

Peur et confiance

Quand le cheval a peur, nous devons reconnaître qu'il a peur, mais aussi comprendre pourquoi il a peur. Parfois, la cause de sa peur peut nous échapper. Parfois, c'est parce que nos sens et notre sens de l'observation ne sont pas assez en éveil. Parfois, nous n'arrivons pas à comprendre la cause de la peur car il s'agit de quelque chose qui nous semble anodin et nous n'arrivons pas à réaliser qu'il peut être une telle cause de terreur pour notre cheval.

Quelle que soit la situation, si un cheval a peur, il ne simule jamais, il a réellement peur et il y a une cause à sa peur.

Si nous sommes capables de reconnaître la cause de la peur, et que le cheval réalise que nous percevons bien cette cause, alors nous serons en situation de pouvoir le rassurer. C'est pourquoi il est intéressant de savoir identifier la cause de la peur mais aussi de l'observer ostensiblement, afin que le cheval comprenne que nous percevons bien ce qu'il perçoit.



Si alors, nous conservons pleinement notre calme et laissons le cheval le temps d'analyser la situation, notre état d'esprit va rasséréner le cheval. En effet, si nous percevons la cause de la peur mais que nous n'avons pas peur, le cheval sera rassuré. Il peut vouloir se détourner ou s'échapper. Laissons le faire, mais remettons le face à la cause de la peur autant de fois que nécessaire en conservant notre calme absolu. Le cheval finira pat comprendre qu'il n'y a pas de raison d'avoir peur et c'est notre calme et notre soutien qui va l'aider. Il ne s'agit pas de forcer à agir malgré sa peur, mais de l'aider à comprendre la situation. Ceci ne demande que du temps et notre soutien, fait de calme et de patience.

Si au contraire nous avons peur car le cheval a peur, alors le cheval ne comprend pas que notre peur vient plus des réactions qu'il pourrait avoir que de ce qui lui fait peur. Il ne ressent que la peur, et cette peur vient juste confirmer sa propre peur. S'il a peur et que vous avez peur, alors il ne peut que penser que la menace qu'il a perçue est bien réelle.

Si vous ignorez ou évitez la cause de la peur, alors vous confirmez aussi auprès du cheval que sa peur est fondée car vous-même, vous fuyez. Dès que quelque chose fait peur à votre cheval, plutôt que de penser que c'est un problème qu'il vaut mieux éviter, pensez au contraire qu'il s'agit d'une opportunité pour que votre cheval devienne plus confiant. Prenez le temps d'aider votre cheval à affronter sa peur jusqu'à ce que  cette peur disparaisse.

Si nous forçons le cheval à affronter la peur, que ce soit par les jambes, la cravache, les éperons ou toute autre manière visant à contraindre le cheval à agir selon notre volonté malgré sa peur, alors nous n'aidons pas le cheval à gérer sa peur. Au contraire, au lieu d'être avec lui, nous sommes contre lui et nous essayons juste de constituer une menace pire que celle qu'il perçoit déjà. Avons-nous envie que le cheval affronte une peur juste parce que nous sommes la cause d'une peur plus grande encore?

Le cheval est une proie. La peur fait partie de sa vie et est une composante importante de son instinct de survie. C'est grâce aux expériences qu'il vit qu'il peut apprendre ce qui est réellement une menace et ce qui ne l'est pas. Si nous sommes en mesure de multiplier ces expériences tout en aidant le cheval à les gérer positivement, plus le cheval deviendra confiant. Il prendra confiance dans son environnement, mais aussi en nous si nous savons le soutenir. Enfin, il prendra confiance en lui.

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