mercredi 12 juin 2019

Domination et liberté

Certains pensent qu'il est nécessaire de dominer le cheval, mais je crois que la relation entre l'homme et le cheval ne doit pas être gouvernée par la domination.

Oui, le cheval doit faire ce que l'on souhaite. Oui, il doit répondre à nos demandes. Mais je ne souhaite pas obtenir sa soumission pour autant.

Je souhaite que le cheval réponde à mes demandes parce qu'il pense que s'il fait ce que je demande, cela lui apportera le confort et la sécurité qu'il souhaite.

La domination, si cela signifie qu'il faut utiliser la force, être agressif ou utiliser la punition, alors le cheval ne va pas agir de bonne volonté et donner le meilleur de lui-même.

Par contre, si on sait montrer au cheval qu'on est la personne à suivre, celui qui agit dans l'intérêt non pas seulement de lui-même mais aussi dans l'intérêt du cheval, celui qui sait guider clairement pour trouver le confort et la sécurité, alors le cheval répondra positivement à nos demandes. Il ne s'agira pas pour lui de se soumettre à une autorité, mais de suivre un référent.

Si on croit qu'il est nécessaire de dominer, alors quand le cheval ne fait pas ce qu'on demande, on interprète son comportement comme une remise en cause de notre autorité. Alors, il semble nécessaire d'agir immédiatement pour «gagner» et que si l'on ne le fait pas, alors on va «perdre». Pour le cheval, il n'y a pas de gagnant ou de perdant. Il n'y a pas de nécessité que l'homme gagne et que le cheval perde. C'est nous qui voyons les choses ainsi, et si nous pensons qu'il doit y avoir gagnant et un perdant, alors nous créons un conflit.

Il est tellement plus simple, si le cheval ne répond pas comme on le souhaite, de s'adapter au cheval, de comprendre ce qu'il ressent et de partir de là pour qu'il comprenne ce qu'on attend de lui, ou pour formuler notre demande d'une manière qui lui permette d'y adhérer.

Souvent, le cheval avait juste besoin d'un peu de temps pour mieux comprendre ou s'approprier l'idée qu'on lui propose. C'est important pour les chevaux de comprendre qu'on est capable de leur donner du temps plutôt que de les forcer à faire. Ceci leur permet d'entrer dans un état mental propice à réfléchir pour mieux apprendre et comprendre.

Quand on rentre dans un conflit avec le cheval, souvent notre fierté et notre ego entrent en jeu. On pense qu'on est personnellement remis en question et qu'il résiste à notre volonté, alors qu'il n'en est rien. Il est alors important de comprendre ce qui se passe pour prendre du recul et arriver à mettre notre ego de côté.

On pense qu'il est pour nous nécessaire de travailler à améliorer son cheval, mais c'est avant tout sur soi-même qu'il faut travailler, sur notre écoute, notre patience, notre clarté dans la communication, notre ego....

Il ne s'agit pas d'être faible et de laisser le cheval prendre le dessus. Il ne doit y avoir ni domination ni soumission que ce soit pour l'homme comme pour le cheval dans cette relation. Encore une fois, il ne s'agit pas de perdre ou de gagner.



En somme, il s'agit d'expliquer et de convaincre. Il s'agit de guider et d'aider. Ceci va demander du temps et des efforts. Alors que si on fait reposer la relation sur la domination, le résultat peut parfois être plus rapidement obtenu. La question est de voir quelle est la qualité d'un résultat obtenu ainsi. Est-ce un résultat solide dans le temps? Est-ce que le cheval se donne pleinement dans la réponse? Est-ce que le succès obtenu dans l'instant permettra d'obtenir des succès plus importants dans le futur? Quand vous obtenez ce que vous voulez dans l'instant, la question est savoir ce que le cheval en retire pour le futur.

Expliquer et convaincre demande du temps, car le cheval doit par l'expérience comprendre que nous suivre est à son avantage. Il faut le démontrer de nombreuses fois par l'exemple. Chaque jour, nous devons être constants dans notre approche, être toujours un leader et un éducateur, mais jamais un dictateur.

Cette approche est aussi difficile, car en laissant plus de liberté au cheval, alors le cheval va exercer cette liberté. Il va donc parfois faire des choses que nous ne souhaitons pas. C'est à nous, en offrant une liberté, d'offrir aussi un cadre, et de laisser au cheval le temps de comprendre comment profiter de la liberté. La liberté n'est pas sans limite. La liberté est nécessaire pour que le cheval puisse exprimer qui il est, mais on doit aussi lui apprendre à respecter les règles auxquelles il doit se conformer dans son cadre de vie. Cela demande du temps pour que le cheval soit à la fois libre et discipliné, et qu'il accepte librement de répondre à nos demandes.

De nombreuses personnes vont penser sincèrement qu'elles ne fondent pas leur relation avec le cheval sur la domination, mais est-ce vrai? Chacun doit s’interroger sur le degré de liberté qu'il offre au cheval, que ce soit dans le travail monté ou dans le travail au sol ou dans n'importe quelle situation. Moins le cheval a de latitude, moins vous le laisser faire par lui-même, et plus vous utilisez la domination. Ce n'est pas tout l'un ou tout l'autre. L'objectif c'est d'amener le cheval à ce qu'il soit avec nous corps et âme, de son plein gré. C'est un idéal que l'on peut poursuivre toute sa vie, inatteignable mais qui nous guide dans la bonne direction.


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