vendredi 30 décembre 2016

Récompenser l'intention avant l'acte

Quand on demande quelque chose à notre cheval, on souhaite le récompenser dès qu'il fait ce que l'on souhaite. C'est ainsi qu'il apprend à répondre à nos demandes.

La récompense peut être directe, comme d'offrir une friandise ou de caresser le cheval. Il se peut aussi que la demande s'accompagne d'une pression ou d'un inconfort, et alors la récompense sera de cesser la pression et donc d'offrir du confort.  Le confort est une forte motivation pour le cheval et ce mode d'apprentissage est efficace et souvent employé.

Quelle que soit la forme de la récompense, on recommande de l'offrir dès que le cheval fournit la réponse attendue. L'objectif est que le cheval puisse associer son acte et la récompense correspondante.

Cependant, nous devons considérer qu'avant d'agir, le cheval décide d'agir. Alors que devons-nous récompenser en réalité? Le fait qu'il a fourni la réponse demandée ou le fait qu'il a décidé de le faire?

Si la récompense doit survenir le plus rapidement possible pour un meilleur apprentissage, alors récompensons sa bonne décision, sans attendre qu'il s'exécute.

Si nous demandons en utilisant une forme de pression, le fait de cesser la pression récompense le cheval dès qu'il prend la bonne décision, mais également cela lui permet de fournir la réponse sans être gêné par une demande qui est devenue inutile.

Autrement dit, quand le cheval a compris notre demande, qu'il a décidé d'y répondre de la manière attendue, alors le mieux est de se tenir à l'écart. Il pourra alors s'exprimer librement et sans contrainte, et il pourra y mettre plus de cœur. Il sera aussi plus réceptif pour recevoir la prochaine demande.

Pour ceci, devons-nous lire dans les pensées du cheval? Aucune magie dans tout cela, car avant de bouger ses pieds, le corps du cheval se prépare au mouvement. Ceci intervient dès que le cheval prend sa décision. Il suffit d'être attentif à ce changement dans son corps.

Récompensez le recul avant que le cheval ne recule

Si par exemple, vous demandez à un cheval de reculer, vous utilisez la pression de la rêne pour demander ce recul, et vous attendez. Dès que le cheval décide de reculer, il va commencer par reporter légèrement son poids vers l'arrière. Ensuite, il va bouger un antérieur et le postérieur opposé. Il suffit de relâcher la pression dans la rêne au moment où le report de poids est perceptible et ensuite vous le laissez bouger ses pieds.

Plus nous saurons récompenser la bonne décision du cheval avant même qu'il ne bouge ses pieds, et plus il sera motivé pour répondre à nos demandes.



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jeudi 22 décembre 2016

Confort et inconfort

Concernant l'éducation d'un cheval, on parle parfois du principe de confort/inconfort. Quand le cheval fait ce que l'on souhaite, on lui offre du confort et si au contraire il fait quelque chose que l'on ne souhaite pas, on lui cause de l'inconfort. Le cheval étant fortement motivé par le confort, il doit finir par adopter le comportement souhaité.

Ce principe, a été formulé par les "horsemen" américain Tom Dorrance et Ray Hunt, sous la forme "make the right thing easy and the wrong thing difficult". Il a depuis été adopté par de nombreux hommes de chevaux des deux côtés de l'Atlantique. C'est en particulier un des plus importants principes utilisés dans ce que l'on nomme aujourd'hui l'équitation "éthologique".



Pour que ce principe ne soit pas limité à la version moderne de la carotte et du bâton, il peut être intéressant de comprendre plus en détail comment l'appliquer.

L'idée est de ne pas forcer le cheval à donner la réponse attendue, pas plus qu'il s'agit de punir des réponses qui seraient "incorrectes". Il s'agit de créer une situation où le cheval peut librement explorer différentes options. Quand la réponse qu'il fournit n'est pas celle que nous souhaitons, l'inconfort lui permet de comprendre que ce n'est pas la bonne solution. On lui laisse donc commettre des "erreurs", et sans punition, il y renoncera de lui-même sans ressentiment, puis recherchera une autre solution. Quand il fournit la réponse attendue, il est récompensé par le confort, et donc il va adopter ce comportement qui lui est bénéfique. Dans ce processus, on s'adresse à son cerveau et on le laisse exercer son jugement : l'objectif est qu'il trouve la solution de lui-même et qu'il fasse le choix d'y adhérer.

Ceci impose de laisser au cheval le temps nécessaire et de créer une atmosphère de calme lui permettant d'apprendre sereinement. Si on tente de "presser" le cheval pour qu'il fournisse la bonne réponse rapidement, il n'apprend pas réellement mais cède à vos directives. Si vous attendez le temps nécessaire, quand il répondra, ce sera réellement son idée. Il faut parfois beaucoup de patience.

Quand on parle d'inconfort, on peut penser qu'il s'agit d'utiliser un inconfort pour contraindre le cheval à faire ce que l'on souhaite. Rien n'est plus inexact : nous devons au contraire aider le cheval à comprendre et la véritable compréhension ne naît pas de la contrainte. Nous devons toujours utiliser la pression la plus légère possible, même si parfois le plus léger possible, c'est d'être assez ferme pour que le message passe.

L'inconfort ne sera jamais plus efficace que si le cheval ait l'impression de s'appliquer de la pression à lui-même. Si nous, nous aidons le cheval et que pour le reste, il croit se mettre en difficulté lui-même quand il fait un mauvais choix, alors nous avons un rôle qui est toujours positif.
Pour qu'un cheval prenne confiance et conserve sa motivation, on ne doit pas créer une situation dans laquelle il aurait trop de difficultés à trouver la bonne solution. Il doit être mis dans un contexte adapté dans le lequel il trouvera la solution facilement. C'est notre responsabilité de rendre les choses compréhensibles pour le cheval et de ne pas le mettre dans une situation qui serait incompréhensible pour lui. C'est ainsi qu'il apprend lentement mais sûrement et qu'il prend confiance en lui, car il réussit à apprendre.

Plus l'apprentissage est une bonne expérience qui fait appel à son initiative en respectant son rythme, plus le cheval pourra être confiant et s'appuyer sur sa curiosité naturelle. Il développera alors sa capacité d'apprentissage.

Plus nous demandons au cheval des choses correspondant à un véritable travail dont il peut percevoir le sens, plus il comprendra facilement ce qu'on attend de lui.

Si nous lui proposons des activités riches et variées et lui laissons la capacité de s'exprimer, il maintiendra son enthousiasme.  Si l'apprentissage n'est fondé que sur la répétition excessive de quelques exercices précis, il perdra sa motivation.

Dans le confort que nous pouvons offrir, il y a aussi le fait de rassurer le cheval. Le cheval cherche la sécurité et si nous pouvons le rasséréner vis-à-vis de la situation et de nous-même, c'est aussi une récompense pour lui.

Il y a une  différence entre aider le cheval et assister le cheval. Mieux nous saurons nous mettre en retrait et le laisser mettre en œuvre ses propres moyens, plus il sera motivé et confiant.

Si nous avons une idée claire de ce que nous demandons au cheval, de ce qu'il est susceptible de faire, en bien ou en mal, plus nous seront apte à l'aider efficacement et à proposer confort ou inconfort au bon moment.

Si nous sommes à même de comprendre le cheval en tant qu'individu, de savoir ce qu'il ressent, nous pouvons lui proposer ce qui sera le plus adapté pour lui, aussi bien concernant la situation qu'on lui propose, que notre présentation que la manière dont on offre le confort et l'inconfort. Il y a toute une variété de situations et de chevaux et chaque application du principe de confort/inconfort est spécifique.

On rapproche souvent le principe de confort/inconfort du conditionnement opérant décrit dans la théorie de l'apprentissage. Cette théorie scientifique prouvée  s'intéresse au comportement exclusivement. Cependant, pour sa bonne application, on ne peut pas se limiter à la surface visible du comportement observable ; il est nécessaire de chercher à ressentir ce qui se passe au sein du cheval pour fonder notre relation sur la compréhension.



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vendredi 16 décembre 2016

Passer par son cerveau...

Quand on monte un cheval, on souhaite qu'il fasse ce que l'on souhaite. Le cavalier et le cheval doivent fonctionner ensemble, dans un partenariat où l'homme apporterait son cerveau et le cheval sa puissance physique. Notre cerveau dirige, et son corps est comme une extension de notre propre corps.

Cependant si nous avons un cerveau, le cheval en a aussi un. Il a aussi ses sentiments, ses pensées, son caractère et sa sensibilité. Et c'est son cerveau qui contrôle son corps, pas le nôtre.

Dans ce partenariat entre l'homme et le cheval, il n'y a donc pas un seul cerveau, mais bien deux.

Lui aussi, il a un cerveau!

Pour agir ensemble, ces deux cerveaux doivent communiquer et s'accorder. Autrement dit, notre idée doit devenir l'idée du cheval, et c'est quand les deux ont le même objectif que le cheval agira en donnant le meilleur de lui-même. Il agira sans résistance et nous n'avons plus qu'à le laisser libre de faire ce que l'on souhaite.

Cet accord ne peut pas arriver du jour au lendemain. Même si le cheval a naturellement envie de nous suivre, la relation ne peut que se construire graduellement. Cela demande un effort du cheval et cela demande un effort de la part du cavalier, qui est spécifique à chaque cheval.

Tout cela prend du temps.

La tentation est alors forte d'obtenir un résultat plus rapidement. Pour ceci, on va vouloir contrôler le corps et les pieds du cheval plus directement.

Plus directement, cela veut dire sans chercher l'accord avec le cerveau du cheval, et donc en imposant directement notre volonté.

On peut forcer le cheval avec nos mains et nos jambes quand on le monte. On peut aussi le forcer à l'aide d'un dispositif visant à le contraindre à adopter une position particulière. Plus on force le cheval, moins on lui laisse de possibilités de faire des choix, et alors on ne considère plus ses sentiments. Si on souhaite le dominer et le contrôler sans le convaincre, il ne reste plus qu'une relation mécanique, et c'est n'est plus un partenariat. Le cheval s'exécutera peut-être, mais il le fera sans enthousiasme.

Bien sûr, au début, pour installer la communication, on utilise la pression pour guider le cheval, mais on utilise aussi le confort pour le récompenser quand il trouve la bonne solution. Ce faisant, au fur et mesure, on peut diminuer la pression et bientôt les aides peuvent devenir très légères. Elles deviennent alors  uniquement des signaux discrets supportant la communication. Il y a une différence entre utiliser la pression pour créer une relation bienveillante et utiliser la pression pour contraindre le cheval dans le but d'obtenir un résultat.

Si nous sommes à l'écoute du cheval et si nous souhaitons fonder notre relation sur la communication, alors, en retour, le cheval sera réceptif et cherchera à communiquer avec nous. Si notre attitude est d'imposer directement notre volonté et de contraindre le cheval à délivrer un résultat, alors le cheval perdra toute motivation pour communiquer avec nous, car il apprend que c'est inutile.

Souvenons-nous que le cheval a un cerveau et que nous devons nous adresser à ce cerveau si nous voulons que son corps se mette sans réserve à notre service.

"We're trying to operate the life in his body down through his legs to his feet — through his mind." — Ray Hunt

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mardi 13 décembre 2016

Reculer et avancer au sol

Un exercice au sol simple mais qui peut apporter beaucoup, c'est d'arriver à demander au cheval de reculer un pied à la fois, et aussi de pouvoir lui demander d'avancer un pied à la fois.

Cela demande d'installer un bon niveau de communication entre le cheval et nous pour bouger un pied en arrière ou en avant. C'est aussi un exercice qu'il est possible de faire dans le calme.

S'il est possible d'avancer d'un pas puis de reculer d'un pas, alors entre les deux on a la possibilité de travailler l'arrêt.

S'il est possible de reculer d'un pas, puis de reculer d'un autre pas, et ainsi de suite, alors on a la possibilité de travailler le reculer, en ayant le contrôle des pieds.

Si on peut reculer le cheval avec le contrôle des pieds, on peut ensuite aussi lui demander de reculer sur un arc de cercle, vers la gauche ou la droite.

Ce travail au sol peut ensuite être utilisé dans le travail monté, pour avoir un meilleur contrôle des pieds, en particulier dans l'arrêt et le reculé.

Pour démarrer cet exercice au sol, tenez la longe à quelques centimètres du licol en tournant votre poignet de manière à avoir le pouce vers le bas posé sur la longe. De cette manière, vous pouvez avoir un meilleur contrôle de la pression exercée car votre bras se maintient naturellement droit sans que vous puissiez le plier au niveau du coude.

Prise de la longe pouce vers le bas

Dans cette position, observez la position des antérieurs. C'est celui qui est le plus avancé qui est susceptible de reculer facilement. Orientez doucement et légèrement la tête du cheval du côté du pied que vous souhaitez bouger, puis exercez une légère pression avec votre main sur la longe vers l'arrière. Il ne s'agit pas de pousser le cheval vers l'arrière mais d'appliquer une pression l'incitant à réagir.

Demande pour reculer
 Au début, le cheval ne va pas spontanément comprendre cette demande et il va avoir besoin de temps pour comprendre quoi faire. Laissez-lui le temps nécessaire, et maintenez la pression le temps qu'il trouve la solution. A un moment, il va déporter son poids vers l'arrière. Alors, et même avant qu'il ne bouge le pied, réduisez la pression en gardant le contact. Il s'agit de lui confirmer que sa recherche de la solution va dans le bon sens, et même s'il ne bouge pas le pied, vous pouvez reconnaître qu'il fait un effort positif simplement s'il reporte son poids vers l'arrière.


Il reporte son poids vers l'arrière
Cette première compréhension installée, il suffit de doser la pression pour reculer un pied. Si le cheval recule davantage, vous devez au moment où le pied se soulève anticiper le moment où il va revenir vers le sol. La pression doit cesser avant que le pied ne commence à revenir vers le sol. Si le cheval veut soulever un autre pied, vous devez être prêt à lui demander de ne pas le faire avant que le pied ne se soulève.

Le pied recule.
Ce n'est pas grave au début si le cheval ne bouge pas le pied ou s'il en bouge plus qu'un. C'est au contraire l'opportunité pour affiner la communication.

Récompensez aussi en caressant

Sur le même principe, vous pouvez ensuite lui demander de faire un pas en avant. Il suffit de demander en exerçant cette fois une pression vers l'avant au moyen de la longe. Là aussi, on recherche à ne bouger qu'un pied, celui qui est en retrait. Si lors de la demande le cheval n'avance pas le pied, maintenez la pression en lui laissant le temps de comprendre ce qu'il doit faire. Juste avant de se décider il pourra exercer brièvement une pression vers l'arrière avec sa tête. Ce n'est pas un signe de résistance, mais qu'il va bientôt répondre.

Demande pour avancer le pied

Vous pouvez ensuite varier en demandant par exemple deux pas en arrière, puis 3 en avant, puis 4 pas en arrière, deux en avant, etc... En faisant ceci, efforcez-vous que le cheval avance et recule sans tension, en étant totalement détendu, et en restant droit. Au fur et à mesure, affinez vos demandes afin d'utiliser moins de pression tout en restant efficace. Ainsi, en demandant progressivement de plus en plus de pas, le cheval apprend à reculer avec légèreté.

De même, en demandant progressivement de plus en plus de pas vers l'avant, vous pouvez travailler l'arrêt. Lors du dernier pas en avant, vous pouvez doser votre demande avec plus de lenteur et de douceur pour que le pied retombe à coté de l'autre pied, afin d'obtenir un arrêt "carré".

Quand le reculé est totalement fluide, vous pouvez ensuite reculer le cheval sur un arc de cercle. Alors que pour reculer droit, vous deplacez la tête du cheval légèrement de gauche à droite selon le pied à reculer, décalez légèrement ces actions vers un côté. Par exemple, en faisant aller la tête entre un point plus franchement à droite pour reculer le pied droit et un autre point au centre pour reculer le pied gauche. Au début, contentez-vous d'un quart de cercle ou moins : il est plus important de conserver la légèreté du cheval que de faire un tour complet.

Il est aussi possible de construire un parcours en "L" avec des barres.

Le parcours en "L"

 Faites avancer le cheval dans le "L", puis à la sortie du "L", demandez l'arrêt et faites-le reculer. Travaillez au début pas à pas. Réalisez ce parcours dans les deux sens.

Reculer dans le "L"

Il est entendu que cette série d'exercices au sol se travaille sur plusieurs jours, dans le respect du rythme du cheval.

Avec ces exercices au sol, on peut améliorer la communication avec le cheval pour développer le contrôle de ses pieds dans la légèreté. Cette communication pourra ensuite être utilisée dans le travail monté.


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mardi 6 décembre 2016

Monter dans le van

Quand il faut se déplacer avec son cheval, par exemple pour se rendre à une compétition ou pour aller faire des soins, il y a un horaire à observer. Si quand on tente de charger le cheval dans le van, celui-ci refuse de monter, alors comme il y a des personnes qui nous attendent, nous sommes tentés de forcer le cheval à monter. Il se peut aussi qu'une personne veuille nous aider et force le cheval à monter à notre place.

Les moyens semblent illimités pour forcer le cheval : on tire, on pousse, parfois à plusieurs, on met des cordes derrière la croupe, on tape sur les fesses, on secoue des objets effrayant, on met des bandeaux sur les yeux, on utilise le Chifney pour l'empêcher de se cabrer, etc...

Après avoir résisté, le cheval va probablement finir dans le van, et donc l'objectif semble atteint.

Cependant, cette "victoire" n'est pas toujours sans conséquence.

La première conséquence est que le cheval, mis en situation de stress, risque de ne pas donner le meilleur de lui-même dans la journée. En compétition, combien de chevaux donnant de bons résultats "à la maison" ont des résultats bien moins satisfaisants à l'extérieur suite à un transport stressant?

La seconde conséquence est que le cheval va associer le fait d'embarquer dans le van à un moment d'inconfort ou pire encore, à une véritable menace. Faire monter le cheval risque alors de devenir de plus en plus difficile et même dangereux. Une fois cette défiance établie, utiliser la nourriture pour convaincre le cheval de monter est inefficace. Il ne reste plus qu'à utiliser de plus en plus de force.
 
Pour éviter ceci, il est préférable d'éduquer le cheval au préalable et de lui apprendre à monter volontairement dans le van.  Cette préparation est importante pour un jeune cheval pour qui les premières expériences avec le van doivent être positives. La meilleure manière d'y parvenir est de prendre le temps de faire cet apprentissage dans le calme, avant même qu'un déplacement soit réellement nécessaire. Le cheval doit apprendre à embarquer et à débarquer. Il doit aussi apprendre à voyager dans le van.

Pour le cheval, il n'est pas naturel de rentrer dans un espace clos. Son instinct lui dicte qu'il se prive de sa capacité à fuir si une menace se présentait. Avec le van, le cheval est d'autant plus méfiant que le plafond est bas et qu'il faut en plus franchir la rampe. Le van est donc, au moins au début, inquiétant pour n'importe quel cheval. Il est nécessaire de lui donner confiance, en créant des expériences positives.

Avant de songer à embarquer un cheval, il est nécessaire de créer une bonne relation au sol, grâce au travail au sol. Il est indispensable de pouvoir mener librement le cheval, de pouvoir le faire avancer et reculer un pas à la fois, et de pouvoir facilement l'envoyer sur le côté.

On peut ensuite entraîner le cheval à entrer dans un passage étroit de la taille d'un van. Il suffit dans la carrière  de s'aider de la barrière et de quelques chandeliers et de barres pour former un van "imaginaire".

Le "Van imaginaire"

Cet exercice permet au cheval et à vous-même de faire entrer le cheval dans un espace clos et de l'en faire ressortir sans qu'il se sente enfermé. Profitez aussi pour lui apprendre à avancer en le tapotant sur la croupe avec une baguette. Il ne s'agit pas de le taper pour l'inciter à avancer, mais d'utiliser la baguette comme un signal.  Pour lui apprendre, tapotez en rythme et s'il commence juste à bouger un pied, arrêtez immédiatement. Vous pouvez l'aider à trouver la solution en tirant légèrement la longe quand vous tapotez. Bientôt, il comprendra qu'il faut avancer juste en tapotant.

De même, vous pouvez lui apprendre à reculer, juste en tirant sur la longe depuis l'arrière, en prenant une longe assez longue. Vous pouvez même ensuite apprendre à votre cheval à reculer en tirant doucement sur sa queue, en observant les mêmes principes utilisés pour le faire avancer en tapotant sur la croupe.

Ainsi, vous développez les outils permettant de le faire embarquer et débarquer calmement depuis l'extérieur du van.

Une autre préparation consiste à mener le cheval sur des surfaces inhabituelles, comme une bâche ou des palettes de bois. Ceci le prépare pour monter sur une rampe d'accès de van.


Une simple palette prépare le cheval à monter sur une rampe

Il doit apprendre à aller sur des surfaces étranges.

Il y a aussi des vans sans rampe et dans ce cas, le cheval doit apprendre à grimper et à redescendre sur une hauteur sans rampe. On peut entraîner le cheval à cet exercice avec une plateforme sur laquelle le cheval peut grimper en sécurité.

Il apprend à grimper sur une hauteur sur commande

Il est temps ensuite de passer au véritable van. En premier lieu, orientez-le de manière à ce que la lumière du jour en éclaire l'intérieur, ce sera plus rassurant pour le cheval et lui permettra aussi de ne pas avoir le soleil dans les yeux.

Procédez seul car un cheval sera toujours confus si plusieurs personnes l'incitent à monter.

Le cheval doit apprendre à débarquer en même temps qu'il apprend à embarquer. Pour ceci, commencez par lui faire mettre un antérieur dans le van, puis stoppez-le et félicitez, puis attendez quelques instants avant de le faire reculer et félicitez à nouveau.
Commencez par juste un antérieur.

Reprenez ensuite la même procédure, cette fois en demandant qu'il mette les deux antérieurs, avant de le faire reculer.
A chaque étape, faites ressortir le cheval et félicitez.

Après ce nouveau succès, vous pouvez passer aux postérieurs et bientôt le cheval est embarqué complètement.

Il est temps de lui demander d'entrer complètement.

Ressortez-le encore, et faites-le embarquer et débarquer plusieurs fois, jusqu'à ce qu'il soit complètement relaxé. La répétition, avec votre soutien et vos félicitations, achèveront de lui donner confiance.

A tout moment, s'il a besoin d'examiner le van, et qu'il baisse sa tête comme pour renifler, laissez-lui le temps de se rassurer.

Laissez le cheval examiner s'il est méfiant
A tout moment, s'il souhaite ressortir, laissez-le faire. Il doit pouvoir entrer et sortir par lui-même.

En fin d'apprentissage, après généralement quatre ou cinq jours, le cheval doit pouvoir associer le van avec le confort et la sécurité. A ce moment, il peut monter dans le van sans aucune résistance, et même totalement par lui-même.

Le cheval monte maintenant seul...
...totalement en confiance

Arrivé à cette étape, il est temps de commencer à faire des déplacements. Les premiers seront courts et consisteront peut-être à juste faire le tour du quartier.

Vous pouvez selon votre modèle de van, regarder comment faire en sorte que votre cheval se sente le moins confiné possible. Par exemple, en réglant les séparations. Les chevaux préfèrent aussi les séparations qui ne descendent pas jusqu'au sol, car ils peuvent bouger leurs pieds plus librement. Certains chevaux préféreront des chaînes à la place des barres, ou inversement.

Un filet à foin bien garni est un allié précieux pour rendre le van agréable. Il permet aussi d'occuper le cheval durant le transport.

Apprendre à son cheval à embarquer dans le van peut semble demander beaucoup d'effort et de temps, mais il ne s'agit que de quelques minutes d’entraînement par jour sur une semaine pour qu'ensuite, votre cheval être confortable avec le van durant toute son existence.

Pour un cheval ayant eu des mauvaises expériences avec le van, les mêmes principes peuvent être utilisés. Il sera peut-être nécessaire d'y consacrer plus de temps selon la méfiance qu'il a développé.

Souvenez-vous que ce n'est pas vous qui embarquez le cheval dans le van. C'est lui qui embarque dans le van, à votre demande.


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dimanche 4 décembre 2016

Excité par temps froid

Souvent, on constate que quand il fait froid, cela a une influence sur le comportement des chevaux. Dès qu'on le sort, un cheval peut avoir un surcroît d'énergie et être plus réactif. Il peut sembler plus «gai» et même «excité». Parfois il peut avoir peur de quelque chose qui ne l'aurait pas inquiété à la belle saison.

Ceci peut être gênant pour le cavalier aussi bien au sol que lors du travail monté.

La principale raison de ce comportement est simple : le froid provoque un stress sur l'organisme qui doit s'adapter pour se réchauffer.

Les humains sont aussi vivifiés par l'air frais et les chevaux ne sont pas différents.

Les chevaux comme les vaches ont une bonne résistance naturelle au froid

Pourtant, les chevaux peuvent supporter le froid mieux que les hommes. Un cheval adulte en bonne santé qui vit en extérieur, s'il a eu la possibilité de s'adapter au froid sur quelques semaines  en laissant pousser son poil, peut supporter facilement des températures de -10°C ou moins. Les chevaux au nord des USA et au Canada supportent des températures pouvant descendre à -40°C. Pour supporter le froid, le cheval a besoin de pouvoir s'abriter du vent et de la pluie. Il doit pouvoir aussi manger des quantités suffisantes de fourrage.

Le cheval vivant au pré développe rapidement son poil d'hiver

Cependant, un cheval en box à qui on met une couverture risque de ne pas complètement développer son poil. Il n'exerce pas non plus les muscles microscopiques permettant de faire dresser les poils pour épaissir sa toison.

Le cheval de sport qui est tondu est bien sûr moins isolé. Il est aussi souvent maintenu sans gras. Il peut avoir froid à des températures inférieures à 5°C s'il n'est pas couvert.

Ces chevaux vivant en box n'ont pas la même résistance au froid que ceux vivant en extérieur, et donc quand on les sort, le stress causé par le froid peut être plus important qu'avec un cheval vivant à l'extérieur.

Pour autant, le cheval vivant au pré n'est pas à l'abri de ces changements d'humeur. En effet, un cheval vivant au pré va réduire son activité pour conserver son énergie à lutter contre le froid. Quand on va le monter, l'air froid va pénétrer dans ses poumons causant aussi un stress.

Ce n'est donc pas uniquement l'exposition au froid, ou la différence de températures entre le box et l'extérieur : ce qui entre avant tout en ligne de compte, c'est le fait de produire un effort dans le froid.

Ceci n'est pas spécifique au cheval. Les "joggeurs" connaissent bien l'effet revigorant d'une course dans le froid.

L'adaptation au froid sollicite le système nerveux sympathique, avec plusieurs conséquences :
  • augmentation de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle
  • libération de glucose (énergie) par le foie
  • vasoconstriction des vaisseaux sanguins des extrémités pour limiter les pertes de chaleur
  • contraction des muscles érigeant les poils (piloérection)
  • libération de noradrénaline et de béta-endorphines (euphorisant) dans le sang
  • stimulation du système nerveux central (augmentation de l'attention)
  • Dilatation des yeux et réduction de la salivation
Il faut noter que le système nerveux sympathique est aussi celui qui est stimulé en cas de peur. Il permet la mobilisation de l'organisme face à une menace ou à un stress, pour créer un état d'activité plus élevé dans l'organisme.

On ne peut donc pas parler d'un «problème de comportement», il s'agit juste d'un stress lié à un phénomène naturel d'adaptation au froid. Ce stress peut être plus ou moins important selon les conditions de vie du cheval ou selon sa propre nature, car chaque cheval est différent.

Pour gérer ces difficultés, on peut conseiller de protéger par un couvre-reins les chevaux vivant en box couverts, en particulier s'ils sont tondus. Ceci permet de limiter la perte de température et diminue le stress lié au froid quand on met le cheval au travail.

On peut également recommander d'échauffer longuement et progressivement le cheval. Ceci peut se faire lors du travail monté, mais si le cheval est particulièrement démonstratif, on peut le longer avec la selle sur le dos au préalable (ou en liberté dans un rond de longe).

Il ne s'agit pas de longer vigoureusement pour que le cheval «brûle» son énergie ou se réchauffe rapidement, mais bien d'échauffer le cheval doucement, en commençant pas du pas pour aller au trot puis au galop. Si durant cet échauffement il éprouve le besoin de s'exprimer on peut le laisser faire, mais on recherche avant tout le calme. Un effort trop brusque pourrait être désagréable ou même préjudiciable pour le cheval.

Enfin, si un cheval a de l'énergie, plutôt que de réprimer cette énergie, on peut profiter de cette opportunité pour canaliser cette énergie de manière productive. Enchaînez les exercices : voltes, serpentines, transitions, cessions à la jambe, etc... Soyez avec votre cheval et bientôt il sera avec vous.

En hiver, d'autres facteurs peuvent aussi jouer:

Comme avec nous, de vieilles douleurs peuvent se réveiller avec le froid, et rendre le cheval âgé grognon. Essayez d'identifier une possible douleur et faites intervenir l'ostéopathe si nécessaire. Là-aussi, un échauffement progressif peut être profitable.

En hiver, on donne parfois moins d'activité aux chevaux, et il est naturel qu'ils aient envie de se dépenser. Essayez de conserver un niveau d'activité similaire à celui de la belle saison et n'hésitez pas à maintenir les sorties en paddock.

L'hiver peut apporter son lot de défis pour les cavaliers. Se mettre à l'écoute des réactions de son cheval au froid permet de mieux se préparer pour profiter avec lui des plaisirs équestres hivernaux.

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jeudi 1 décembre 2016

Le temps est un cadeau pour votre cheval

Pour nous, les hommes, le calendrier est important.  Noël est proche et nous comptons les jours pour nous retrouver. Il faudra être prêt, prévoir tout pour le réveillon et les cadeaux pour tous.

Dans la vie, nous avons toujours un agenda à suivre et des échéances à respecter, que celles-ci nous soient imposées ou qu'on se les impose à nous-mêmes.

C'est aussi vrai dans notre pratique de l'équitation. Nous voulons que notre cheval puisse être fin prêt pour cette compétition dans deux semaines, ou qu'il puisse réussir enfin les changements de pieds avant la fin du stage, ou qu'il saute à la bonne hauteur pour pouvoir changer de catégorie de concours avant la fin de l'été.

Le cheval n'a pas d'agenda ; il ne fait pas de plan pour le futur.  Il ne cherche qu'une chose, c'est satisfaire ses besoins immédiats. Si vous voulez lui imposer votre calendrier, vous allez vouloir le contraindre à faire ce que vous souhaitez dans le temps imparti. Plus l'échéance se rapproche, plus vous serrez tenté de mettre la pression pour être prêt à temps. Le cheval, lui, ne voit pas l'objectif futur ; il ne ressent que l'inconfort que vous pouvez créer dans l'instant présent, ou votre état d'esprit du moment, qui peut aller de la tension à la frustration.

Il est possible dans ces conditions que le cheval n'arrive pas à se conformer à vos échéances. Il peut même progresser encore plus lentement que si vous n'aviez pas fixé de délai, ou même régresser. C'est alors une situation d'échec pour lui comme pour vous.

Hidalgo, 5 ans, va nous aider pour montrer un petit exercice

Avec le cheval, les progrès ne sont jamais rapides. On voudrait exiger qu'il puisse faire en quelques mois des choses formidables, mais il est comme un enfant qui, à l'école, doit passer de classe en classe au cours des ans. D'abord, il apprend à dessiner les lettres et à les reconnaître en maternelle, puis il apprend à lire et à écrire en primaire, puis il faudra attendre le lycée pour faire une dissertation en philosophie. Le cheval aussi doit apprendre par étapes à un rythme en phase avec son développement. Il doit maîtriser les fondamentaux avant de pouvoir progresser davantage. Pourquoi exiger d'un cheval qu'il apprenne en quelques mois ce qui nécessite plusieurs années? Chaque cheval a sa personnalité, ses aptitudes et sa sensibilité propre ; il faut s'adapter à lui, suivre son rythme car parfois il aura des périodes de progression rapide et parfois, il lui faudra plus de temps.

Comme Noël, c'est aussi la période des cadeaux, vous pouvez vous demander quels cadeaux offrir à votre cheval. Bien sûr, vous pensez à une de ces délicieuses friandises ou à un nouvel équipement mais il y a un autre cadeau que vous pouvez aussi offrir à votre cheval, et qui sera très important pour lui : le Temps.

Donnez-lui du temps, autant qu'il en a besoin. Oubliez vos objectifs, oubliez vos échéances, votre calendrier et votre montre.

Plus vous lui ferez comprendre que vous être prêt à l'attendre, plus naturellement il fera ce que vous attendez rapidement.

Plus vous perdrez du temps, plus vous allez en gagner.

"Time is the gift, give it freely to your horse and the both of you will be the better for it."
                Buck Brannaman

 ("Le temps est un cadeau, donnez-le libéralement à votre cheval et vous vous en trouverez mieux tous les deux")

Maintenant, passons à un petit exercice qui permettra de cultiver la patience et de montrer à votre cheval que vous pouvez lui offrir le temps dont il a besoin.

Pour commencer, il faut arriver à demander une flexion latérale à votre cheval dans la légèreté. Avec votre main droite, demandez au cheval une flexion latérale de l'encolure, en amenant votre main vers votre hanche gauche. Ne forcez rien et obtenez cette flexion avec douceur et dans la décontraction, en veillant à ce qu'il fléchisse sans tordre sa tête sur le côté. Faites de même de l'autre côté. Avec un peu de pratique, il doit pouvoir amener son nez à proximité de la pointe de votre pied. Vous pouvez aussi prendre la rêne droite de la main gauche, l'amenez vers votre hanche gauche pour une flexion vers la droite, ce qui libère votre main droite pour caresser la tête de votre cheval.

Flexion latérale gauche

Une fois cet exercice de flexion maîtrisé, peut-être après plusieurs jours, le véritable exercice peut commencer.

Demandez une flexion, par exemple vers la gauche, puis maintenez votre main en place, pour maintenir le cheval en position fléchie.

Dans cette position, attendez sans rien faire.

Attendez, aussi longtemps que nécessaire

Vous avez posé un problème à votre cheval, et il doit trouver la solution. La solution, ce que vous attendez, c'est qu'il déplace ses hanches vers la droite.

Surtout, n'utilisez pas votre jambe ou votre poids pour demander le mouvement. Laissez-lui tout le temps nécessaire pour trouver la bonne solution par lui-même. Résistez à toute tentation d'utiliser une aide, même légère!

Il peut essayer de reprendre sa tête. Maintenez votre main en position pour maintenir la flexion afin qu'il comprenne que ce n'est pas la solution attendue. Vous pouvez fixer votre main en la posant sur votre cuisse si nécessaire.

Au bout, d'un moment, parfois plusieurs minutes, il va essayer une autre solution qui est de bouger ses hanches comme souhaité. Libérez-le alors de la flexion et récompensez.


Il commence à déplacer ses hanches vers la droite

On le libère de la flexion

Avec cet exercice, vous pouvez montrer à votre cheval que s'il a besoin de réfléchir, vous pouvez lui offrir tout le temps dont il a besoin.

"Poco a poco... Siempre hay un mañana..."
                     Sagesse des anciens Vaqueros de Californie.

("Peu à peu... Il y a aura toujours un lendemain...")

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Note : texte écrit originellement pour le calendrier de l'avent équestre 2015.

mercredi 30 novembre 2016

Citations

Durant ces derniers mois, j'ai rassemblé quelques citations d'hommes de chevaux que je partage aujourd'hui. Vous retrouverez aussi bien des grands Maîtres de l'équitation Classique européenne que des «horsemen» américains. J'espère que vous aurez plaisir à les lire.
 

 

La nature du cheval

Le cavalier doit reconnaître la nature du cheval dans son intégralité, avec son besoin de se sentir bien et protégé (...) il doit reconnaître son besoin d'autoprotection au niveau de son Mental, de Son Physique et de ce troisième facteur qu'est l'Esprit.
Tom Dorrance

Considérez que le cheval est un pur survivant. Il est l'animal que les autres animaux mangeaient, et donc, par nature, il a peur. Cet instinct l'a maintenu en vie durant 50 millions d'années.
Craig Cameron

Le cheval a besoin qu'on reconnaisse son désir d'aller à la découverte de l'homme, et il attend en retour que l'homme ait envie de le découvrir.
Tom Dorrance

Les cavaliers doivent prendre conscience que les chevaux ont parfois besoin d'être rassurés, caressés, réconfortés. Cela peut également être bénéfique pour eux-mêmes. Ils peuvent aussi l'utiliser.
Tom Dorrance

J'aime bien voir le cavalier essayer de travailler avec ce qu'il y a d'inné chez le cheval et de l'utiliser.
Tom Dorrance

Un cheval est un animal très sensible. Il peut sentir une mouche se poser sur lui. Vous le savez vous les amis, qui mettez de la bombe anti-mouches sur lui pendant l'été. Et pourtant, quand vous le montez, vous le montez comme s'il n'avait aucune sensation. Vous le montez avec une gourmette en chaîne, un gogue, une martingale, des fils, des câbles et des poulies.
Pourquoi?
Vous détruisez ce que mère Nature a mis dans le cheval.
Ray Hunt

Le cheval a la perception comme il a la sensation, la comparaison et le souvenir. Il a donc le jugement et la mémoire. Il a donc l'intelligence.
François Baucher


Les gens pensent que c'est juste un cheval, mais il y a un esprit qui commande ce cheval.
Ray Hunt

La connaissance du naturel d'un cheval est un des premiers fondements de l'art de le monter, et tout homme de cheval en doit faire sa principale étude.
François Robichon de la Guérinière


Pour aider le cheval à comprendre ce que vous voulez, vous pouvez vous reposer sur sa nature. Il est naturellement curieux et capable d'investiguer les choses qu'il n'a jamais vues ou jamais approchées.
Bill Dorrance

Ne réprimez pas la curiosité d'un jeune cheval
Tom Dorrance

Quand un cheval est confronté à quelque chose d'inconnu pour ses sens, il peut réagir de deux manières : de manière défensive s'il se sent confiné, ou s'il ne perçoit pas de menace et que son attention est maintenue, sa curiosité le pousse à investiguer.
Martin Black

Quand le cheval comprend ce que vous voulez, il le fait, jusqu'au bout de ses limites et même au delà.
Bill Dorrance

Le cheval répond au confort. Ils répondent à la paix mieux qu'à n'importe quoi d'autre. Alors si le cheval vous offre une réponse et que vous lui offrez du confort, cela signifie pour lui plus que n'importe quoi d'autre.
Buck Brannaman

La première option prise par le cheval pour se défendre c'est la fuite, et s'il se sent bloqué dans cette possibilité, alors il combattra. Quand un cheval se défend en ruant, tapant ou mordant, c'est important pour nous de comprendre qu'il ne perçoit pas assez d'espace sans danger, ou gagner un espace sûr en un temps raisonnable n'est pas une option pour lui.
Martin Black

Les chevaux ne cherchent qu'à satisfaire leurs besoins immédiats. S'ils trouvent un abri quand ils en ont besoin et qu'ils satisfont leurs besoins nutritionnels, ils peuvent être contents. S'ils ont stocké un excès d'énergie, ils ont besoin de faire de l'exercice. Quand ils se sentent menacés, ils répondent par tout moyen qui leur semble nécessaire pour assurer leur survie. Pour des raisons hormonales, les chevaux, juments ou étalons, peuvent être territoriaux et agressifs. La grande majorité des actions des chevaux peuvent être rapprochées de ces quelques besoins essentiels.
Martin Black

Fondamentalement, les chevaux sont motivés par le confort, la sécurité, et dans certains cas par les hormones, non par la cupidité, l'affirmation de soi, ou l'égoïsme.
Martin Black

Les chevaux ne mentent jamais et n'ont jamais une pensée matérialiste. Ils vivent dans le présent, ont appris du passé et ne s'intéressent jamais à l'avenir.
Jean-Claude Dysli
 

Laisser sa liberté au cheval

Il faut agir le moins possible et laisser le plus possible le cheval agir de lui même
Etienne Beudant

Qu'il croie qu'il est son maître et c'est alors qu'il est notre esclave.
François Baucher

Laissez votre idée devenir l'idée du cheval.
Ray Hunt

Si le cavalier veut tout faire par lui-même, le cheval se laisse porter et il proportionne ses efforts à ceux que l'homme lui fait ressentir. Mais si le cheval sait qu'il n'a à compter que sur ses propres moyens, il s'en sert sans attendre autre chose que des indications et, alors, il s'en sert complètement, avec toute son ardeur.
Etienne Beudant

Le but recherché est que le cheval se prépare tout seul, qu'il soit entièrement rassemblé, concentré et équilibré dès qu'on établit le contact avec lui ou lorsqu'on le laisse comprendre ce que l'on veut.
Tom Dorrance

Avant cela, il n'aurait servi à rien de laisser une marge de manœuvre au cheval car il en aurait tout de suite profité où il n'aurait rien recherché. A présent, moins vous le dérangez, mieux vous le contrôlerez.
Tom Dorrance

On essaie d'aider le cheval à utiliser sa propre pensée. Vous essayez de lui présenter quelque chose, et ensuite, vous le laissez trouver le moyen de trouver la solution.
Tom Dorrance

Moins vous avez besoin de guider le cheval, mieux cela vaut.
Tom Dorrance

Il a le droit d'avoir ses pensées comme vous avez le droit d'avoir les vôtres.
Ray Hunt

Pour moi, le cheval ne doit pas avoir à faire les choses à ma manière, mais je veux qu'il puisse les faire à sa manière, et aimer ça.
Ray Hunt

Les cavaliers qui tiennent leurs chevaux sont des cavaliers insignifiants et jamais n’arrivent à rien. Les cavaliers qui laissent leurs chevaux libres sont ceux qui peuvent goûter les délices de l’art équestre.
Nuno Oliveira 

Plus un cheval a de l'expérience, mieux le cheval pourra comprendre le travail qu'il doit effectuer. Plus le cheval comprend le travail qu'il doit effectuer, moins nous avons de choses à faire.
Martin Black

Être à l'écoute du cheval

Ce qui fonctionne le mieux pour moi, c'est d'être à l'écoute du cheval (..) J'essaie de sentir ce que le cheval est en train de ressentir, de le situer pour opérer à partir de son niveau à lui.
Tom Dorrance

Personne ne peut parvenir à comprendre ce qui se passe dans les tripes d'un cheval sans que cela vienne de ses propres entrailles.
Tom Dorrance

J'essaie de regarder le cheval et de comprendre ce qui se passe à l'intérieur de lui avant de faire quoi que ce soit. Parfois, je fais quelque chose juste pour mieux comprendre ce qui se passe en lui, mais je ne commence pas par faire quelque chose de précis avant de comprendre où en est le cheval.
Tom Dorrance

Plus la personne comprends le cheval, plus le cheval peut comprendre ce qu'on lui demande de faire.
Tom Dorrance

Le calme

Dès que l'animal s'inquiète, cesser, calmer, flatter, recommencer.
Faverot de Kerbrech

Pour se faire comprendre, c'est d'abord le calme qu'il faut obtenir.
Etienne Beudant

Ce que vous ne pouvez pas faire dans le calme, vous ne le ferez jamais dans l'agitation et la nervosité.
Jean-Claude Dysli


Ne pas forcer le cheval

Dans ce qu’il fait malgré lui, le cheval ne met pas plus d’intelligence ni de grâce qu’un danseur qu’on fustigerait ou piquerait de l’aiguillon.
Simon d'Athènes

Les gens pensent que, au lieu d'aider le cheval à comprendre, ils doivent le contraindre à faire. C'est cette attitude qui poussent les gens à utiliser beaucoup de fermeté inutile, ce qui est justement ce que ces chevaux ne peuvent pas comprendre
Bill Dorrance

Je procède de façon à ce que le cheval soit content et que je sois content.
Tom Dorrance

Prendre garde d’étouffer sa gentillesse car elle est aux chevaux comme la fleur sur les fruits, laquelle ôtée ne retourne jamais.
Antoine de Pluvinel


Les aides

Une fois que le cheval commence à répondre, vous essayez d'obtenir la réponse désirée en faisant le minimum. Vous essayez de diminuer l'action de vos aides pour obtenir une meilleure réponse avec de moins en moins de pression, jusqu'au stade où il vous suffit d'y penser
Tom Dorrance

L'aboutissement de tout travail correct, c'est la conduite du cheval avec des aides invisibles.
Alois Podhajsky


Vos mains doivent être du ciment si le cheval résiste et du beurre dès qu'il cède.
Nuno Oliveira

La valeur de la réponse est toujours en proportion de celle de la demande.
Etienne Beudant

Montez votre cheval avec tout votre corps, pas que vos bras et vos jambes.
Ray Hunt

C'est avec le rein que le cavalier domine le cheval, le buste est la pièce maîtresse du cavalier, les bras et les jambes sont les accessoires.
Nuno Oliveira
 
La main bonne renferme trois qualités qui sont d’être légère, douce et ferme.
François Robichon de la Guérinère

Une chose qui rend plein de situations difficiles pour le cheval, c'est quand le cavalier maintient une pression constante sur les rênes tout au long d'une manœuvre.
Martin Black

Gagnez l'attention du cheval avant d'essayer de diriger le cheval.
Ray Hunt

Vous devez contrôler son énergie avec l'énergie de votre corps
Ray Hunt

Le rythme

Les changements dans le rythme de votre corps encouragent le cheval à se mettre à votre diapason.
Ray Hunt

Vos jambes et votre corps doivent être en harmonie avec son corps, et non pas rigides et crispés. Ils sont en rythme avec son corps. Ressentez ce rythme.
Ray Hunt

Être avec le cheval

Quand votre cheval bouge et que vous bougez avec lui, votre idée et son idée deviennent la même idée.
Ray Hunt

D'abord allez avec le cheval. Ensuite, le cheval va avec vous. Ensuite, vous allez ensemble.
Tom Dorrance

Vous vous efforcerez de causer avec le cheval et de vous en faire écouter.
François Baucher.

Vous essayez de trouver une manière d'interagir avec le cheval qu'il peut comprendre. Et pour moi, ce n'est pas dresser un cheval, c'est essayer d'amener le cheval avec vous, de manière à avoir un esprit et un corps. Vous pouvez passer votre vie à rechercher ça, mais c'est une bonne chose à rechercher.
Buck Brannaman

L'équilibre

Le cavalier ne donnera en pleine harmonie les différentes allures que s'il possède l'aptitude adéquate et se trouve en équilibre
Alois Podhajsky

Si le cavalier prend le contact avec un cheval prêt et centré, il partira en avant et en équilibre.
Tom Dorrance

Monter, c'est amener en permanence le cheval dans le meilleur équilibre possible.
Colonel Christian Carde

Le temps

Parfois aller lentement est le chemin le plus rapide pour atteindre un but.
Tom Dorrance

Ne soyez pas tenté de vous dépêcher sans laisser le temps au cheval de trouver la solution. Préparez, attendez et laissez-le trouver la solution. Alors, lorsqu'il bougera ses pieds, il le fera de lui-même.
Tom Dorrance

Le cavalier devra attendre aussi longtemps que nécessaire pour que le cheval puisse comprendre (...) vous devez avoir beaucoup de patience.
Ray Hunt

C'est là que les gens sont déçus : ils veulent des résultats instantanés. Si ça ne fonctionne pas, ils pensent qu'ils doivent être plus durs. Alors ils perturbent le cheval, et ils perdent la légèreté qu'ils recherchaient.
Ray Hunt

Ce n’est pas la montre qui détermine la longueur d’une leçon. C’est l’intelligence du cavalier qui doit déterminer quand et comment cette leçon doit finir.
Nuno Oliveira

Donnez au cheval et à vous-même le temps de bien faire les choses.
Bill Dorrance

N'allez pas trop vite et ne réveillez pas pas son instinct de survie. Si votre cheval ne peut pas le faire lentement, augmenter la vitesse n'aura comme résultat que de lui faire faire quelque chose d'erronée plus rapidement.
Buck Brannaman 

Pour arriver promptement, ne pas se presser, mais assurer solidement chacun de ses pas.
Faverot de Kerbrech>

Seul celui qui prend du temps et fait l'effort de bien observer et réfléchir, sera en mesure de parvenir au succès avec les chevaux.


Les pieds

Tant que vous ne parviendrez pas  à placer les pieds du cheval où vous avez besoin qu'ils soient, le cheval sera là où il est.
Tom Dorrance

Vous savez où sont chacun de ses pieds à chaque seconde, et il sait que vous le savez.
Ray Hunt

Nous essayons de développer la confiance du cheval en le rendant plus sûr de ses pas. Il met tellement de crainte dans ses pieds que nous essayons de leur donner du courage.
Tom Dorrance

Ses pieds sont dans vos mains.
Ray Hunt

C'est le contrôle des pieds au travers de l'esprit qu'une personne devrait rechercher. Si vous avez manqué çà dans le travail au sol, alors vous avez manqué ce qui compte le plus pour le cheval. Une personne devrait être concentré sur le fait d'obtenir la meilleure connexion au sol, via le feel, si elle veut que les différentes parties du cheval soient à sa disposition quand il monte.
Bill Dorrance

L'impulsion

Si votre cheval veut bouger, utilisez son énergie. Ne le découragez pas quand il veut bouger.
Ray Hunt

Préservez le désir de votre cheval.
Ray Hunt

Le mouvement en avant, c'est l'alpha et l'oméga de tout dressage.
Alois Podhaksky

L'impulsion est une disposition morale et physique du cheval à obéir le plus rapidement possible aux ordres du cavalier, à se porter en avant et à conserver sa force propulsive sans le recours des aides.
Nuno Oliveira

La pression

La dernière chose que le cheval aimerait faire c'est de se mettre la pression sur lui-même.
Tom Dorrance

Le cheval apprend à céder à la fermeté. Essayons donc de lui donner l'impression qu'il se met la pression sur lui-même. Ainsi, quand il réalise qu'il en est la cause, il trouve le moyen de s'en libérer et cède à sa propre pression. C'est devenu son idée.
Tom Dorrance

C'est le confort qui rend la pression efficace ; c'est la pression qui rend le confort efficace.
Martin Black

Au début, il faut bien sûr utiliser la pression mais au fur et à mesure vous utilisez moins le physique et plus le mental.
Ray Hunt

Quand un cheval est libre de tout confinement, et que l'on met de la pression sur lui, il va partir ou céder à la pression. Quand le cheval est confiné dans une petite zone - un enclos ou un box, ou par un licol ou une bride - et qu'il sent que fuir n'est pas pas une option, il va résister ou combattre la pression.
Martin Black

La confiance

Essayer de faire disparaître le doute chez le cheval; donnez-lui la possibilité de devenir plus sûr de lui.
Tom Dorrance

C'est la confiance et la compréhension qui feront la différence dans votre relation avec lui.
Ray Hunt

Si vous êtes un état d'esprit où vous doutez de votre cheval, alors vous avez un problème
Ray Hunt

Croyez en votre cheval, pour qu'il puisse croire en vous.
Ray Hunt

J'essaie de faire en sorte que le cheval préfère être avec la personne plutôt qu'en n'importe quel autre endroit, que la personne soit au sol, ou sur son dos.
Tom Dorrance

Un cheval doit avoir confiance dans trois domaines: son environnement, la personne et lui-même. Parfois le cheval aura confiance dans l'environnement et pas dans la personne. Parfois le cheval aura confiance dans la personne et pas dans l'environnement. Mais s'il n'a pas confiance ni dans la personne ni dans l'environnement, il n'aura pas confiance en lui-même. Dans ce cas, si le cheval peut commencer à prendre confiance dans la personne, parce que la personne se présente au cheval d'une manière compréhensible pour le cheval, alors cela peut aider le cheval à prendre confiance dans les autres domaines.
Tom Dorrance

La simplicité

Les moyens les plus faciles à employer sont souvent les plus efficaces.
Etienne Beudant

Vous essayez de rendre les choses aussi faciles que possible pour le cheval. Vous attendez le moment opportun et le plus adéquat pour l'aider à apprendre.
Tom Dorrance

Vous essayez de présenter les choses de la manière qui soit la plus facile à comprendre pour le cheval.
Tom Dorrance

Pour celui qui a le sentiment du cheval, la perfection réside bien plus dans la pureté des mouvements que dans l'exécution de ce qu'on est convenu d'appeler les difficultés équestres.
Général l'Hotte

L'art équestre commence par la perfection des choses simples
Nuno Oliveira

Le timing

Le cavalier doit apprendre à réagir assez tôt, avant même que les choses se produisent.
Tom Dorrance

Si votre timing est bon, vous n'essayez pas d'arrêter un pied déjà en l'air et qui ne peut que se poser.
Ray Hunt

Un mauvais timing est préférable à l'absence de timing ; ainsi, si vous essayez d'être en phase avec les pieds de votre cheval, il y a une chance que le cheval vienne en phase avec vous.
Martin Black

Le feeling

Que ce soit pour accélérer le cheval, le ralentir, l'arrêter ou le reculer, on travaille sur un feeling entre le cheval et le cavalier, de moins en moins physique et de plus en plus mental.
Ray Hunt

Il faut sentir et aller jusqu’à l’émotion.
Nuno Oliveira

Quand vous pouvez diriger les mouvements du cheval avec le feel, alors il y a une compréhension qui s'établit entre la personne et le cheval.
Bill Dorrance

Le cheval est une extension de votre corps
Ray Hunt

La préparation

Préparez en avance pour donner au cheval une chance d'être fluide.
Ray Hunt

Vous devez avoir dans votre esprit une image de ce que vous allez demander au cheval.
Ray Hunt

Préparer la position pour la transition, et la transition prendra soin d'elle-même.
Ray Hunt

Pensez au mouvement que vous voulez exécuter, et vous verrez que cela ira tout seul.
Vicomte d'Aure

Mettre le cheval dans la position correspondant au mouvement envisagé, demander, laisser faire.
Etienne Beudant

Placer avant de déterminer, sinon attendre tout du hasard.
François Baucher

Que lui demande-t-on ? Des mouvements. La manière de l’y ramener consiste à disposer ses forces de façon à ce qu’il ne  puisse faire que le mouvement qu’on exige. La position est le langage qui parle au cheval, qui est  intelligible pour lui ; elle explique et fait naître le mouvement, comme le raisonnement explique et fait naître la pensée
François Baucher
 

Domination

Il n'y a aucune place pour des idées relatives à la domination du cheval dans la connexion que nous voulons construire ici.
Bill Dorrance

Vous pouvez être un leader sans intimider. Un cheval peut être votre partenaire sans être votre esclave.  Je veux essayer de préserver ce qu'il y a de meilleur dans le cheval, sans rien lui retirer.
Buck Brannaman

Un véritable homme de cheval ne se comporte pas en être dominant et agressif, mais il dégage de la certitude, du calme et de la clarté.
Jean-Claude Dysli

Punir

Je n'aime pas l'idée que la punition soit une solution. Je pense plutôt que la solution réside dans le fait de guider et d'aider.
Tom Dorrance

On pense toujours à châtier le cheval et l'on a tort la plupart du temps, car l'animal ne répond qu'à ce que les aides lui demandent réellement.
Etienne Beudant

Si le cheval ne fait pas pas correctement ce que le cavalier a demandé, de son point de vue, il fait la chose correcte.
Tom Dorrance

Quand vous frappez un cheval, vous n'entendrez jamais ses cris de souffrance, mais croyez moi, Dieu les entendra.
Joseph Bruce

La peur et le respect sont deux choses différentes.
Ray Hunt

Un cheval qui se sent en sécurité apprend volontiers. Un cheval effrayé n'apprend jamais.
Jean-Claude Dysli

Ne jamais traiter le cheval avec colère.
Xenophon

Sire, quand j'ai dit qu'il fallait se garder de battre le cheval, j'ai dit si faire se peut, mais je passe outre et assure, qu'il ne faut nullement battre, ni au commencement, ni au milieu, ni à la fin, étant bien plus nécessaire de le dresser par la douceur que par la rigueur, en ce que le cheval qui manie par plaisir, va de meilleure grâce que celui qui est contraint par la force.
Antoine de Pluvinel

Le cavalier est d'autant plus brutal avec le cheval que sa fatuité est plus grande et son savoir-faire plus petit.
Alois Podhajski

Récompenser

En toutes circonstances, nous ne cessons de le dire, il faut le récompenser, s’il fait bien son service.
Xenophon

Demander souvent, se contenter de peu, récompenser beaucoup.
Faverot de Kerbrech

Reconnaissez le plus petit changement et le moindre essai, et récompensez-le.
Ray Hunt

Prenez l'habitude de caresser quand le cheval s'est donné.
Nuno Oliveira

C'est avec tendresse, en le flattant, qu'il faut le caresser de la main.
Alois Podhajski

Il faut être avare des coups et prodigue des caresses, afin, comme j'ai déjà dit et redirai toujours, d'obliger le cheval à obéir et à manier, plutôt pour le plaisir que pour le mal.
Antoine de Pluvinel

L'extérieur

Il n'y a aucune raison de rester dans la carrière et de laisser les choses devenir pénibles.
Ray Hunt

Le travail à l'extérieur est la seule raison d'être du cheval.
Etienne Beudant

S'adapter

Vous devez vous adapter à la situation présente.
Tom Dorrance

Le cavalier doit rechercher la manière qui convient le mieux à ses aptitudes. Il doit étudier le comportement du sujet qu'il veut dresser, car le tempérament varie avec chaque individu et le même principe s'applique d'une façon particulière sur chaque animal.
Etienne Beudant

Il y a un tel éventail de situations que l'on ne peut pas se contenter de dire «Faites ceci et vous obtiendrez cela»
Tom Dorrance

A vous de trouver ce qui convient le mieux à votre cheval. Cela varie d'un individu à l'autre.
Tom Dorrance

Il suffit parfois de changer un petit quelque chose pour que tout fonctionne mieux. Pour cela, vous devez suivre vos propres sentiments.
Tom Dorrance

Quel que soit l'âge de votre cheval, vous allez faire de votre mieux pour lui offrir le meilleur que vous pouvez lui offrir. Si vous adaptez ce que vous faites, il va s'adapter aussi. Les chevaux ont une capacité fantastique à changer. Il y a toujours de l'espoir.
Buck Brannaman

Se remettre en question

Vous ne travaillez pas sur le cheval, vous travaillez sur vous même.
Ray Hunt

Jamais un cheval ne va même essayer de profiter de vous. Il est aussi honnête et digne de confiance que tout ceux avec qui vous pourriez travailler. Il n'a pas d'ego qui vient le gêner. Il n'a pas de fierté qui vient le gêner. Il ne sait pas ce que c'est de gagner ou de perdre. Et ça, c'est les quatre choses qui se dressent comme des obstacles sur notre route, nous les hommes. C'est très triste. Tout ce que le cheval fait, c'est essayer de survivre; Il essaie de le faire. Alors j'essaie de travailler avec lui comme s'il était moi-même, juste comme j'aimerais qu'il travaille avec moi.
Ray Hunt

Je n'ai aucun doute, sur la base de mon expérience et des relations homme-cheval que j'ai observées, que si une personne peut mettre son ego et ses plans après les besoins des chevaux alors le respect et la discipline viendront et le cheval se soumettra volontairement et permettra à la personne de contrôler ses mouvements même dans des conditions extrêmes.
Martin Black

Réalisez que quand ça ne va pas entre un cheval et un humain, on dit souvent que c'est la faute du cheval. L'humain peut ne pas se rendre compte que le cheval fait ça juste parce que l'humain l'a dressé à le faire. Parfois les gens vont reconnaître les symptômes, mais pas la cause véritable du problème avec le cheval. Quand j'aide quelqu'un qui dit qu'il a un problème avec un cheval ; je dis à cette personne : «Je suis l'avocat du cheval et ce cheval a un problème de personne»
Tom Dorrance

Le grand écueil est la manie de s'en prendre aux effets au lieu de rechercher les causes pour les modifier, les détruire ou les exploiter selon le cas.
Etienne Beudant

Mon but avec le cheval n'est pas de vaincre quiconque ; c'est de gagner à l'intérieur de moi-même.
Ray Hunt

La seule personne à qui vous avez besoin de prouver quelque chose, c'est vous.
Ray Hunt

Un bon homme de cheval apprend de chaque cheval avec lequel il travaille
Bill Dorrance

Quand vous montez, demandez-vous «qu'est-ce que le cheval va retirer de ceci quand j'aurais ce que je veux?». Souvent, la nature humaine est de prendre et de ne rien donner en retour.
Buck Brannaman

La peur vient de l'impuissance. La seule chose qui peut la vaincre, c'est la connaissance. Quand vous apprenez comment un cheval pense et prend des décisions, cette impuissance disparaît.
Buck Brannaman

Il y a un principe qu'il ne faut jamais abandonner, à savoir que le cavalier doit apprendre à se maîtriser avant de pouvoir maîtriser son cheval.
Alois Podhajsky

Un homme de cheval ne doit connaître ni la peur ni la colère.
James Rarey

Le cheval est le seul qui peut et va confirmer que votre équitation est efficace.
Martin Black

Réfléchir par soi-même

Observer et réfléchir sont certainement pour le cavalier les deux plus grandes chances de succès.
Etienne Beudant

Observer, mémoriser, comparer.
Tom Dorrance

Acquérir la faculté de comprendre par soi-même peut être le travail de toute une vie.
Tom Dorrance

Réfléchissez!
Ray Hunt

L'éducation

Mettre d'abord en confiance et faire ensuite preuve de douceur en même temps que d'une autorité calme mais inflexible, c'est la règle immuable et souveraine en éducation.
Etienne Beudant

Si le cavalier est alerte, avec l'envie d'apprendre, le cheval pourra aussi l'être.
Ray Hunt

Rendez facile le bon comportement et difficile le mauvais comportement. Si vous voulez apprendre quelque chose à un cheval et conserver de bonnes relations, ne lui faite pas apprendre - Laissez-lui apprendre.
Ray Hunt

Faire des erreurs, c'est un élément important de l'apprentissage.
Bill Dorrance

Apprendre, cela doit venir de l'intérieur de la personne. Tout comme pour le cheval.
Tom Dorrance

Je ne dresse pas les chevaux. C'est un processus d'apprentissage dans lequel je guide et je soutiens.
Tom Dorrance

La discipline

Le cheval n'apprendra pas à faire preuve de discipline si le cavalier ne fait pas preuve de discipline.
Ray Hunt

Vous devez être strict, mais ça ne veut pas dire que vous devez être injuste.
Buck Brannaman

Les éperons ne sont pas différents d'un stick, d'une cravache ou d'une chambrière. C'est une aide pour obtenir de la discipline. Il ne doit pas avoir peur de votre cravache, de vos éperons, de votre chambrière, de votre cravache ou de vos rênes. Il ne devrait pas en avoir peur. Mais c'est ainsi que beaucoup de gens les utilisent : "tu ferais mieux d'avoir peur, ou je te ferais mal". Alors ils ne pensent pas correctement. Un cheval ne veut pas avoir mal, pas plus que vous ou moi. Vous devez faire en sorte que le mauvais comportement soit difficile et le bon comportement facile. Mais vous ne devez pas lui faire du mal intentionnellement.
Ray Hunt

Discipline, respect et peur peuvent être vraiment proches, mais elles sont aussi différentes que la nuit et le jour.
Ray Hunt

L'expérience

Plus vous pourrez travailler avec de nombreux chevaux, le plus de chevaux que vous pourrez côtoyer,  le plus grand nombre de personnes que vous pourrez observer, plus vous apprendrez.
Bill Dorrance

L'amitié

Dans la vie je crois qu'on peut bien vivre ensemble si on essaie de se comprendre les uns les autres... vous pouvez rencontrer plein de gens et avoir plein de connaissances, mais les amis, ils sont très rares et très précieux. Mais chaque cheval que vous montez peut devenir votre ami parce que vous lui demandez. C'est vraiment important pour moi. Vous pouvez demander à un cheval de faire vos choses, mais vous lui DEMANDEZ; vous lui proposez d'une bonne manière. Vous préparez la situation et vous le laissez trouver. Vous ne pouvez pas forcer les choses, pas plus que vous pouvez forcer une nouvelle amitié.
Ray Hunt

Faites du cheval un compagnon et non un esclave, vous verrez quel ami extraordinaire il est.
Nuno Oliveira

En quelques mots...

Timing, feeling et équilibre.
Tom Dorrance

Calme, en avant, droit.
Général l'Hotte.




NB: les traductions de certaines citations de Tom Dorrance sont d'Antoine Cloux, traducteur du livre «True Unity». Les autres traductions sont personnelles.



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vendredi 18 novembre 2016

Le problème derrière le problème

Quand une personne a un problème de comportement avec son cheval, elle décrit ce qui ne va pas en quelques mots et espère trouver une solution facile à mettre en œuvre et efficace rapidement.

Ce ne sont pas les solutions qui manquent, ni ceux qui les vendent : mors divers, enrênements variés, licols d’entraînement, tord-nez et autres dispositifs de contention, sans parler des pilules et potions...

Ce n'est pas que toutes ces solutions n'ont pas de valeur intrinsèque, mais on peut constater que parfois, la solution envisagée ne fonctionne pas ou seulement provisoirement. Il peut même arriver que le problème s'aggrave ou qu'un nouveau problème pointe le bout de son nez.

Pourquoi?

Souvent, le problème apparent n'est qu'un symptôme, lié a une cause qu'il faut rechercher. Traiter le symptôme ne résout pas la cause du problème qui resurgira un jour ou l'autre, sous une forme ou une autre. Un même symptôme peut avoir différentes causes, donc une investigation est nécessaire pour identifier la cause. Une fois la cause racine identifiée, on a le véritable problème à adresser. Quand la cause disparaît, le ou les symptômes disparaissent d'eux-mêmes.

Chaque cheval est un être unique et complexe

Les chevaux sont des êtres sensibles et intelligents ayant chacun leur personnalité. Ils ont une histoire personnelle faite d'expériences multiples. Bref, ils sont complexes et uniques.

Comprendre un problème de comportement équin n'est pas plus simple que comprendre un problème de comportement humain.

Imaginons que je sois un conseiller conjugal et qu'une femme me demande de l'aide car son mari passe ses soirées à regarder la télévision et ne fait plus attention à elle. Est-ce que je vais aussitôt proposer une solution? Je peux lui proposer de bander les yeux de son mari ou de casser la télévision avec une hache, et au moins un temps, le mari ne regardera pas la télévision. N'importe qui peut réaliser que ces solutions sont idiotes et n'adressent pas le véritable problème. Celui-ci, sans information supplémentaire, ne peut pas être identifié. Peut-être qu'il n'aime plus sa femme. Peut-être qu'il a eu une aventure et n'ose plus parler à sa femme. Peut-être devient-il sourd. Peut-être que la coupe du monde de football a commencé... on peut tout imaginer. On trouve donc normal qu'un conseiller conjugal pose des questions, rencontre le mari, et donc mène une analyse pour trouver la cause du problème avant même de penser à une solution.

Pourquoi comprendre un problème entre un cavalier et son cheval serait-il différent?

Si vous avez un problème avec votre cheval il est nécessaire de chercher à comprendre les causes du comportement indésirable.

Dans quelles circonstances le comportement survient-il?
Quand et comment ce comportement est-il apparu?
Est-ce qu'à ce moment il y a un événement, un changement dans sa vie? Avez-vous remarqué d'autres changements dans son comportement?
Quel confort trouve-t-il dans son comportement ?
Quel inconfort pourrait-il chercher à éviter?
Est-ce qu'il comprend ce qu'on attend de lui?
Quelle est sa motivation pour répondre à vos demandes?
Comment votre propre comportement et votre attitude influencent ceux du cheval?
Qu'avez-vous fait pour essayer de résoudre le problème et comment-a-t-il réagit?
Est-ce qu'il pourrait avoir un problème de santé?
La selle correspond-elle bien à son corps?

Les questions à se poser sont nombreuses...

Dans cette enquête, vous pouvez dresser la liste des causes possibles, puis essayer d'éliminer les suspects les uns après les autres.

Si vous vous faîtes aider par une personne plus expérimentée, il aura besoin aussi de ces informations et de tout ce que vous savez sur votre cheval.

Quand vous avez trouvé la cause, est-ce qu'il n'y aurait pas une autre cause responsable de cette cause?

Il y a des problèmes simples et d'autres plus complexes. L'important est d'aller au-delà de la surface des choses et de comprendre ce qui se passe au sein du cheval.

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