lundi 23 décembre 2019

Fixité

De nombreux cavaliers qui souhaitent s'améliorer et améliorer leur cheval vont rechercher la position parfaite. La position parfaite pour leur cheval, souvent en se concentrant sur l'encolure et la tête, car c'est ce qu'ils voient. La position parfaite aussi pour eux ; combien de cavaliers se désespérent de ne pas arriver à descendre ses maudits talons !

Cependant, en voulant obtenir et maintenir une position parfaite, on contraint le corps dans une position qui demande un effort. On se met alors dans une fixité qui va tôt ou tard amener une contraction.

Si on fait l'expérience de prendre une pince à linge et de la maintenir ouverte en la pinçant entre deux doigts, cela semble facile car l'effort nécessaire est faible. Mais si vous maintenez cette position pendant plusieurs minutes alors cela va devenir de plus en plus difficile et vous allez ressentir douleurs et crampes.



Notre corps, comme celui du cheval, est vivant et ne doit pas rester figé, même partiellement. Les positions doivent pouvoir varier. Le jeu des muscles et des tendons doit pouvoir aussi changer sans cesse.

Le cheval doit pouvoir bouger sa tête, étirer son encolure et la ramener.  Il doit pouvoir changer de posture et d'incurvation. Il doit pouvoir changer d'allure ou varier son énergie dans l'allure. Il doit pouvoir aller doucement puis mobiliser son énergie au plus haut pour revenir au calme. En toutes choses, les variations sont désirables. Elles éviteront au cheval de se contracter et  de se fatiguer et aussi cela rendra les choses plus intéressantes pour lui.

Pour nous aussi, nous devons rechercher des variations. C'est notre nature humaine de se concentrer parfois à l'excès sur un objectif précis, que ce soit une position parfaite ou la réussite d'un exercice particulier. Ceci nous conduit à la fixité ou à la répétition trop grande du même exercice. Cela nous mène à la contraction, à la fatigue et mentalement, nous y gagnerons l'ennui ou la frustration.

Pour le cheval comme pour nous-mêmes, nous devons rechercher le calme, la décontraction, la souplesse, l'équilibre, la symétrie, la capacité à mobiliser et utiliser l'énergie, la compréhension, la confiance, la joie d'utiliser son corps comme son esprit. Tout ceci relève d'un développement progressif et complet, qui englobe le physique, le mental et plus encore. La réussite ne repose pas sur l'atteinte rapide d'une position forcée pour répondre à un idéal superficiel.


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mercredi 23 octobre 2019

Demander

On peut demander ou exiger.

Quand on exige, l'attitude du cheval sera négative. À l'exigence, on ne peut répondre que par la soumission ou la rébellion. Il n'y a pas d'autre choix laissé.

Avouons-le : quelle est notre propre attitude si quelqu'un exige quelque chose de nous ?

Heureusement pour nous, de par la nature du cheval, il répondra généralement par la soumission et rarement par la rébellion. Les méthodes reposant sur la soumission semblent donc souvent donner de bons résultats.

Pour les quelques chevaux qui vont aller vers la révolte, le cavalier répondra souvent par plus de force jusqu'à obtenir la soumission. Quand malgré tout cela ne fonctionne pas, alors on dit que le cheval a un problème. Il est alors qualifié de cheval «rétif» ou «vicieux».

Quelle est l'alternative à l'exigence ? C'est simplement la demande. Il suffit de demander.




Quelle est la différence entre la demande et l'exigence ? Comment distinguer l'un de l'autre ?

Quand on exige, le cheval doit faire. Il n'a pas d'autre choix. Soit il fait, soit il ne fait pas, et s'il ne fait pas, alors c'est le début de la révolte.  Et cette révolte appelle forcément une réaction de notre part pour y mettre fin.

Quand on demande, le cheval reste libre de répondre positivement à la demande ou non. Le cavalier reste prêt à accepter le fait que le cheval ne fasse pas ce qui est demandé, quelle qu'en soit la raison. Le cavalier n'a alors pas de sentiment négatif ; il ne cherche pas à corriger ou punir.

En cas de refus, cela ne veut pas dire qu'on l'on doit en rester là. Il faut regarder quelle compréhension il nous manque pour formuler une demande qui cette fois-ci sera acceptée. C'est souvent la préparation et la clarté qui feront la différence : il faut présenter ce que l'on souhaite d'une manière qui soit compréhensible pour le cheval.

Il faut que la réponse attendue de sa part soit celle qu'il peut percevoir comme lui apportant le confort et la sécurité. Cette réponse, il doit l'apporter de son plein gré. Il doit choisir de le faire, parmi les autres options qui pourraient être possibles.

Ceci peut demander du temps, car il faut parfois laisser le cheval chercher et même se tromper. Le meilleur apprentissage est celui où on a le droit à l'erreur.

Bien sûr, il y a des circonstances où on n'a pas ce temps. Si on traverse une route et qu'un camion arrive, il doit avancer, et ceci coûte que coûte. On va devoir exiger car l'urgence l'impose. C'est un exemple extrême, mais il a plein de situations dans lesquelles  nos demandes commenceront à ressembler à des exigences. L'important est d'en prendre conscience, d'en mesurer les conséquences et de se demander si cela était réellement nécessaire.

Quelle part de demande et quelle part d'exigence avons-nous ? Le cheval répond-il par soumission ou par choix ?

Le cheval pourra donner bien plus quand on demande sans exiger.

A nous de savoir demander.

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mercredi 12 juin 2019

Domination et liberté

Certains pensent qu'il est nécessaire de dominer le cheval, mais je crois que la relation entre l'homme et le cheval ne doit pas être gouvernée par la domination.

Oui, le cheval doit faire ce que l'on souhaite. Oui, il doit répondre à nos demandes. Mais je ne souhaite pas obtenir sa soumission pour autant.

Je souhaite que le cheval réponde à mes demandes parce qu'il pense que s'il fait ce que je demande, cela lui apportera le confort et la sécurité qu'il souhaite.

La domination, si cela signifie qu'il faut utiliser la force, être agressif ou utiliser la punition, alors le cheval ne va pas agir de bonne volonté et donner le meilleur de lui-même.

Par contre, si on sait montrer au cheval qu'on est la personne à suivre, celui qui agit dans l'intérêt non pas seulement de lui-même mais aussi dans l'intérêt du cheval, celui qui sait guider clairement pour trouver le confort et la sécurité, alors le cheval répondra positivement à nos demandes. Il ne s'agira pas pour lui de se soumettre à une autorité, mais de suivre un référent.

Si on croit qu'il est nécessaire de dominer, alors quand le cheval ne fait pas ce qu'on demande, on interprète son comportement comme une remise en cause de notre autorité. Alors, il semble nécessaire d'agir immédiatement pour «gagner» et que si l'on ne le fait pas, alors on va «perdre». Pour le cheval, il n'y a pas de gagnant ou de perdant. Il n'y a pas de nécessité que l'homme gagne et que le cheval perde. C'est nous qui voyons les choses ainsi, et si nous pensons qu'il doit y avoir gagnant et un perdant, alors nous créons un conflit.

Il est tellement plus simple, si le cheval ne répond pas comme on le souhaite, de s'adapter au cheval, de comprendre ce qu'il ressent et de partir de là pour qu'il comprenne ce qu'on attend de lui, ou pour formuler notre demande d'une manière qui lui permette d'y adhérer.

Souvent, le cheval avait juste besoin d'un peu de temps pour mieux comprendre ou s'approprier l'idée qu'on lui propose. C'est important pour les chevaux de comprendre qu'on est capable de leur donner du temps plutôt que de les forcer à faire. Ceci leur permet d'entrer dans un état mental propice à réfléchir pour mieux apprendre et comprendre.

Quand on rentre dans un conflit avec le cheval, souvent notre fierté et notre ego entrent en jeu. On pense qu'on est personnellement remis en question et qu'il résiste à notre volonté, alors qu'il n'en est rien. Il est alors important de comprendre ce qui se passe pour prendre du recul et arriver à mettre notre ego de côté.

On pense qu'il est pour nous nécessaire de travailler à améliorer son cheval, mais c'est avant tout sur soi-même qu'il faut travailler, sur notre écoute, notre patience, notre clarté dans la communication, notre ego....

Il ne s'agit pas d'être faible et de laisser le cheval prendre le dessus. Il ne doit y avoir ni domination ni soumission que ce soit pour l'homme comme pour le cheval dans cette relation. Encore une fois, il ne s'agit pas de perdre ou de gagner.



En somme, il s'agit d'expliquer et de convaincre. Il s'agit de guider et d'aider. Ceci va demander du temps et des efforts. Alors que si on fait reposer la relation sur la domination, le résultat peut parfois être plus rapidement obtenu. La question est de voir quelle est la qualité d'un résultat obtenu ainsi. Est-ce un résultat solide dans le temps? Est-ce que le cheval se donne pleinement dans la réponse? Est-ce que le succès obtenu dans l'instant permettra d'obtenir des succès plus importants dans le futur? Quand vous obtenez ce que vous voulez dans l'instant, la question est savoir ce que le cheval en retire pour le futur.

Expliquer et convaincre demande du temps, car le cheval doit par l'expérience comprendre que nous suivre est à son avantage. Il faut le démontrer de nombreuses fois par l'exemple. Chaque jour, nous devons être constants dans notre approche, être toujours un leader et un éducateur, mais jamais un dictateur.

Cette approche est aussi difficile, car en laissant plus de liberté au cheval, alors le cheval va exercer cette liberté. Il va donc parfois faire des choses que nous ne souhaitons pas. C'est à nous, en offrant une liberté, d'offrir aussi un cadre, et de laisser au cheval le temps de comprendre comment profiter de la liberté. La liberté n'est pas sans limite. La liberté est nécessaire pour que le cheval puisse exprimer qui il est, mais on doit aussi lui apprendre à respecter les règles auxquelles il doit se conformer dans son cadre de vie. Cela demande du temps pour que le cheval soit à la fois libre et discipliné, et qu'il accepte librement de répondre à nos demandes.

De nombreuses personnes vont penser sincèrement qu'elles ne fondent pas leur relation avec le cheval sur la domination, mais est-ce vrai? Chacun doit s’interroger sur le degré de liberté qu'il offre au cheval, que ce soit dans le travail monté ou dans le travail au sol ou dans n'importe quelle situation. Moins le cheval a de latitude, moins vous le laisser faire par lui-même, et plus vous utilisez la domination. Ce n'est pas tout l'un ou tout l'autre. L'objectif c'est d'amener le cheval à ce qu'il soit avec nous corps et âme, de son plein gré. C'est un idéal que l'on peut poursuivre toute sa vie, inatteignable mais qui nous guide dans la bonne direction.


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samedi 13 avril 2019

La compréhension avant tout

En équitation, les gens pensent que la technique est primordiale et qu'il est nécessaire de suivre une méthode. La technique est importante, mais c'est avant tout une affaire de compréhension entre le cavalier et le cheval.

La compréhension doit être mutuelle. Le cavalier doit comprendre le cheval, il doit arriver à sentir ce qu'il ressent. C'est difficile de réellement comprendre un cheval. Il est facile de le comprendre superficiellement, mais pour le comprendre en profondeur, c'est réellement quelque chose qui doit venir du plus profond de nous-même.

Le cheval doit aussi pouvoir nous comprendre. Est-ce sa responsabilité? Ou la nôtre? Le cheval va comprendre ce qu'il peut comprendre, et c'est pourquoi il est de notre responsabilité de nous présenter au cheval d'une manière qui soit compréhensible pour lui.

C'est pourquoi pour être compris, on doit avoir une bonne perception de ce qu'il pourra comprendre et de ce qu'il ne comprendra pas. Ce qui sera compréhensible pour un cheval à un instant donné, dépend de ce cheval, de ce qu'il ressent, de ce qu'il attend, de ce dont il a besoin à ce moment. Le préalable pour être compris du cheval, est de comprendre le cheval ; c'est ce qui nous permettra de déterminer ce que nous pouvons lui proposer, et de comment le lui proposer pour que ce soit compréhensible pour lui.


Les gens veulent des techniques, des méthodes. Ils veulent savoir ce qu'ils doivent faire dans telle ou telle situation. Mais il y a trop de situations différentes, trop de chevaux différents. Comment proposer une technique qui fonctionnerait dans tous les cas de figure sans considérer le cheval et là où il en est? Si seulement les choses étaient si simples! Non seulement nous devons nous adapter à chaque cheval, mais il est nécessaire de s'adapter pour un cheval donné, à ce cheval tel qu'il est aujourd'hui. Hier, il était différent, et il sera différent demain. Dans l'instant présent, il est dans un état d'esprit donné, et c'est comment il est dans cet instant que nous devons ressentir. Cet état peut changer à chaque seconde, et nous devons nous adapter à chaque seconde. Il ne peut rien y avoir de mécanique dans cette approche, il n'y a pas de méthode à suivre aveuglément. On ne peut qu'essayer de ressentir le cheval à chaque instant, et communiquer en retour sur la base de ce ressenti.

Sans doute, nous ferons des erreurs, à la fois dans notre ressenti tout comme vis-à-vis de ce que nous ferons pour être compris. Ceci est normal. La compréhension mutuelle n'est pas une chose facile et les choses ne se passeront pas toujours comme nous le souhaitons. L'important est alors d'analyser honnêtement la situation et de voir comment nous pouvons mieux comprendre ce cheval et être mieux compris de lui.

Parfois, on croit que le cheval ne veut pas répondre à nos demandes. Nos aides sont techniquement bonnes, et pourtant le cheval résiste. On est agacé de ce qu'on pense être de la mauvaise volonté, alors que souvent il s'agit juste d'un problème de communication et de compréhension. Le cheval ne fait pas ce que nous voulons, mais lui, il ne fait que ce qui lui semble être la meilleure option pour gagner le confort et la sécurité, de son point de vue.

Il ne faut pas négliger la technique, car elle peut nous aider à être mieux compris par notre cheval. La technique est importante, mais elle doit rester au service de la compréhension. Quand la technique ne fonctionne pas, quand la méthode que l'on a apprise ne donne pas le résultat prévu, alors c'est le moment de voir ce que nous devons faire pour mieux comprendre notre cheval et être mieux compris par lui.

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jeudi 17 janvier 2019

Compréhension et confiance

Si un cheval se trouve dans une situation qu'il ne comprend pas et dans laquelle il ne sait pas quoi faire, alors tout lui semblera confus. Plus la confusion sera importante, et plus il s'en remettra à son instinct de survie. C'est alors qu'il pourra chercher à nous échapper ou à se défendre.

Si au contraire, il comprend la situation et qu'il sait ce qu'il doit faire, alors il le fera. Il y a alors peu de chances qu'il résiste à nos demandes, et même, il pourra donner le meilleur de lui-même.

On ne peut pas garantir à un cheval qu'il se trouvera uniquement dans des situations qu'il comprend. Il y aura toujours des situations nouvelles et surprenantes. Il doit apprendre à gérer ces situations.

Dans l'éducation d'un jeune cheval, il est régulièrement confronté à des situations nouvelles. Pour plaisanter, on peut dire qu'il est difficile d'apprendre car il s'agit toujours de quelque chose que l'on ne connaît pas! C'est là où nous devons équilibrer les moments d'incompréhension et de compréhension et montrer au cheval qu'il est capable de passer de l'incompréhension à la compréhension.

Si nous allons trop vite dans l'éducation d'une jeune cheval, alors le risque est qu'il y ait pour lui trop de moment où il se sent confus. Ce n'est pas ainsi qu'il prendra confiance. La majorité du temps, il doit être en situation de répondre à nos demandes avec confiance.

Si au contraire, on maintient le cheval en permanence dans des situations qu'il connaît, alors il ne progresse pas et surtout, il n'apprend pas à affronter des situations nouvelles.

Il y a donc un équilibre à trouver, et il dépend du cheval. L'introduction de nouveaux exercices et de situation nouvelles doit donc se faire de manière mesurée.

Aussi, quand le cheval est plongé dans une situation nouvelle, nous devons préparer la situation pour qu'il puisse comprendre et trouver ce qu'il doit faire. Cela doit être assez facile pour qu'il rencontre le succès et assez difficile pour qu'il y trouve de l'intérêt et soit heureux de réussir.

Là aussi, il y a un équilibre à trouver. Parfois, nous pouvons faire une erreur d'appréciation et proposer quelque chose de trop difficile, et c'est là que le cheval peut devenir confus. Plutôt que de forcer les choses et d'aller vers la peur, la résistance, le ressentiment ou le découragement, il est plus simple de revenir sur un exercice que le cheval comprend bien, pour le rasséréner et ramener la confiance. Il est toujours possible de revenir ensuite vers l'exercice qui a posé problème, tout en l'adaptant pour que cette fois-ci, le cheval trouve la réussite.



Quand le cheval est confus lors d'un exercice et qu'il résiste, il est parfois difficile pour nous d'abandonner l'exercice. Certains pensent qu'ils céderaient face au cheval et qu'il est préférable de «réussir» en mettant plus de pression sur le cheval. Il est possible que cela fonctionne, mais nous devons nous poser la question de ce que le cheval apprend alors. Apprend-il à avoir plus confiance en lui et en nous?

Il n'est pas important de réussir un exercice donné à un moment précis. Il est toujours possible de le réussir plus tard, dans quelques minutes, ou dans quelques jours. Cela n'a pas d'importance. Ce qui est important, c'est d'apprendre au cheval à développer sa confiance, car la confiance appelle la confiance, et la confiance créée aujourd'hui pourra aider le cheval toute sa vie.

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