samedi 17 octobre 2015

Notre idée devient celle du cheval

Tom Dorrance aimait à dire qu'on devait laisser notre idée devenir celle du cheval.

Parfois, ce conseil semble étrange à certains. A quoi correspond ce "transfert" d'idée de l'homme au cheval? Est-ce de la télépathie? Faut-il lui chuchoter l'idée à l'oreille? Comment arriver à ce tour de force?

Pourtant, rien de mystique dans ceci ; rien de «fumeux» non plus. Au contraire, c'est un conseil bien pratique pour nous guider dans nos relations avec les chevaux.

Tout d'abord, pourquoi parler du besoin d'avoir notre idée qui devient celle du cheval? Ne devons-nous pas imposer notre volonté au cheval qui lui doit obéir ?

Vous pouvez forcer votre cheval à vous obéir. Ou peut-être pas. Mais si vous y arrivez, est-ce que pour autant il sera réellement motivé pour répondre à votre demande?

Si je vous ordonne de faire quelque chose ou si vous décidez de le faire de vous-même, avez-vous la même motivation dans les deux cas? Si je vous force à obéir, qu'allez-vous penser?



Si au contraire, j'arrive à vous présenter les choses d'une manière telle que ce que je souhaite apparaît comme étant la meilleure chose à faire pour vous, vous allez finir par décider de vous-même de faire cette chose. C'est votre décision, vous l'appliquez sans réserve, et vous êtes content de le faire.

Plutôt que d'arriver vers le cheval avec l'idée de lui demander d'obéir à vos demandes, pourquoi ne pas chercher quelle présentation va le guider dans le sens souhaité et lui laisser le temps de décider par lui-même? Peut-être qu'il ne choisira pas la solution désirée, mais vous pouvez alors décourager sa réponse, puis changer votre présentation et simplement lui offrir plus de temps. Il finira par avoir la bonne idée. Votre idée est devenue celle du cheval. Il n'y a plus qu'à le laisser faire.

C'est le principe du «rendez la bonne chose facile et la mauvaise chose difficile». La bonne chose, c'est votre idée et la mauvaise, tout ce qui ne correspond pas à votre idée. Pour le cheval, il ne sait pas a priori ce qui est «bon» ou «mauvais», puisque cela dépend de votre demande et c'est justement votre demande qu'il doit comprendre.

Le cheval est motivé par le confort. S'il a plusieurs options, il choisira de lui-même celle qui lui apportera ce confort et évitera les autres, moins favorables pour lui.

Dès que le cheval décide de faire ce que vous souhaitez, offrez-lui immédiatement du confort. En particulier, cessez alors de demandez et faites en le minimum, afin qu'il puisse trouver le maximum de confort et de liberté dans l'exécution.

Tant que le cheval explore et ne trouve pas encore la bonne solution, vous devez décourager les réponses non souhaitées et ensuite le motiver pour qu'il continue sa recherche. L'inconfort peut être alors utilisé pour le guider, mais il faut le doser. Plus le cheval est incertain quant à ce qu'il doit faire, plus son instinct de survie s'activera si vous mettez trop de pression.

Le confort doit être à la hauteur de l'inconfort. Le confort n'est efficace que grâce à l'inconfort et l'inconfort n'est efficace que grâce au confort.

Tant que le cheval recherche ce qu'il doit faire, offrez-lui du temps comme si vous aviez toute la journée devant vous et vous serez surpris de la vitesse à laquelle il trouvera la bonne solution.

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